Autant dire que le combat fut bref pour le jeune maître Hattori. Il se prend un violent coup dans la tempe et perd connaissance en un instant. Il est incapable de faire quoi que ce soit de toute manière. Il est porté comme un vulgaire sac de course. Il ne voit pas le trajet se faire et ce n'est pas plus mal pour lui car il aurait encore fait un cirque pas possible en voyant l'humiliation d'être trimballé comme un vulgaire colis.
Il sent son corps se balancer, mais il n'a pas assez de force pour simplement ouvrir les yeux et se contente de laisser ses bras se balancer dans le vide. Il ne devrait pas tarder à arriver à destination, ce n'est pas comme s'il avait pu aller bien loin de toute manière. Cela devait bien faire 10 minutes qu'il était semi-conscient de son trajet et il finit par reconnaître la voix familière de la domestique qui s'affole pour un rien.
Pensa-t-il. Il savait aussi que ce qui l'attendait n'allait pas être des plus sympathiques. Il préfère jouer le mort pour l'instant. Il n'aura peut-être pas à faire face à sa génitrice. Il sent qu'on le renverse pour le donner aux domestiques de la maison. Ils le saisissent et disent des inépties au chien de garde venu le ramener.
« Pourquoi il le remercie ? Ce type n'a rien fait de bien compliquer! Un enfant aurait pu me retrouver. »
Il n'arrive pas à ouvrir la bouche et peine à ouvrir les yeux, il voit l'homme au casque devant lui. Il n'aime pas son regard. Il n'aime pas non plus son attitude sûr de lui et hautaine. C'était pour le moins ironique en voyant le personnage qui se permettait de juger. Car le plus hautain des deux n'était pas forcément celui qu'on pensait. Hotaru ne peut s'empêcher de pester en le voyant et son regard n'éprouve pas de gratitude comme il est facile de s'en douter, mais bien du mépris. Son regard apparaît soudainement plus inquiet quand il perçoit les bruits de pas bien trop familier à son oreille. Il tente de repousser les domestiques pour s'en aller, mais s'effondre aussitôt sur le sol. Les domestiques vont pour l'aider à se relever, mais il les repousse et se réduit à ramper pour fuir. Il arrive à peine derrière le Miwaku au casque. Il se tourne et sur le palier de la porte, on peut apercevoir une femme. Elle semble épuisée. Son apparence laisse à désirer, elle n'est pas coiffée, son kimono lui tombe des épaules. Elle regarde directement le jeune Hattori qui peine à fuir. Le dégoût se lit sur son visage. Elle remet son kimono et s'approche de la scène calmement. Une fois au niveau de tout le monde, elle regarde les domestiques avec un regard qui semble familier dans cette demeure. Le mépris semble être mot courant ici.
« Qu'est-ce qu'il fait ici ? On s'en était enfin débarrassé ! »
« Madame... Votre fils n'est pas fait pour le monde extérieur... »
« Cette chose n'appartient pas à ma famille »
Elle lâche un soupir et s'approche de fils qui exténué, à cesser de vouloir partir et se contente d'attendre son sort. Elle l'attrape par le col et commence à le trainer pour le ramener à l'intérieur. Il se débat, mais n'a clairement pas les moyens de s'opposer à cette femme. Elle lance un regard vers Azamuku de haut en bas.
« Il faut croire que certain sont compétant au moins dans votre clan... »
Elle tourne ensuite son regard vers les domestiques qui baissent les yeux.
« Vous n'avez qu'une tâche... Le surveiller ! Et même ça vous n'en n'êtes pas capable ! Bande de bons à rien... »
Pendant qu'elle sermonne les employés de maison, le jeune Hotaru essaie de se défaire de l'emprise de sa mère. Mais elle commence à s'agacer et lui met un coup de genoux dans le thorax. Cela aura le mérite de le calmer pour de bons. Elle ne se préoccupe pas de savoir s'il est capable de reprendre son souffle ou non et le traîne de nouveau avant de se tourner vers l'espion.
« Voyez votre salaire avec les bons à rien... Je m'en vais attacher ce démon à son lit ! »
Les domestiques restent tête basse, ils font une révérence quand la maîtresse de maison s'en va. Ils tournent ensuite leur attention vers l'homme s'étant occupé de ramener l'héritier. Ils échangent un regard et l'homme part à l'intérieur chercher de quoi payer le mercenaire. Une oreille attentive pouvait entendre les hurlements de colère de la maîtresse de maison ainsi que le verre se briser. La femme devant Azamuku faisait mine de ne rien entendre et fait une révérence devant l'homme.
« Merci d'avoir ramené le jeune maître... Il... Il n'est pas simple à gérer, cela à dû être pénible... »
L'homme revient avec une pochette qu'il tend poliment au Miwaku.