Sauvé ?

Et ben ouais… c’était lui… difficile de passer pour quelqu’un d’autre que le Limier quand on était le Limier… quelle merde…fallait que précisément dans ces moments difficiles, une autre Hattori se pointe en plus! De quoi le faire enrager intérieurement. Mais il devait la jouer fine.



Répondait le colosse en regardant du coin de l’œil ce que foutait ce Togy à fouiner là où il devait surtout pas le faire! Fort heureusement elle le rattrapa rapidement. Mais elle devait bien se douter qu’il fouinait pas dans ce coin par hasard. Ce qui lui faisait perdre son effet de surprise potentiel. Tans pis… dans le pire des cas, avant qu’il bouffe tous les serpents de la pièce y’en aurait bien un qui parviendrait à se faufiler pour la mordre si l’envie lui prenait de trop chercher la bagarre. Et puis il avait d’autres tours dans son sac que quatre petits Hebi. En revanche son explication lui fit légèrement pencher la tête sur le côté en observant la dite Shina. Il voyait mal ce genre de poupée battre la campagne pour chasser du nukenin. Mais soit… pourquoi pas… de toute façon, le but était surtout qu’elle leur lache vite les basques qu’ils puissent foutre le camp. Par contre sa demande l’obligea à répondre par la négative.



Plus ou moins une ancienne vérité finalement. Qui avait bien changé depuis le temps. Cependant il tenait à aider cette charmante jeune femme quand même en bon gentleman qu’il était pas. Il haussa donc les épaules ensuite pour ajouter.



Lui proposa t’il. Qu’elle dégage vite et qu’ils puissent eux même décamper…

Tant pis, de toute façon, la Hattori souhaitait de l’aide surtout pour garder son corps en relativement « bon » état, ou plutôt ne pas aggraver la situation, mais le Kemuri allait devoir faire avec. Il n’était d’ailleurs pas à plaindre puisque la proposition de Hiroo s’avérait beaucoup plus… directe. Bien que Shina aurait souhaité voir cette tête se détacher du reste de son corps, Kumo en tirerait sûrement bien plus de choses de son vivant.



Une vérité dans un fond de mensonge. Le Kemuri était en effet un artefact de l’histoire à lui seul, mais il était surtout l’une des rares choses qui pourrait permettre à Shina d’être pardonnée pour son crime passé. Quoiqu’il en soit, ces deux Kumojins n’allait pas lui être très utiles, alors la jeune femme s’apprêtait à prendre congé et à retourner dans l’autre pièce lorsque quelque chose lui revint à l’esprit :



Noketisu, le cher frère de Shina. Une personne qu’elle considérait comme l’amour de sa vie. Nés ensembles, elle les pensait destinés à passer leur existence ensemble. Mais le temps passa, et la Hattori commença à faire face à une terrible désillusion. Son frère était un menteur, manipulateur et par dessus tout un coureur de jupons. La Hattori se sentit humiliée, mais n’eut jamais l’opportunité de régler cette histoire avec son frère. Si celui-ci s’avérait se trouver à quelques lieus d’ici, Shina pourrait bien remettre en doute son voyage jusqu’à Kumo…

Hiroo se contentait d’acquiescer sobrement à la première phrase de la Hattori. Sauf que le carnage pourrait bien se produire dans le mauvais camp avec ce général en couches culottes à sa tête. Mais c’était plus son problème après tout. Qu’il crève là bas, ou que Hiroo le crève lui même un jour, ça changerait pas grand chose pour lui. Il écoutait ses propos sans montrer le moindre signe particulier d’intérêt. Les affaires des hautes sphères le regardaient pas spécialement de toute façon mais il pouvait toujours faire preuve encore un peu de sympathie feinte pour aider cette demoiselle à partir. Tant qu’il arrivait à ses fins ça lui irait très bien.



Propose t’il en haussant les épaules. Et comme elle semblait partir, il se détendait un peu. Mais c’est qu’elle s’arrêta à nouveau pour lui poser une nouvelle question. « Quoi encore putain! » songea t’il en son for intérieur. Tout ça pour lui parler de ce général en sursis en prime! Reste calme mon vieux Hiroo, reste calme… il acquiesça de nouveau.



Juste avant de l’achever et de le faire bouffer par un Hebi… c’était la seule fin possible à leur rencontre. Et en même temps il tentait de se renseigner sur sa nomination étrange à ce grade haut placé. Parce que de ce qu’il en avait vu, c’était vraiment une arme de destruction massive. Le problème c’est que la destruction allait toucher ses alliés avec un crétin pareil…

Une charrette… Voilà qui n’était pas une mauvaise idée, elle pourrait également aisément embaucher quelqu’un pour l’amener jusqu’à Kumo par la même occasion. Le tas de muscle était visiblement bien plus habitué à ce genre de situation que la jeune femme qui passait sûrement pour une idiote.



Ainsi, Noketisu était bel et bien un « général ». Un poste pour le moins prestigieux dont Shina se serait réjouie en temps normal. Mais comme ses interlocuteurs, elle n’était pas dupe, il n’avait sûrement pas obtenu ce poste par hasard. Elle ne préférait pas imaginer ce qu’il avait fait pour en arriver là et conclut simplement la conversation.



Après un bref signe de salutation en guise de politesse, la Hattori ne se fit pas prier d’avantage pour quitter la pièce de laisser les deux Kumojins entre eux. Shina ne savait pas ce qu’ils manigançaient, mais leur histoire ne tenait pas vraiment debout. Nul besoin d’une permission pour soigner un soldat blessé, les shinobis médecin étaient là pour ça après tout. De plus, au vu de son état… déplorable, un véritable expert en la matière aurait été bien moins risqué qu’un civil au milieu de campagne. Le Limier, connu pour être le soldat « parfait », celui qui exécute les ordres à la lettre, pouvait remercier aujourd’hui le laxisme d’une congénère…

Ton sang se glaçait immédiatement en entendant le mot "soeur" provenir de la bouche de la belle femme. Est-ce que tu venais mettre Hiroo dans une belle merde ? Et toi avec ? Si la fourbe demoiselle venait d'apprendre que vous aviez répondu au duel à mort de son cher frère, tu ne donnais pas cher de votre peau maintenant.

Pour le moment ton mentor mentait à la perfection, mais combien de temps ce petit jeu allait-il durer ? Le chronomètre où votre destin pouvait basculer venait désormais de s'activer. Reprenant peu à peu tes esprits et tes idées étant beaucoup moins embrouillés, tu comprenais enfin dans quelle vraie merde tu avez fourgué celui pour qui tu avais le plus de considération en ce monde après l'Okasan.



Tu te toisa encore. Et puis, de toute manière, ce n'est pas comme si tu parvenais à prononcer le moindre mot maintenant.

Le Limier haussa simplement les épaules aux premiers mots de la Hattori. Il comptait pas vraiment le faire de toute façon. Simple politesse feinte entre Hattori…il devait en effet avoir autre chose en tête. Comme retrouver Hiroo et Law qui avaient tués une dizaine de soldats et un membre haut placé de la suite de l’Impératrice. Mais chaque chose en son temps. Et le temps, ils en avaient pas là actuellement. Il acquiesça ensuite sobrement.



Mais eux ne seraient pas de la partie, avec son plan fumant! Ça c’était sûr! Fallait qu’ils dégagent de là et vite. Alors une fois la demoiselle partie, il se dirigea vers le meuble et fit revenir ses Hebi dans ses manches avant de se retourner vers le gamin en soupirant, l’observant sans rien dire. Il était pas sur qu’il tienne une longue route. Et encore moins d’éventuels combats pour le moment s’il devait y en avoir. Son regard était aussi dur et incisif que d’habitude. Mais il ne disait rien pour le moment. Tant que l’autre greluche était dehors, partir maintenant aurait été suspect…

Ces deux femmes entretenaient depuis des années une relation de taquinerie. Malgré son aversion pour les étrangers, Hidemi commençait à s'attacher à Gaikotsu, au point de lui accorder une certaine liberté. Bien que reconnue pour sa fidélité et sa rigueur, la secrétaire ne pouvait cacher sa curiosité unique à créer des monstres. Sa vaste expérience la guiderait éventuellement vers une compréhension approfondie des affinités élémentaires. Gaikotsu Kioko était le cobaye idéal pour cela... Cette blonde avait en effet le don séduisant d'absorber des capacités rares. Mais quelle était la limite de son pouvoir ? Difficile à déterminer, notamment après son échec récent à manipuler l'énergie élémentaire du métal.



Le potentiel fuyard aperçu par des locaux n'était pas isolé, et bien que cela n'aurait pas posé problème en temps normal, cette information semblait devenir plus contraignante ici. En effet, il semblait entouré d'individus remarquables. Hidemi connaissait la liste des membres du premier front Kirijin et venait de reconnaître l'énergie d'une personne qui n'aurait pas dû être présente.


La Gaikotsu ne semblait pas vraiment se rappeler de l'identité du garçon, se contentant de soupirer devant le manque d'action. Elle ne souhaitait qu'une chose : tester les théories d'Hidemi.


Quelques minutes plus tard, elle aperçut Hattori Shina.


Au sein du village de la foudre, plusieurs personnes n'appréciaient guère qu'Hidemi voyage aussi longtemps avec une ancienne Kirijin. Cependant, cette dernière ne cachait pas la présence de son esclave.

Tandis que les minutes passaient, la Hattori prenait son mal en patience à l’extérieur de la petite habitation, attendant que son prisonnier soit suffisamment en état afin de poursuivre sa route vers Kumo. Pendant ce temps, Shina réfléchissait à la manière dont elle allait présenter les choses. Livrer un Kemuri à l’Impératrice serait-il suffisant pour qu’elle lui pardonne ses erreurs ? Rien n’était moins sûr, mais la Hattori ne voulait pas continuer à vivre avec l’impression d’avoir trahi les siens à cause de ce petit manipulateur. C’était donc un risque qu’elle était prête à prendre même s’il y avait des chances d’y perdre sa propre tête. Mais alors qu’elle était dans ses pensées, elle vit arriver deux personnes au loin. Il lui fallut un peu de temps pour pouvoir les distinguer, mais elle put reconnaître clairement Hattori Hidemi, qui n’était autre que l’intendante du Raikage. Un poste prestigieux que Shina respectait pleinement, mais sa présence ici ne la rassurait guère. Surtout que cette dernière semblait être en compagnie d’une Kirijin. Shina n’était pas particulièrement élitiste, ni même xénophobe, mais elle ne pouvait s’empêcher de se questionner sur sa présence ici. Lorsque le duo arriva près d’elle, Shina fut surprise de voir qu’Hidemi connaissait son identité. La jeune femme la salua alors avec les manières et le respect qu’elle devait à une femme comme elle.





La Hattori tourna son regard quelques secondes en direction de la Kirijin, l’observa de bas en haut et s’adressa à nouveau à sa supérieure :



Évidemment, elle faisait référence aux deux autres Kumojins présents au sein de l’habitation. Ces derniers, avant leur entraînement apparemment intense, étaient eux même en chemin vers Kiri. Une vérité enrobée d’un doux mensonge que Shina avait avalée sans poser de questions.

Sans surprise, Shina semblait réaliser son devoir. Hidemi n'était pas ici pour s'en plaindre, mais plutôt pour en récolter les fruits. Elle se mit alors à dire tout en redressant la position de ses lunettes sur son nez fin :


Elle se mit alors à observer sa cible... Cet homme semblait être un Hattori, mais était-ce vraiment le cas ? Elle espérait que non pour que Shina puisse survivre à cette rencontre...


L'Hattori se mit à fixer la maison.


Finalement, était-il possible que cette femme soit liée à des traîtres ? Cette dernière était finalement proche de plusieurs hautes instances du village et Hidemi venait peut-être de mettre la main sur une véritable mutinerie... Elle restait sur ses gardes...

Une réponse pour le moins cynique, mais qui avait au moins une part de vérité. Les lois de Kumo étaient strictes, et Shina le savait. Attaquer un autre Hattori et le mettre dans cet état était un crime passible de mort, toutefois les circonstances jouaient en la faveur de la jeune femme. Le pays s’apprêtait à entrer en guerre, si l’on pouvait nommer cela ainsi, et cet homme, vivant ou mort, pouvait devenir un atout non négligeable.



Elle faisait bien évidemment référence à la Kirijin qui l’accompagnait. Parfois, Kumo avait recours à des stratégies plus… originales, des idées plus saugrenues… et à l’instar de la Kaguya, le Kemuri pouvait parfaitement coller aux besoins du village. Shina s’attendait, peut-être avec un soupçon de désillusion, que l’intendante la laisse poursuivre sa route sans poser plus de questions. Bien que, de toute façon, que ce sois-ici par soupçon de traîtrise, ou devant l’Impératrice, elle avait de grandes chances de ne pas s’en sortir. Tout ce qu'elle voulait c’était racheter ses erreurs. Alors, lorsqu’elle continua la conversation en parlant des deux Kumojins au sein de la baraque, Shina sauta sur l’occasion pour changer de sujet.



En effet, sans être un supérieur hiérarchique, le Limier avait une réputation suffisante pour que la Hattori ne se mêle pas de ses affaires, et encore moins le suspecter d’être un fuyard. S’il y avait une chose que Shina avait bien apprise à Kumo, c’était d’éviter d’interférer dans les affaires d’autrui, pour maintes raisons. Alors, bien que l’état du blondinet lui sembla suspect pour un simple entraînement de routine, elle préféra simplement ignorer ce fait et se concentrer sur son propre objectif. Peut-être était-ce une erreur, mais Shina avait déjà ses propres problèmes à gérer.

Hidemi était troublée par les indications données par la femme. Elle parlait sûrement d'une énième anomalie dans le sens Hattori... D'après plusieurs informations, le sang Kemuri continuait de réapparaître, comme si des traites se cachaient dans le village depuis plusieurs décennies. Hidemi n'était pas de cet avis, la chose était bien plus d'après elle ; le pouvoir Kemuri était transmissible. Il était impossible que de si nombreuses reproductions puissent avoir lieu en temps de guerre sans réellement qu'une mère se rende sur place. Elle ne tarda pas à répondre alors en ricanant :


Bien que moralement plus faible que par le passé, la secrétaire n'était pas du genre à s'exprimer avec sympathie. Au contraire, elle était plutôt froide. Elle reprit alors en observant la maison du coin de l'œil :


Elle soupira alors en tournant sa tête vers la belle blonde.


Elle se mit alors à marcher pour se retrouver coude à coude avec la femme anciennement face à elle.

Ainsi, les deux individus s’avéraient être de potentiels fuyards ? Voilà qui n’était pas des plus arrangeants, mais pour autant, l’intendante ne semblait pas particulièrement étonnée. Les fuyards étaient une chose commune au cour des guerres, mais venant d’un homme tel que le limier, cela s’avérait véritablement surprenant. Sa réputation à Kumo n’aurait nullement laissé imaginer à la Hattori un tel acte de sa part, mais avec un peu de recul, cela faisait du sens quant à leur situation. Shina resta silencieuse tandis qu’Hidemi s’adressait à l’ex-Kirijin, elle qui n’avait jamais réellement connu le champ de bataille, ou plutôt, la ligne de front, ne pouvait pas réellement se permettre juger ces deux potentiels traîtres. Sa manière de penser était alors beaucoup plus simpliste : en agissant de la sorte, ils se retourneraient contre Kumo, devenant ainsi des ennemis de la Hattori qui ne vivait que pour servir son village. Néanmoins, sa question suivante quant à la rédemption ne manqua pas d’interpeller Shina. Elle même tentait de ramener ce Hattori pour se racheter de ses crimes, était-elle à l’heure actuelle réellement différente de ces deux fuyards ?



Shina était une fervente kunoïchi au service de son village. Bien qu’elle n’avait pas toujours éprouvé de plaisir dans sa vie, ni même vécu dans un réel bonheur, Kumo était tout ce qui lui restait aujourd’hui. Sa vie, son métier, étaient liés à Kumo, et la Hattori ne se voyait pas faire autre chose que de servir ce qui était son foyer. Si Kumo devait tomber, Shina tomberait aussi. Du moins, c’était ainsi qu’elle voyait les choses. Cependant, sa vision était quelque peu biaisée, car à ses yeux Kumo était encore le grand empire resplendissant d’autrefois et pas un simple village incapable d’achever des adversaires pourtant bien affaiblis. D’une voix bien plus basse, comme si elle ne souhaitait pas que la Kaguya ne puisse l’entendre, elle ajouta alors :