Sauvé ?

Comment ne pas se délecter d'une situation de ce genre ? Hidemi ne s'en privait pas et tandis qu'elle approchait lentement, le bruit de ses talons semblait perturber la plupart des protagonistes. La femme prenait son temps. Après quelques secondes, il fut enfin possible d'apercevoir son minois. Tandis que lla lumière camouflait ses deux yeux, elle prit la parole :


L'intendante était bien habillée, comme à son habitude. La femme était capable de partir en mission dans des vêtements peu confortables pour la bonne et simple raison qu'elle déléguait la quasi totalité des tâches. Son arme était attachée à son dos, elle ressentait les différentes énergies environnantes. Elle se mit à toucher son menton de sa main droite, comme si celle-ci voulait donner l'impression qu'elle s'intéressait à la situation des deux individus. Elle ne marchait plus, elle était à plus de 30 mètres d'eux et n'hésitait pas à parler à voix haute.


Pourquoi exactement ? La belle secrétaire était bien la seule à le savoir ici. Détestait-elle cet homme ? Souhaitait-elle sa mort pour des raisons inconnues ? Hidemi était connue pour ne pas spécialement aimer les spécialités de l'Hebijutsu, mais sa haine était-elle réellement si grande ? Elle fit signe à la Gaikotsu d'arrêter son emprise sur le garçon, chose qu'elle ne tarda pas à faire. Elle se remit à marcher vers les deux Kumojins encore capables de se battre correctement. Après peu de temps, elle reprit la parole tout en s'arrêtant de se mouvoir.

Ces utilisateurs de l’Hebijutsu… une vermine qu’il conviendrait d’éradiquer. Shina n’appréciait pas ses adeptes, ils étaient tous perfides et sournois, tout comme ce vaurien qui se pensait être au dessus des autres Hattori. Ni son cher Empereur ni sa chère Impératrice n’étaient là pour sauver ses fesses et justifier ses actes. Même en étant sur le fil de sa vie, son égo semblait parfaitement intact, il apparaissait même presque confiant.



La Hattori mit du temps à comprendre à quel instant elle avait pu être empoisonnée. La simple entaille reçue par ses étranges serpents en étaient très probablement la cause, ou bien il bluffait tout bonnement. Elle n’en ressentait d’ailleurs pas encore les effets… Qu’importe, ce n’est pas comme si elle allait soudainement partir en courant pour chercher un remède, elle pouvait tenir le coup un moment… ou pas.
Mais pour l’heure, Shina devait attendre que l’intendante en ait finit avec lui. Cette dernière était assez suspecte et semblait prendre tout cela pour un simple jeu. Néanmoins, la hiérarchie faisait que Shina préférait se taire et obéir bien sagement. Et ce, même lorsque qu’Hidemi aborda le sujet d’un général Kumojin. Shina se demanda s’il pouvait s’agir de son propre frère ? Le limier lui avait lui même confié qu’il dirigeait actuellement l’un des bataillons sur le front, mais de là à l’appeler « grand » général… S’il s’agissait bien de lui, y aurait-il encore d’autres choses que la Hattori ignorait à son sujet ?

Le regard jaune d’Hiroo se posait ensuite sur l’Intendante qui arrivait. Elle restait à distance dans un premier temps. Sa question était légitime et la réponse du Limier ne tarderait pas à lui parvenir aux oreilles.



Et par ce genre de situations, il parlait de devoir affronter des limiers comme lui pendant leur retour à Kumo. Ces anciens tunnels étaient peu connus mais permettaient de se déplacer relativement facilement sans être traqué en surface. C’est là quHiroo avait rencontré un certain ancien Général des armées jadis. Ce jour là il avait pris une belle branlée d’ailleurs… mais c’était une autre histoire. Quand il apprit qu’elle était là pour le rencontrer, Hiroo porta sa grosse main à son menton à son tour perplexe.



Non en fait il n’avait aucune idée de pourquoi elle le cherchait. Quand elle fut un peu plus proche et qu’elle fit signe à la blonde de lâcher le gamin, il s’y dirigea d’un pas lent sans montrer de signe d’agressivité, se contentant de s’accroupir à côté de lui pour regarder son état tout en écoutant la question d’Hidemi.



Lui explique t’il calmement avant de répondre à Shina sans même se retourner, préférant rester face à l’Intendante.

Bien qu'elle désirait réellement le découper en petites saucisses à servir aux autres demoiselles présentes, Hidemi se retenait. Cet homme, bien que vulgaire et déplacé, n'était pas aussi stupide qu'il ne le paraissait. Pour dire vrai, il était exactement comme ce petit blondinet ; ridicule et utile. Elle injecta alors de l'énergie dans son arme légendaire sans y poser sa main. Tel un véritable serpent, cette dernière se déplaça le long de son corps pour finalement terminer sa course dans la main de l'Hattori.


Soudainement, le bout de la lame se mit à ramper au sol comme un véritable serpent.


Hidemi le disait sans le dire, elle continuait de penser que les deux idiots tentaient une fuite illégitime. Bien que l'Hattori connaissait les tunnels Hattori, elle savait aussi parfaitement qu'il n'était pas aussi aisé de les emprunter sans des validations. D'une façon ou d'une autre, cet homme n'aurait pas tardé à se faire tuer. Elle se mit alors à regarder le blondinet du coin de l'oeil :



Les deux autres Hattori présents n'étaient pas mauvais. L'un optait pour la polyvalence tandis que l'autre pour la force brute... Hiroo n'aurait pas tardé à mourir ou Shina à manquer d'énergie. Soudainement, l'ancienne Kirijin chuta. Le poison était-il finalement trop fort ? Lorsqu'Hidemi fut suffisamment proche, l'épée ne tarda pas à ramper de plus en plus du fuyard.


Elle le savait, elle parlait du frère de Shina.

Comment des hommes comme lui pouvaient porter le nom d’Hattori ? Les membres de ce culte auraient du être éradiqués depuis longtemps… Il pouvait s’estimer heureux que la Hattori ait décidée de ne viser que son épaule. Elle aurait pu le tuer après tout, l’Intendante n’avait besoin que du Miwaku en vie, peut-être la Hattori commençait déjà à regretter. D’autant plus lorsqu’elle sentit les battements de son cœur s’accélérer et que ses pensées commençaient à se troubler peu à peu.



Chuchotas-t-elle tandis qu’ils discutaient. Il devenait difficile pour elle de se concentrer, l’Intendante et ses petits jeux n’étaient déjà pas faciles à comprendre en temps normal, c’était actuellement presque impossible. Shina, visiblement dispersée, ne discerna que quelques bribes de la conversation, notamment la partie sur le « bouclier » de l’Empire. Passablement affaiblie par le poison du Limier, la Hattori objecta tout de même :



Peut-être était-ce là le poison qui la faisait délirer un peu, ses pensées qu’elle gardait d’habitude pour elle, elle n’hésitas cette fois pas à en faire part. Elle affichait un regard dédaigneux, elle ne comprenait pas un tel choix et le laissait savoir.

Alors qu’Hiroo laissait venir l’arme mouvante dans sa main ouverte, il l’observait sans réellement comprendre où elle voulait en venir avec sa petite histoire. Qu’est ce que ça pouvait bien lui foutre que cette arme ait appartenue à quelqu’un qui avait fait un mauvais choix. Et à quoi allait mener cette histoire? Il se contentait simplement d’acquiescer en se redressant tout en laissant partir la lame. La suite le laissait encore plus perplexe. Il posa son regard sur le gamin tout en secouant lentement la tête.



Lui explique t’il toujours calmement avant d’ajouter.



Encore une fois, il tentait de sauver le cul du petit. Ça allait devenir une habitude qui commençait à sévèrement le faire chier. Son regard se portait ensuite sur la Gaikotsu qui tombait à côté du gamin sans vraiment s’appesantir sur son état puis revint sur l’Intendante qui lui parlait de devenir le « bouclier » de l’Empire, pendant que la Hatorri derrière lui s’emballait un peu dans ses paroles vis à vis de l’intendante. Toujours sans se retourner, il dit à l’intention de Hidemi.



Il esquissa un sourire carnassier à la fin de sa phrase puis reprit.



Ça en revanche ça lui plaisait déjà beaucoup moins…



Ceci étant dit, il se retournait finalement à demi vers Shina.



Lui demandait il. Simple question dont il n’avait pas la réponse et dont il se foutait. Il lui offrait juste là une occasion de fermer sa bouche avant qu’il soit trop tard pour elle.

Elle ne pouvait l'avouer à voix haute, mais elle prenait un plaisir certain à observer les deux Hattori s'entre-déchirer. Elle ne se sentait pas membre de ce fichu clan, elle ne gardait le nom que par intérêt. Hidemi n'était pas qu'une simple chienne désabusée par la fierté, elle se fichait bien d'obéir du moment qu'elle pouvait en retirer satisfaction. Ils se plaignaient comme de vulgaires gosses, encore et encore... La belle était l'intendante de l'Empereur et elle n'avait pas la moindre pitié envers cet Hiroo. Tout au contraire. Elle savait cependant pertinemment une chose, c'est que Masashi n'était jamais du genre à désigner quelqu'un sans la moindre raison. Sans qu'il ne le sache, le dossier de ce rat musqué était sur la pile des candidats avec d'autres prénoms aussi étonnants que le sien. Le Raïkage l'avait immédiatement su au début de la Marche Impériale ; Le village n'était pas stable. Pas assez pour courir sans protéger les frontières. Son ancien élève était bien évidemment bien plus influent, plus puissant et surtout moins odorant, mais... Il était totalement fiché vis-à-vis de ses prises de parole.

Soudainement l'épée serpent recula et claqua contre le sol. Hidemi n'avait nullement besoin de bouger, son simple énergie suffisait à ordonner ce qu'elle souhaitait.


Hidemi ne jouait pas à un vulgaire jeu de manipulation ou de tromperie... Non, elle était en train de créer un climat. Un climat de peur. Un climat incertain. Elle ne pensait pas comme Hattori Masashi et elle ne pensait pas qu'une personne spécifique était faite pour ce poste. L'intendante était, tout au contraire, certaine qu'un candidat devait craindre de se faire trahir constamment. Il devait protéger l'Empire comme on se protège des autres ; en craignant son entourage. C'était la seule et unique condition pour créer un réel représentant à ce poste. Le frère de Shina était le nouveau Grand Général. Il n'était ni bon ni mauvais, mais il n'était qu'une simple glaive. Le poste du bouclier appartenait historiquement à la main d'Hattori Masashi, celle-ci n'existant plus, le poste prenait une forme inédite et intéressante.

Elle se mit alors à sourire.


Son épée vint soudainement entourer ses hanches.


Sans cette nomination, Hidemi aurait dû le tuer immédiatement. Elle venait d'éviter le pire. Bien qu'elle n'aimait pas réellement les noms proposés par Masashi, elle savait que ce dernier s'occupait bien plus de l'Empire que Shizuka... Cette dernière était bien trop tournée vers l'avenir et ses enfants.

~~ Pendant ce temps ~~

J’étais resté inconscient bien longtemps, il n’y a pas à dire, la Hattori ne m’avait pas loupé. Quelque part, c’est là que j’eus de la chance, mon état l’a visiblement amenée à me conduire chez ce médecin de campagne. Il m’avait retapé au mieux, du moins pour un civil. Je fus réveillé par un choc sur le coin de mon crâne. Une partie de la maison du médecin s’était écroulée sur moi sans que je ne comprenne pourquoi. Je ne pus qu’à peine entendre des voix à l’extérieur puis rapidement… plus rien. Après quelques minutes, j’usais des quelques forces dont j’avais retrouvé l’usage. Bien difficilement en raison des blessures qu’elle m’avait infligée à chacune de mes mains, je parvins tout de même à m’extirper et constata qu’il ne restait qu’un seul pauvre mur debout dans cette habitation.



Dis-je alors que je constatais en même temps le cadavre du médecin qui n’avait visiblement pas eu autant de chance que moi. L’ironie du sort, perdre la vie en tentant d’en sauver d’autres… Bref, je n’allais pas m’apitoyer sur son sort, les alentours semblaient désert mais j’étais presque certain d’entendre le bruit d’un affrontement non loin. Je devais partir d’ici avant que cette fichue Hattori ne revienne, c’était déjà une chance qu’elle m’ait oubliée, je préférais ne pas en abuser. Bien que blessé, je puisa dans ma réserve de chakra pour partir d’ici au plus vite…

C’était donc ça le fameux plan de l’intendante ? Forcer les siens à se méfier les uns des autres, les pousser à se mettre des coups dans le dos ? Kumo n’avait jamais été un lieu où l’on pouvait accorder sa confiance facilement, bien au contraire et Hidemi tendait à rendre la situation encore pire. Au moins, Shina était d’accord avec le Limier sur ce point, à quel moment pensait-elle qu’elle allait obéir bien sagement à celui-ci ? Bien sûr, la Hattori avait le respect de la hiérarchie, mais ce respect avait ses limites, s’en prendre à son frère et le discréditer, c’était comme l’attaquer directement. Et sur ce point, Shina n’était pas différente des autres membres de son clan, elle n’allait pas laisser son ego de côté. Quoiqu’il en soit, elle n’était pas en état de réfléchir, encore moins d’argumenter, elle se contenta alors d’un simple soupir.



Shina s’apprêtait alors à se diriger à nouveau là où tout ce beau monde s’était rencontrée, mais avant cela, elle usa d’une voix basse et dit ces quelques mots au Limier :

Et voilà… il allait devoir se taper la bourgeoise dans les pattes maintenant. Putain! Qu’est ce qu’il allait pouvoir faire de cette grognasse qui lui en voulait à mort d’avoir dénigré un général de mes deux! Il avait pas mentit en prime . C’était une buse de première. C’était pas de sa faute à lui s’il pondait des plans de merde… intérieurement il espérait qu’il crève au front. Ça lui ferait les pieds. C’est sans doute qu’il adviendrait de lui de toute façon. Alors Hiroo restait plutôt serein quant aux mots de l’intendante.



Dit il en attrapant le gamin d’un bras pour le hisser sur son épaule. Pour le moment il avait une grognasse sous ses ordres. Ils allaient bien se marrer tous les deux c’était sur… on pouvait sentir tout l’amour qu’ils pouvaient se porter rien qu’aux regards qu’ils se lançaient. Alors quand elle le menaça il répondait.



Le premier ordre qu’il lui donnait, bien qu’elle en accomplissait d’elle même la moitié. Il tourna ensuite le regard vers l’Intendante et inclinait légèrement la tête.



Un salut qui lui arrachait bien la gueule et parfaitement hypocrite. Mais bon. Il avait pas trop le choix sur ce coup là. Il fallait bien donner le change. Elle était en pleine forme et lui avait un gamin dans les vapes sur les bras ou plutôt sur LE bras. Vu qu’il n’en avait plus qu’un de valide. Et bien qu’il n’avait pas spécialement besoin de ses bras pour se battre, il avait mine de rien dépensé pas mal de chakra. Il comptait pas vraiment trop forcer sa chance…

Au loin, Kioko semblait souffrir le martyr et tandis que les deux Kumojins venaient t'indiquer qu'ils devaient partir, Hidemi s'en amusa en riant subtilement.


L'Hattori le savait, le général de la glaive n'allait nullement apprécier cette nouvelle et elle s'en fichait complètement. Ce dont elle était certaine, c'est que le village n'était pas encore prêt de s'unifier et cela n'était pas si mal ainsi. Il était plus simple de combattre en veillant à ses arrières. Masashi le disait toujours, le pouvoir ne doit pas être installé et quelque chose de symboliquement intouchable... Il était important que ce dernier soit une confrontation perpétuelle. La femme était d'accord avec ce fait et d'après elle, la politique revenait aussi à se créer des problèmes pour asseoir son autorité. Au loin, Kioko gémissait son nom.


Hidemi le savait, la Gaikotsu allait lui en vouloir, mais elle méritait cette punition. Sa mission n'était pas terminée, elle devait encore se rendre aux frontières afin de mettre en place la nouvelle surveillance de ses dernières et en profiter pour traquer quelques déserteurs.