Libération de Miyuka

Le temps était venu de frapper un grand coup et de montrer à l'empire qu'il n'était qu'un colosse au pied d'argile qui n'attendait qu'un petit choc pour s'effondrer. La mission de libération de Miyuka était en place. Seishiro et Sekken s'occupaient de faire diversion, Eiko et Inoiya elles avaient normalement attiré Kyoko loin de la capitale, et Kimino accompagné d'Ichihime allait s'occuper de libérer Miyuka en pleine capitale, au nez et à la barbe de l'empereur.

Le périple des deux shinobi débute dans les égouts, en effet Kimino s'était procuré le plan de ceux-ci afin de pénétrer directement dans le quartier Shinsekai, là où Miyuka était retenue prisonnière par l'empire. L'odeur était telle qu'on pouvait l'imaginer pour des égouts d'une grande ville, les rats passaient entre les jambes des deux shinobi.

Kimino était vêtu d'une longue cape et d'une capuche pour cacher sa chevelure qu'il avait coiffée en chignon de manière à ce qu'aucune mèche ne dépasse. Il aurait pu se teindre les cheveux à l'aide de charbon comme le faisait jadis un Uzumaki de Konoha, mais l'ancien Hokage avait trop de fierté pour cela. Aucun mot ne fut échangé entre lui et la Kitto depuis leur entrée dans les égouts afin de ne pas risquer de se faire repérer, ils avaient passé de nombreuses échelles menant à différentes plaques d'égouts donnant un accès sur l'extérieur. Leur déplacement prouvait que l'empire se croyait tout puissant, ne pas faire garder un tel réseau de tunnels… Kimino hésita une seconde à tout faire exploser avec ses flammes vertes afin de totalement détruire la capitale, mais le nombre de morts innocents aurait été trop grand. Cependant il en avait eu la tentation. Kimino se stoppa devant une échelle, puis il s'approcha suffisamment proche de la Kitto pour pouvoir lui murmurer la suite du plan.



Kimino savait que ce plan n'allait pas se passer sans encombre, mais il voulait essayer de réduire au maximum la taille des problèmes qu'ils allaient rencontrer.



Puis Kimino monta à l'échelle, il souleva tout doucement la plaque d'égout ne permettant qu'à ses yeux d'observer à trois cent soixante degrés autour de lui.



Ils sortirent, et commencèrent à marcher dans le quartier.



Les deux entrèrent alors dans l'artère principale et marchèrent en espérant que tout ce passe bien.

Ichihime suivait les pas de Kimino-sama dans la pénombre. Voilà à quoi ils étaient réduits pour approcher au plus près de la captive : les égouts. L’odeur y était âcre, presque irrespirable, une véritable épreuve pour la Kitto. À un moment, elle crut percevoir une hésitation chez l’Uzumaki, sans se douter une seule seconde qu’il s’agissait en réalité d’une vilaine tentation de destruction massive. Elle s’imagina plutôt que son acolyte souffrait, attribuant cette hésitation aux conditions de vie actuelles, comme un signe de faiblesse ou de maladie.

Après quelques pas supplémentaires, le duo se retrouva face à une immense échelle de métal, rongée par le temps et l’humidité. Ce fut à cet instant précis que l’homme rompit enfin le silence pesant qui régnait entre les deux partenaires.La jeune demoiselle l’écoutait attentivement jusqu’à ce que… ses joues deviennent rouge écarlate. Ichihime était profondément gênée par la manière dont ils devraient se présenter en cas de contrôle des forces de l’ordre. Le roux venait de lui ordonner de faire comme s’ils étaient en lune de miel, fraîchement mariés.

Le cœur battant, elle resta figée. Ichihime ne savait déjà que très peu comment se comporter avec un garçon… alors simuler une relation aussi intime ? Cela provoqua un malaise immédiat chez la jeune femme, qui se contenta d’acquiescer en silence, surprise et un peu perdue face à ce genre de discours.



Il devait bien exister une autre méthode pour passer les gardes… autre chose qu’un scénario aussi embarrassant, songeait-elle, sincèrement troublée par la tournure des événements. Comment l’avait-il appelée, déjà… ? Akiko ? Ce détail lui échappait déjà, tant son esprit était embrouillé par ce scénario absurde. Elle avait du mal à croire qu’ils allaient vraiment jouer à ce jeu-là.

Lorsque Kimino entama l’ascension de l’échelle, Ichihime eut le réflexe de se pincer les joues, comme pour s’arracher à ses pensées et revenir à la réalité. Elle devait se concentrer sur la mission. Pourtant, ce genre de détail aussi anodin qu’il puisse paraître la troublait profondément.
Mentir n’avait jamais fait partie de ses valeurs. Elle avait été élevée dans l’honnêteté, la droiture… Mais elle comprenait aussi parfaitement ce qu’ils risquaient s’ils disaient la vérité. Cela coulait de source.

Ils finirent enfin par atteindre la sortie. L’air, bien que légèrement vicié, y était déjà bien plus respirable qu’au fond des égouts. Kimino fut le premier à émerger, soulevant la lourde plaque métallique avant de se hisser dehors. Ichihime le suivit de près, prenant soin de refermer la plaque avec délicatesse, dans un silence presque cérémonieux.


Elle s’était un peu apaisée depuis leur étrange échange, mais demeurait incertaine. Comment rendre ce rôle crédible, alors qu’elle ignorait tout des gestes, des regards ou des mots qu’un tel mensonge impliquait ?
Malgré ses doutes, Ichihime emboîta le pas à Kimino-sama, arpentant les rues et les ruelles à ses côtés, l’ombre d’une inquiétude toujours accrochée au coin de ses lèvres. Dans un silence total, la jeune femme suivait les instructions de Kimino-sama sans poser la moindre question, concentrée, les sens en alerte. Elle restait attentive au moindre signe de danger. Dans cette capitale, de nombreux traîtres rôdaient, tapis dans l’ombre, prêts à frapper. Ils ne devaient plus être très loin de Miyuka.

Kimino avançait dans les rues de la capitale, il regardait discrètement autour de lui pour ne pas avoir l'air suspect, mais il fallait dire que cette ville avait beaucoup changé, et qu'elle était maintenant bien plus moderne qu'autrefois. En se concentrant sur leurs capacités de shinobi, les villages étaient restés bloqués à une époque féodale alors que les villes civiles avaient pris une grande avance technologique. Il fallait le dire, ce quartier donnait l'impression qu'il faisait bon vivre dans cette ville, mais Kimino avait suffisamment côtoyé l'empereur pour savoir que cet homme ne devait pas être à la tête du monde. Pour l'instant tout se passait sans problèmes, mais cela n'allait certainement pas être le cas encore longtemps.



Les deux faux tourtereaux arrivaient dans le centre du quartier, une véritable agression visuelle, auditive et olfactive. Les marchands criaient dans leurs étals, des odeurs de mets délicieux s'échappaient des échoppes, et un brouhaha ambiant de monde passant entre les étals d'un marché qui ne semblait pas être présent tous les jours.



Il allait falloir rester concentré sur la mission, car une chose était sûre, les rebelles ne mangeaient pas tous les jours à leur faim et les tentations étaient nombreuses dans ce marché. Cependant, roder dans un marché sans rien acheter était sans doute suspect également, Kimino sortit des pièces de sa poche et les tendit à Ichihime.



Kimino eut un petit sourire en la voyant partir, il voyait toute cette génération d'anciens Konohajin comme des petits frères et des petites soeurs, ils étaient les anciens jeunes de l'académie au début de son règne, ceux qu'il avait toujours vus comme le futur de ce monde. Assis sur le banc, il attendait son retour en observant le marché. Miyuka était forcément là, sauf si son informateur l'avait conduit dans un piège. Il espérait que si la jeune Uzumaki était la première à le remarquer, elle viendrait au devant de lui. Vivre dans cet endroit pourrait rapidement donner envie de ne jamais en partir.

Ichihime serra les pièces dans sa main, le poids métallique lui rappelant cruellement la réalité de leur situation. Elle jeta un coup d’œil furtif autour d’elle, consciente du regard de Kimino-sama posé sur elle depuis le banc. Elle devait faire vite, mais surtout rester discrète. Le marché bourdonnait d’activité, les éclats de voix, les rires, les odeurs de pain chaud et de viande grillée s’entremêlaient dans un chaos presque enivrant.

Chaque pas d’Ichihime semblait plus lourd que le précédent. Cette foule dense, ce tumulte, c’était un monde qu’elle ne connaissait plus, un monde où il fallait se fondre, sourire, mentir même. Elle sentit son cœur s’accélérer sous l’effet du stress. Comment faire semblant d’être une jeune mariée en pleine lune de miel dans ce décor éclatant, quand tout son être criait la vérité ? Elle s’arrêta devant une échoppe proposant des brochettes. Le vendeur, un homme jovial aux mains calleuses, lui adressa un large sourire. Il lui demanda ce qu'elle souhaitait. Ichihime rougit, ses doigts tremblants choisissant quelques morceaux de viande avant de tendre les pièces. Le contact était furtif, mais elle sentit qu’elle tenait sur le fil du rasoir.

De retour vers le banc, elle se hâta, sentant sur elle les regards curieux, parfois soupçonneux des passants. Elle gardait la tête basse, priant pour ne croiser personne qu’elle connaissait. Arrivée près de l'Uzumaki, elle posa les brochettes sur ses genoux, prête à écouter. Son regard s’attarda un instant sur lui, cherchant dans ses traits un signe, une certitude qu’ils étaient encore en sécurité. Mais le masque de calme qu’il arborait était impénétrable.


Murmura-t-elle, la voix encore hésitante. Ces dans des moments similaires qu'elle aurait aimé avoir Eiko-sensei auprès d'elle. La présence de cette femme était ce qui la rassurait le plus dans ce nouveau monde.


Un frisson d’appréhension lui parcourut l’échine à l’idée de s'être séparer temporairement dans cette foule. Elle avait du mal à se sentir en confiance, chaque visage inconnu semblait une menace potentielle. Un frisson d’appréhension lui parcourut l’échine à l’idée de devoir se séparer dans cette foule. Elle avait du mal à se sentir en confiance, chaque visage inconnu semblait une menace potentielle.


Demanda la Kitto, la voix empreinte d’une sincérité touchante.

Kimino observait les horizons en attendant de voir revenir la jeune Kitto, il avait beau tout balayer du regard, il n'arrivait pas a trouver la moindre mèche de cheveux rouge au milieu de ce tumulte. Alors, la jeune femme revint avec des brochettes, mais elle ne semblait pas être dans son assiette. L'ancien Hokage n'avait pas vu de difficultés particulières à réaliser la tâche qu'il lui avait confié, cependant cela semblait avoir était d'une grande difficulté pour la jeune femme qui semblait de plus en plus mal à l'aise au fur et à mesure que la mission avancée.

Kimino commençait à manger sa brochette en cachant à quel point cela lui avait manqué. Puis elle commença à lui demander de ne plus aller dans la foule seule, elle semblait mal à l'aise, elle semblait avoir peur. Elle était jeune, il pouvait le comprendre, mais à son âge il était déjà Hokage et devait lutter contre la menace Gekido.



Ils eu presque envie d'enchaîner en lui demandant de retourner chercher à boire, mais il n'était pas sadique, et ne prenait aucun plaisir à voir les autres souffrir. Il posa alors délicatement sa main sur l'épaule de la jeune femme et lui dit.



Kimino se tourna alors, finissant sa brochette, en apercevant au loin parmi la foule une longue chevelure rousse. Aucune certitude qu'il s'agissait de Miyuka et se trouver face à un autre Uzumaki compromettrait l'opération, car tous les Uzumaki connaissaient Kimino.



Il se leva, et malgré les remontrance, pris soins que la jeune femme ne se sentent pas trop mal, plus il s'approchait plus il voyait une silhouette ressemblant à celle de Miyuka, une rois suffisamment proche, il dit assez fort pour être entendu.

Ichihime sentit la main de Kimino sur son épaule, un poids à la fois rassurant et exigeant. Ses mots résonnaient en elle, à la fois comme un défi et un encouragement. "Peut-être que cette mission était trop pour toi. Mais maintenant que tu es là, il faut que tu l’assumes jusqu’au bout malgré les difficultés. Les autres comptent sur nous ! " Elle inspira profondément, cherchant à dissiper la peur qui lui serra la gorge. Oui, elle avait eu peur. Oui, elle avait vacillé. Mais elle refusait de céder, de décevoir. Pas maintenant. Pas alors que tant d’autres portaient sur leurs épaules des missions tout aussi ardues, tout aussi périlleuses. Elle revoyait les visages de ses camarades, chacun confronté à ses propres batailles, et se surprit à puiser dans cette pensée une force nouvelle, un engagement silencieux à ne pas faiblir.




Elle leva les yeux vers lui, cherchant dans son regard ce soutien silencieux qui, depuis le début, lui avait donné la force d’avancer. Elle y lut cette force tranquille, ce calme qui dissimulait une vigilance de chaque instant. Mais quelque chose venait de changer. Son regard venait de glisser, attiré par quelque chose derrière elle.

Intriguée, Ichihime suivit discrètement la direction de ses yeux… et son cœur rata un battement. Là-bas, au cœur de la valse tourbillonnante des passants, une silhouette se détachait lentement , une longue chevelure rousse ondulant au rythme de la foule. "Est-ce elle…?" pensa Ichihime, le souffle court.

À cet instant précis, tout autour d’elle sembla se figer. l'Uzumaki se leva calmement du banc, son regard toujours fixé sur la silhouette lointaine. Sans même la regarder, il glissa quelques mots à voix basse, lui indiquant qu’elle pouvait rester tout près de lui si la foule l’effrayait. En guise de réponse, Ichihime se contentait d'un simple hochement de tête.

Sans hésiter, Ichihime emboîta le pas derrière Kimino, le cœur battant, les sens en alerte. Il n’avait pas besoin de se retourner pour qu’elle le suive, elle lui faisait confiance. Il était le guide de cette mission périlleuse, et elle, l’élève encore inexpérimentée qui n’avait pas le droit à l’erreur. Tous deux avançaient avec prudence, l’espoir muet que cette silhouette rousse soit bel et bien celle de Miyuka. Mais une ombre persistante traversait l’esprit d’Ichihime. "Miyuka… Était-elle vraiment libre ?"

Elle se souvenait des derniers rapports, flous, incomplets. Des murmures captés dans les recoins de l’Empire, des témoignages indirects, jamais une preuve formelle. Tout indiquait que Miyuka était toujours prisonnière, retenue quelque part, bien gardée. Alors… pourquoi cette silhouette lui appartiendrait-elle ?
L’idée s’imposa, tranchante. Si c’était un piège ? Une illusion soigneusement orchestrée ? Le visage d’un clone, ou pire ! Un leurre mis en place pour les attirer, eux, loin de leur plan d’infiltration ? Elle jeta un coup d'œil rapide à Kimino. Il continuait d’avancer avec calme, mais elle savait qu’il avait déjà envisagé toutes ces possibilités.

Le duo était désormais à portée de la silhouette. Quelques mètres à peine les séparaient de cette chevelure rousse qui ondulait encore dans la foule agitée. Kimino, sûr de lui, ou du moins en apparence, lança alors un mot, un nom, que ni l’un ni l’autre n’avait prononcé à voix haute depuis le début de la mission.

Le prénom claqua dans l’air, aussi tranchant qu’une lame. Ichihime eut un sursaut. C’était terriblement risqué… Prononcer le nom d’une prisonnière de guerre en pleine rue, au cœur de l’Empire, relevait de l’inconscience. Ou du désespoir. Son cœur s’emballa. Et si ce n’était pas elle ? Si Kimino venait, par cette seule parole, de déclencher une réaction en chaîne incontrôlable ? Mais au fond d’elle, Ichihime ne pouvait s’empêcher d’espérer. La jeune femme se tenait prête en cas d'attaque surprise.

Le grand jour était arrivé, c’était aujourd’hui que tu devais mettre fin à ta mission, qui, disons-le, t’avait demandé beaucoup de préparatifs. Il n’était pas particulièrement difficile de s’infiltrer au sein de l’Empire, ni même au sein de la capitale. Les personnes étaient très nombreuses ici, certaines rues étaient presque constamment bondées de monde et les gardes étaient loin de tous se connaître entre eux. Quoi de mieux que cet environnement pour une utilisatrice du genjutsu après tout ?

Les heures s’étaient écoulées, et tu t’apprêtais à passer à l’acte. Mais c’est sur ton chemin que quelque chose d’autre attira ton attention, ou plutôt, quelqu’un. Il y avait un duo étrange au milieu de la foule, dont un homme encapuchonné qui semblait appeler quelqu’un. Au départ, tu n’y prêtas que peu attention, mais en voyant la réaction des gardes à quelques pas de toi, cet homme avait visiblement prononcé un prénom malvenu un peu trop fort. C’est là que tu le reconnus, scrutant son visage cela ne laissa que peu de place au doute dans ton esprit, bien qu’une partie de toi peinait à y croire. Tandis que la jeune femme qui l’accompagnait, tu pouvais difficilement te tromper. Tu l’avais déjà vue à Konoha lors de ton passage avec Rima, c’était l’une des trois médecins qui s’était occupée d’elle.

Tu ne savais pas encore si leur présence était une chance ou non pour toi, une chose était sûre ils avaient déjà réussis à attirer l’attention. Dissimulée à travers ton henge, tu arrivas face à eux, tu passas au milieu des deux, les bousculant légèrement tout en saisissant chacun un de leurs bras. Tu tiras ces derniers avec toi, et de ta voix féminine dénotant complètement avec le physique que tu avais emprunté, tu leur dis, ou plutôt leur ordonna :



Tu ne leur laissa pas le temps de comprendre, ta voix était déjà un indice plus que suffisant pour qu’ils comprennent que tu étais dans leur camp. Les forçant à te suivre à travers diverses ruelles, vous tourniez finalement une énième fois jusqu’à arriver dans un coin vide de monde. Tu jetas un œil aux environs puis tu dis :



Alors que ton corps reprenait peu à peu son apparence normale, tu t’adressas aux deux Konohajins. L’Uzumaki ne te reconnaîtrait sans doute pas, tu ne croyais pas avoir eu l’occasion de le rencontrer en personne. La jeune femme en revanche, tu avais une dette envers sa supérieure qui avait sauvée la vie de Rima à l’époque. Tu peinais à te rappeler son nom en revanche… Il y avait Daiki, Eiko et… Ichihime ?

Ichihime n’eut pas le temps de réagir. Une silhouette surgit entre eux, rapide comme l’éclair, et empoigna son bras avec une poigne ferme. Son autre main, déjà en train de glisser vers la petite pochette à sa ceinture où reposait son scalpel, se figea quand une voix féminine s’éleva : calme, pressante, mais dénuée d’hostilité. Une voix qu'Ichihime n'était pas certaine de reconnaitre à cent pourcent.

Elle n’eut pas besoin de regarder Kimino pour savoir qu’il avait déjà analysé la situation. Ichihime emboîta désormais le pas, les sens en alerte, le cœur encore battant à tout rompre. Ils traversèrent des ruelles, les murs si proches qu’elle pouvait en frôler la pierre de ses épaules. Elle entendait à peine les bruits de la ville derrière eux, comme si l’écho s’était dissous dans la tension du moment. Il semblait que les gardes, sur le point de leur tomber dessus, avaient été dupés par le henge de leur sauveuse. Aucun ne les avait suivis.

Puis, enfin, la silhouette s’arrêta. Un coup d’œil rapide aux alentours, une incantation à peine murmurée et le masque tomba. La transformation fut brève, mais marquante. Le henge se dissipa dans un frémissement d’air, révélant une femme aux traits familiers. Pas de nom immédiat, mais un souvenir, flou mais précis dans son contexte : Konoha, Rima, la salle d’opération improvisée où Ichihime avait assisté en tremblant plus qu’elle ne l’aurait admis.

Son regard croisa celui de l’inconnue. Non… pas inconnue. Kaiya ? Si ca mémoire ne lui jouait de vilains tours. Oui, c’était ça. Kaiya. Associée à la Hattori souffrante, si elle se souvenait bien. Une sorte de duo un peu particulier à l'époque. Elle baissa d’un ton l’alerte qui s’agitait dans son esprit… sans pour autant baisser sa garde.

Puis la femme reprit, plus tranchante cette fois-ci . Ichihime sentit la chaleur lui monter au visage. Ce n’était même pas elle qui avait prononcé le nom de Miyuka en pleine rue. Et pourtant, elle se sentait presque plus honteuse que Kimino-sama. Peut-être parce qu’elle savait à quel point cette mission comptait, malgré son mauvais départ. Peut-être parce qu’elle savait à quel point cette erreur aurait pu les condamner, lui et elle.

Elle inspira lentement, cherchant à garder la face malgré la gêne qui lui pesait.




Cependant, la Kitto se demandait ce qu'elle faisait ici aussi.


Elle aurait pu répondre à la femme, mais la situation était déjà assez tendue comme ça. Ichihime se contenta de garder le silence concernant les questions de la Kaguya.

Rapidement, Kimino fut attiré dans une ruelle par un garde, à tout moment il était prêt à trancher la gorge de cet homme, mais sa voix féminine lui avait permis de comprendre qu’il s’agissait sans doute d’un Henge. Rapidement les soupçon du genjutsu furent avéré quand une jeune femme à la chevelure blanche apparu devant Kimino. L’ancien Hokage n’avait aucune idée de qui il pouvait agir, mais Ichihime semblait la connaître, et au vu des paroles que la Kaguya venait d’avoir, elle connaissait également Kimino.



Kimino se savait reconnu, mais il n’allait pas tout déballer à une parfaire inconnue aux cheveux blanc au milieu de la capitale de l’empire. Rien ne disait que ceci n’était pas un piège également, car si l’empire avait un minimum d'intelligence, il n’attaquerait pas Kimino de manière frontale. Puis Kimino vit Ichihime sortir complètement de son rôle et se mettre à parler à la Kaguya comme si elle était toujours en sécurité entre les murs de Konoha. Kimino leva simplement la main en direction de la jeune femme, comme un signe pour lui dire de se taire.



Les cheveux blanc et pas de yeux rouges, Kimino avait peut de risque de se tromper sur la déduction de son clan. Elle ne semblait pas être ennemie, et même si Kimino restait sur ses gardes, il y avait sans doute des méthodes plus simples pour éliminer deux infiltrés que de révéler son identité devant un ancien Hokage et une ancienne shinobi et Konoha qui semblait la connaître. Si leurs objectifs venaient à concorder, peut-être qu’ils pourraient travailler ensemble.

Tu haussas un sourcil… Universa, Kimino… Ta mémoire te jouait peut-être des tours après tout. Cela ne changeait rien à la situation finalement, à l’instar des Kaguya les Uzumaki étaient facilement reconnaissables et se promener ici était probablement l’idée la plus risquée qu’ils auraient pu trouver.



Était-ce si surprenant qu’une utilisatrice de genjutsu ne soit embauchée en temps que mercenaire pour accomplir de sales affaires ? Pas vraiment, si bien que tu n’avais pas vraiment besoin d’en raconter d’avantage pour que les deux Konohajins ne comprennent. En les regardant, tu réalisas qu’ils étaient certainement liés à l’agitation qui avait lieu près des portes de la ville. Un peu plus tôt, bon nombre de soldats avaient quittés la capitale. C’était rare de voir l’armée au pas de course car les conflits étaient plutôt rares, il avait donc du se passer quelque chose…



Tu n’avais en vérité que faire de ce qu’il pouvait leur arriver, mais ta dette envers Eiko t’obligeait à au moins te montrer prévenante. La jeune brune n’avait d’ailleurs pas l’acabit d’une combattante, peut-être te trompais-tu, mais tu te demandais réellement à quoi ils pensaient en venant ici tout les deux. Cela te rappelait la discussion que tu avais surprise l’autre soir entre deux gardes, au détour d’une rue.

Kimino écoutait à moitié ce que la Kaguya en face de lui était en train de lui dire, les leçons de morale sur la manière de réaliser ses missions. L'Uzumaki n'en avait plus ou moins rien à faire, tout comme de l'instinct de la jeune femme qui voulait faire un lien entre eux et l'agitation des gardes. Il ne put s'empêcher de lâcher un petit soupir d'impatience, alors qu'il était sur le point de remercier la Kaguya et de continuer ses recherches avec Ichihime, la jeune femme à la chevelure d'ivoire parla de deux prisonniers.



Là, elle allait sans doute comprendre rapidement pourquoi les deux anciens Konohajin étaient présents ici. Kimono sentait la rage monter en lui, tout cela pour que finalement les personnes à secourir soient possiblement déjà mortes ou impossibles à transporter.



Kimino se rendait compte que son informateur avait sans doute donné beaucoup d'informations erronées, et que cette mission allait devenir bien plus périlleuse que prévu. Il regarda Ichihime et lui dit.



Kimino n’était pas du genre à faire demi-tour, mais il n’était pas non plus du genre à laisser les personnes sous sa responsabilité prendre le risque de mourir sans donner leur avis. La jeune femme serait libre de partir.

Ichihime serra les poings alors que les mots de Kimino résonnaient dans l’étroite ruelle. Ses prunelles sombres s’étaient fixées sur lui un instant, non pas avec défi, mais avec une détermination muette qu’elle n’avait que rarement laissé transparaître depuis leur arrivée dans la capitale impériale. Le doute n'avait pas sa place dans son esprit, pas cette fois. Ses traits, d’ordinaire doux, s’étaient figés dans une expression résolue. Il était hors de question de renoncer maintenant, pas après tout ce qu’ils avaient traversé pour en arriver là. Peu importait que le captif soit le Miyuka ou non. S’il y avait ne serait-ce qu’une chance qu’une vie puisse être sauvée, elle irait jusqu’au bout.



Elle marqua une pause, observant l’ancien Hokage. Il la testait peut-être. Ou peut-être cherchait-il simplement à s’assurer qu’elle avait bien conscience du danger. Mais elle n’était plus la jeune kunoichi d’antan. Son regard se tourna brièvement vers Kaiya, sans animosité. Juste une sorte de reconnaissance silencieuse : cette femme, en dévoilant ces informations, venait peut-être de leur offrir une chance.



Ichihime, malgré son apparence frêle, dégageait une force insoupçonnée, une détermination à toute épreuve qui contrastait avec sa silhouette délicate. Cette flamme intérieure la poussait à avancer, à ne rien lâcher, surtout quand il s’agissait de sauver des vies. Des vies qui, comme la sienne, avaient été marquées par la guerre et les pertes. Elle jeta un regard sincère à Kimino, consciente que, même si leurs liens avec leurs camarades étaient distants, c’était lui qui portait la responsabilité de leur mission et de leur survie.


Sa voix, à peine audible, portait toute la sincérité d’une promesse silencieuse. Elle n’était pas seule dans cette mission, et c’était cette confiance partagée qui allait les porter à travers les ombres qui les attendaient.