En l’écoutant tu ne peux pas t’empêcher d’émettre un petit rire moqueur. Son rôle ? Une vengeance personnel ? C’était amusant.
« Le justicier masqué de Kumo !
Non j’ai mieux ! Le justicier aux multiples visages ! Ahahah »
Ça devait bien être la première fois que tu riais de cette manière, peut-être même la première fois de toute ta vie. Visiblement l’alcool avait un sacré effet sur ton caractère, et encore, tu n’avais pas bu tant que ça… Te rendant compte de ton indélicatesse passagère, tu passes ta main derrière ton crâne et affiche un petit sourire gêné, suffisant pour comprendre qu’il valait mieux qu’il oublie ce que tu venais de dire. Il répondit alors à la première question que tu lui avais posé. Il parlait d’une mission, sans pour autant évoquer le moindre détail à ce propos. Néanmoins savoir qu’il avait carte blanche face à des Hattori te donnait à réfléchir. Était-ce possible qu’un Miwaku gagne le respect d’un Hattori pour en arriver jusqu’ici ? Tu écoutas patiemment jusqu’à ce qu’il ait finit, tu notas par ailleurs certains de ses mots dans un coin de ta tête. Ses phrases étaient bourrées de sous entendus que tu ne notais pas forcément à cause de l’alcool.
« Ce n’est pas réellement dans mes priorités. Mais il est vrai qu’un petit retour aux sources ne me feraient pas de mal. Au point ou j’en suis, même un gamin saurait me plonger moi même dans une illusion. »
Tu poussas un léger soupir avant de t’adosser complètement sur le balcon qui surplombait l’immense cour au centre des appartements.
« Je me demande pourquoi je n’en ai jamais fais recours lors de mes jours en prison. A bien y réfléchir, j’aurais pu tous les massacrer un à un sans qu’ils ne s’en aperçoivent, pourtant… »
La conversation prenait une tournure quelque peu plus sérieuse, oubliant complètement qu’à la base vous discutiez du cadeau pour le petit, tu poursuis.
« En fait, je crois que j’avais perdu l’envie de me battre. Je n’avais plus aucune raison de le faire. J’ai toujours été la gentille toutou qu’on envoyait pour accomplir des missions perdues d’avance. On cherchait désespérément un moyen subtile de se débarrasser de moi, tss plutôt cocasse pour un village de brute. »
Tu regardes la porte d’Hayate un cour instant, ton lien avec lui n’avait vu aucun évènement positif se produire, c’était une bien triste relation que la votre.
« Vous savez, Hayate avait une fille autrefois.
Un jour, elle est morte dans une mission que nous avions en commun elle et moi. Elle m’a sauvé la vie ce jour là. Là-bas, beaucoup de personnes ont voulues ma mort, car j’étais différente, alors je vous comprend. Vivre chaque jour sous des regards de haine, de mépris constant. Pourtant elle l’a fait, de la même manière que Kyota m’a fait sortir de ces geôles, j’éprouve une immense reconnaissance à leur sujet. »
Tu survivais, encore et encore, sans comprendre pourquoi. Quand cette « chance » allait-elle te quitter ? Difficile de qualifier ton état d’esprit à l’heure actuelle. Tu étais à la fois remplie de haine et de tristesse. Un mélange difficile à supporter. Pourtant, apprendre que ton corps abritait la vie avait eu pour conséquence de redoubler cette haine que tu portais envers les Kaguya. Certains étaient des exceptions, mais pour la plupart, ils n’étaient que des moins que rien ne méritant pas de respirer le même air que toi. Cette colère envers eux te permettait de mettre ton chagrin de côté, rien n’était plus important que de payer ta dette envers Kyota, te débarrasser des Kaguya gênants était sûrement un bon moyen de l’aider. Mais pour l’heure, ton niveau laissait à désirer, c’était une opportunité plutôt intéressante que de rencontrer ce Nobu finalement.
« Désormais, je me retrouve à discuter avec quelqu’un provenant d’un clan supposé être mon ennemi. Et pourtant, je me sens plus à l’aise près de vous qu’à Kiri.
Je pense que cet endroit est le meilleur lieu pour repartir à zéro. Tenter d’oublier tout mon passé et les choses y étant liés. »
Te débarrasser de cet enfant était un premier pas. Tu ne ressentais néanmoins nullement le besoin d’inclure ce détail dans la conversation. De toute façon, au vu du personnage, il serait bien au courant un jour ou l’autre, même si tu préférais que cela ne soit connu que du minimum de personnes possibles.
« Oh et à propos du cadeau… Je compte donc sur vous, je crois que comme vous l’avez dit, il à peu près 4 ans. »