L'immense ville impériale de Kinchū est ceinte d'une muraille cyclopéenne faite de pierre blanche et d’ardoise noire, percée de six portes monumentales, véritables gorges de passage vers le cœur du pouvoir. Ces entrées ne sont pas de simples points de passage : elles incarnent l'Empire lui-même, chacune pensée pour porter une charge symbolique, une fonction politique ou une mémoire historique.
Les portes sont réparties avec une précision géographique quasi rituelle, traçant les lignes d’une ville planifiée selon des principes à la fois militaires, spirituels et administratifs. Leur architecture impressionne d’emblée : hautes arches encadrées de tours de guet, gravures anciennes narrant la fondation de l’Empire, statues de lions ou de dragons figés dans la pierre, tout respire la grandeur et l’intimidation. Chaque porte est flanquée d’un complexe de contrôle : douanes, casernes, archives, relais, temples parfois. Les matériaux varient selon la direction : pierre volcanique à l’ouest, marbre poli au sud, bois noirci au nord, comme si l’Empire avait voulu incarner à travers elles les visages multiples de son territoire.