Le Lac des Prières

Ces évènements se passe en l'an 0, avant le Kakusei, bien plus à l'Ouest de ces contrées dans un ancien village s'appelant à l'époque : Awa Heiwa.

Cela faisait plusieurs jours qu'une mystérieuse aventurière avait débarqué au village d'Awa Heiwa. Village dans lequel Liya y était posée depuis quelque temps grâce à Kano, son sensei. Cette aventurière, se nommant Kyoko, était arrivée sur la place centrale du village très amochée. Elle n'avait alors demandé que de l'hospitalité ainsi qu'acheter des vivres, notamment de la viande séchée, mais surtout elle avait amené avec elle un dessin, qu'elle cherchait à localiser.

Celui-ci représentait le lac des prières, globalement une vieille légende pour enfants, mais surtout un point relativement connu, quand on cherchait au bons endroits. Liya avait passé le plus clair de son temps ces dernières années à interroger les gens, cherchant à savoir s'ils n'avaient pas vu sa sœur. Allant de rumeurs en rumeurs, elle en avait appris beaucoup sur les différentes légendes du coin. Ainsi, elle avait une idée plutôt précise de la montagne sur laquelle se trouvait ce fameux lac.

Cette aventurière était une apparition bien étrange pour un village si perdu, mais soit. Elle passa 2 journées et 2 nuits à loger dans une maison inhabitée, le temps de soigner ses blessures afin de repartir. Liya ne savait pas si elle était digne de confiance, elle avait une sorte d'aura... particulière.
Mais après deux jours, elle était très intriguée par cette 'Kyoko'. La Chikara se rendit alors devant sa maison une heure ou deux avant son départ. Elle toqua, attendit une seconde de plus avant d'ouvrir la porte et de s'exclamer



Elle ne connaissait pas son emplacement exact, mais elle pouvait préciser à Kyoko la zone de recherche, ce qui garantissait un gain de temps monstrueux. En effet, les montagnes n'étaient pas faites pour être parcourues comme on parcourait les sentiers. Certaines étaient véritablement des épreuves et chacun de leurs passages avaient un risque mortel. Il était donc de bonne fortune de pouvoir être précisée sur l'emplacement de ce lac...

Tu étais en train de préparer tes affaires pour ton départ. Kano avait eu la gentillesse de te rendre également tes armes. Tu avais passé deux jours ici, c’était un endroit calme et en paix et tu aurais souhaité que plus d’endroits soit comme celui-ci. Bien que tu n’en avais pas fais mention, tu avais découvert des gens partageant la même aversion que toi pour le chakra, ce qui quelque part t’avait d’autant plus convaincue que la voie que tu avais choisie était la bonne.

Toutefois, la pêche aux infos n’avait pas été particulièrement enrichissante. Il y avait bien cette femme, Shonin, qui t’avait parlé de certaines légendes, d’un lieu situé au sommet d’une montage et ce genre de chose, ce n’était toutefois pas ce que tu recherchais. Tu savais que l’endroit que tu recherchais était dans les environs, ce devait être un lieu semblant pour le moins banal au commun des mortels. Un senseur pourrait peut-être faire la différence, mais tu n’avais malheureusement pas ce talent.

C’est alors que, comme tombée du ciel, une jeune femme frappe chez toi. Tu la reconnaissais évidemment puisque ce fut l’une des premières que tu vis à ton arrivée ici. Elle n’avait pas été particulièrement loquace jusqu’à maintenant. Il faut dire que toi non plus, par ailleurs. Tu te demandais alors ce qu’elle pouvait te vouloir, et tu cachas à peine ta surprise lorsqu’elle t’annonça pouvoir te conduire à l’endroit que tu recherchais. Tu haussas un sourcil, et d’un ton à peine amical tu lui demandas :



La jeune fille n’avait pas l’air dangereuse, mais tu avais appris à ne pas te fier aux apparences. Peut-être que d’une manière ou d’une autre ce village était lié à Konoha sans que tu n’en ais connaissance, un arrangement douteux ou quelque chose dans ce genre là. Tu tâchais de ne pas céder à la paranoïa, mais tu ne pouvais jamais être trop prudente compte tenu de ce qu’il s’était déjà produit par le passé.

Il était vrai que Kano et Shonin avaient été accueillants mais sans plus. A vrai dire, il était vrai qu'une étrangère qui débarquait couverte de blessure n'était pas la meilleure première impression possible. Mais ces deux-là avaient été bien plus cordiaux avec Liya, certes c'était encore une gamine, mais cette différence avait en tout cas était frappante.



Cet air de garce n'était là que pour lui donner confiance en elle. En vérité, elle ne savait pas du tout si elle pouvait lui faire confiance. Enfin "pas du tout"... Elle avait passé 2 jours ici et elle avait été une invitée remarquable, ne causant pas le moindre trouble. Voilà la base sur laquelle Liya allait l'emmener dans des montagnes, en vérité, elle ne recherchait que des informations sur sa sœur et rester dans ce village ne l'inspirait guère. Sa sœur était encore et toujours au centre de sa vie, mais pour combien de temps encore...



La Chikara ne disait pas ça par méchanceté, au contraire. Elle avait parcouru ces montagnes à de maintes et maintes reprises , encore et encore, arpentant les cols et atteignant les sommets. Elle avait d'innombrables souvenirs d'elle et Kano dans ces montagnes tandis qu'elle avait voyagé par les chemins serpentant les vallées des montagnes les plus hautes. Elle n'était pas une alpiniste et ne se proclamait pas avoir leur talent ou leur expérience. Mais elle connaissait ces montagnes, qui ne lui faisait pas - ou plus - peur.



Si elle voulait y aller, elle devait se dépêcher, l'hiver venait et il ne faisait pas bon d'être dans les montagnes de Tetsu lors de cette période... Qu'elle y aille vite ou qu'elle n'y aille pas du tout, tel était le mot d'ordre.

Tu ne pouvais pas t’empêcher de penser qu’elle avait bien vite jugé que tu étais digne de confiance, ce n’était pas plus mal mais cela te rendait d’autant plus suspicieuse. Elle ne craignait visiblement pas le danger, et sa réponse était à deux doigt de sonner comme une menace. Serai-elle une autre kunoïchi au sein de ce trou perdu ? La probabilité était faible mais soit, il n’en fallait pas plus pour te convaincre, c’était son choix après tout et donc pas de ta responsabilité s’il lui arrivait quelque chose.



Tu allais devoir faire confiance à une gamine pour te guider, ce qui était loin d’être rassurant. Tu savais que l’âge n’avait pas réellement d’importance et que l’expérience valait mieux que tout autre chose mais… un doute subsistait au fond de toi et tu ne voulais pas perdre de temps à voyager inutilement. Tu pris alors la peine de décrire une nouvelle fois l’endroit que tu cherchais, au cas où.



Parfois, les choses les mieux cachées l’étaient aux yeux de tous. Il arrivait que des gens puissent vivre à deux pas d’une source d’énergie impressionnante comme celle que tu recherchais sans en avoir conscience. Il faut que dire que même un senseur pouvait difficilement localiser ces endroits, la manière dont le chakra s’écoulait était… différente. Toi même tu avais encore du mal à le comprendre et tu ne te reposais que sur ce que Masashi t’avait enseigné.

Liya pensait que cette femme recherchait un lac peu connu, mais si c'était un endroit peut-être un peu plus connu il pouvait très bien être un endroit où il y'avait du passage. A vrai dire c'était un lac parfaitement banal donc il étonnerait Liya qu'elle recherche celui là, mais il ne pouvait pas être si chronophage d'y faire un tour. La Chikara avait une idée d'où se trouvait le lac dont avait parlé Shonin, il était plutôt loin, donc ce n'était pas illogique que ce soit un tout autre lac.



Sur les paroles de Kyoko, Liya sortit de la maison, allant en direction de Kano pour simplement le prévenir qu'elle partait. La Chikara n'avait pas à le faire, mais il y'avait une sorte de relation quasiment père - fille entre eux. Dans le même temps, Kyoko lui fit ses adieux en le remerciant - d'un ton assez similaire qu'elle avait eu depuis son entrée dans le village - pour son hospitalité. Après cet instant très procédurier, les deux jeunes femmes sortirent du village, prenant la route de ce lac, qui se trouvait à quelques heures de marche d'ici.

Pour un tas de raisons, Liya n'y était jamais allée. Mais c'était un endroit très fréquenté, particulièrement pendant l'été. Il y'avait vraiment un monde de différence entre la toundra et les bancs de neige. Il était clair que les gens n'avaient pas les mêmes habitudes.

Elles marchèrent alors sur le chemin de terre légèrement boueux que la fonte des neiges ainsi que les pas des gens avait dessiné. Ces chemins étaient à la fois en mauvais état mais aussi très pratiques, ils reprennent souvent le chemin que les quelques personnes qui passaient ici prenaient.



C'était certes commun que des gens recherchent un lac de la sorte pour se baigner, mais ce n'était pas vraiment la saison. En plus de cela, cette inconnue était arrivée à Awa très amochée, ce qui renforçait les suspicions de la Chikara, qui était réellement cette femme et que voulait-elle vraiment ?

Lui expliquer la raison exacte pour laquelle tu recherchais ce lac précis était assez compliqué à expliquer au commun des mortels. Ce lac ne cachait ni plus ni moins qu’un autre lieu, bien plus ancien et dont la grande majorité des gens ignoraient l’existence. Ce monde avait été comme bâti sur les ruines d’un autre, il subsistait encore de rares traces du passé, et ces dernières étaient en lien avec tes propres projets et ceux du gouverneur.



Tu aurais évidemment pu prendre le temps de lui expliquer, mais à quoi bon ? Tu ne voyais en elle qu’une simple gamine perdue au milieu d’un village tout aussi perdu. D’un autre côté, elle avait accepté de t’accompagner et de te guider, c’était la moindre des choses que de lui donner quelques indices, mais avant cela tu voulais savoir quel degré de connaissance elle possédait.



Pour une personne lambda, l’énergie n’était qu’un outil, utilisé presque sans limite par les utilisateurs de chakra comme toi. Mais elle était bien plus que ça, elle était la source de bien des choses en ce monde, et notamment bien des maux… Toi aussi, tu avais été ignorante des années durant, et tu ne devais tes connaissances qu’à ta rencontre avec le Raikage et celle avec le gouverneur, sans cela tu serais aujourd’hui une jeune femme comme les autres.

Pas sûre qu'elle comprendra ? Les choix de mots de Kyoko étaient particuliers...Cela ne faisait que rajouter des questions dans la tête de la Chikara, pourtant elle n'avait pas la moindre idée de ce dont elle voulait parler.



Dit-elle de manière gênée, la Chikara était d'ordinaire bien meilleure pour mentir mais cette question l'avait surprise. Elle essaya assez maladroitement de rediriger la question à son origine.



Cela avait toujours été la ligne directrice de Kano, se servir de ses armes pour se défendre uniquement, principe auquel Liya avait dû faire 2 ou 3 entorses. Son sensei avait toujours détesté tout ce qui relevait du combat, possédant simplement un sabre qu'il maniait d'ailleurs très bien.



Le chakra était finalement un concentré de ce que n'aimait pas Kano : quelque chose qui avait un gros potentiel offensif, un gros potentiel destructeur et en plus qui pouvait être utilisé facilement.

Tu remarquais que ta question avait quelque peu gênée l’adolescente, tu devinas alors sans mal qu’elle en savait plus qu’elle ne voulait bien le dire. Pour une raison ou pour une autre elle préférait le cacher, tu ne pouvais pas lui en vouloir après tout, peut-être ses camarades n’apprécieraient pas son intérêt pour la chose ou craignait-elle ta réaction, peu importe. Tu fis mine de rien et te contentas de répondre à sa question, non sans une certaine franchise.



Lui dis-tu sans détour, tu n’avais aucune raison de garder cela secret, il y avait après tout peu de chance pour qu’elle et ses camarades ne soient une menace pour toi. Par ailleurs, sa réponse concernant ces derniers était loin de te surprendre, puisque tu avais un avis très similaire sur la question. Le chakra était une tare, un pouvoir qui n’aurait jamais du arriver entre les mains de personnes comme vous. Finalement, ce village représentait-il peut-être l’avenir tel que tu le voyais…



Tu n’avais qu’eu une brève occasion de converser avec lui, pas assez pour véritablement assumer quoique ce soit à son sujet, mais si tu t’en tenais aux dires de cette fille il semblerait que vous aviez plus de raisons d’être dans le même camp que l’inverse et une petite partie de toi s’en voulait alors de l’impliquer dans ce qui allait suivre car son camarade ne l’apprécierait probablement pas.

La conversation prit alors un tournant très inattendu. Peut-être avait-elle beaucoup plus en commun avec Kyoko qu'elle ne l'aurait pensé de base. Certes elle avait l'air intéressante depuis le début, mais tout cela dépassait ses plus grandes attentes.



Répondit alors l'ancienne konohajin, l'air surpris. Si elle n'était plus à Konoha désormais, cela ne pouvait donc dire qu'une chose... Cela dit, Liya avait d'autant plus de raisons de se méfier, qu'elle soit une kunoichi l'empêchait de facto d'avoir un avantage certain en cas de combat



Il est vrai que grâce à Kano, la jeune Liya avait pu obtenir une grande maîtrise de cette arme. Elle n'était évidemment pas la meilleure dans cet art, mais son talent était bel et bien réel.



Dit-elle en faisant un geste de la tête vers son fourreau. Si elle était également une kunoichi, elle aurait sans doute bien des histoires à raconter ! Il fallait juste lui tirer les vers du nez ! Chose que Liya avait particulièrement entraîné en demandant des informations à qui pouvait lui en donner. Elle savait se montrer pire qu'une sangsue en la matière.

Il n’y avait, au départ, aucune intention de trahison. Tu voulais, innocemment, découvrir et comprendre le monde. Pour sûr, il t’avait été refusé de quitter le village pour voir du pays, tu étais une militaire comme les autres et tu n’échappais pas à tes obligations. Cela dit, les rencontres que tu fis au cour de tes missions semèrent en toi le doute quant à la prétendue bienveillance de Konoha. Tu décidas alors d’aller voir le monde par toi même, faisant fit des règles tu ne pensais pas que ton départ aurait d’aussi grosses conséquences. La mort de Wattan fut probablement l’élément le plus important, car tu réalisas que les Konohajins étaient prêt à s’entre-tuer pour faire régner leur « ordre ». Puis, ils n’avaient pas hésité à envoyer l’anbu à ta recherche, ce que tu jugeais alors quelque peu excessif pour une simple genin comme toi. Et ainsi, tu perdis Sayuri, qui avait finalement été ta première rencontre et amie à l’extérieur de Konoha. En l’espace de quelques mois, Konoha avait tué de deux tes proches, et tu décidas alors de ne plus y retourner car peu à peu ta haine avant eux grandissait. Au-delà des murs de chez toi, tu avais découvert un monde bien différent de celui que l’on t’avait compté, les inégalités marquaient celui-ci et c’était notamment la faute des nations militaires qui s’imposaient au dépend des civils. Quelque part, tu étais contente de savoir que d’autres luttaient, à leur manière, contre ce système qui existait depuis des siècles.





Même au sein du clan Kitto, il existait des combattants. Ils étaient nécessaire pour maintenir l’ordre, et notamment entre le clan Uzumaki et Chikara. Votre pupille était d’ailleurs l’un de vos meilleurs outils pour lutter contre d’éventuels débordement. Au sein de ta famille, l’apprentissage de l’art du sabre était un héritage, et tes parents n’ayant eus que des filles, tu te retrouvas derrière ce rôle à ton tour. Tu avais autrefois promis de n’utiliser ta lame que pour maintenir la paix à Konoha, mais tu avais depuis trouvé un plus grand but, tu voulais aider ce continent tout entier.