Rentrer dans le trou

Les gouttes tombantes. Le feu rongeant. Le sang giclant. Chaque flamme de ce monde semblait détruire l'esprit de Hinae. Elle observait le vide. Il était si simple à comprendre. Des mots sortaient de sa bouche.



Elle se doutait que cette salle était fermée. La porte laissait un son immonde. Elle soupirait. C'était donc ainsi. Observant le vide, elle pensait lamentablement à Bakura. Elle observait ce sabre. Le sang.
Cette vie préalablement humaine en devenait si agréable. Elle y repensait comme un garçon repensant au souvenir de cette jeune fille qu'il aimait.
Le passé était donc ainsi. Lointain. Inaccessible. Si loin et si proche. Elle ne pouvait s'en défaire. Le présent lui semblait de suite moins plaisant.
Cette faim était synonyme de honte. Elle ne pouvait plus simplement espérer. Elle imaginait un moyen de s'échapper. Il existait bel et bien.
Mais pour aller où ?

Je la laissais là. Seule, offerte à elle-même. Face à la solitude. Et face à l’envie. Elle ne pouvait compter que sur elle-même, peut-être l’eut-elle toujours pensé. Sa situation n’était pas des pires quand on sait où elle se trouvait et qui elle était à la base. Elle n’avait pas l’air de réellement se rendre compte de ce qu’il se passait au final, après tout elle parlait comme si elle était libre d’agir comme elle le souhaitait. Mais peu importe les raisons de l’autres, ce n’était pas le cas et de sa position il n’avait aucune obligation de dire ce qui le poussait à agir ainsi.

Mais plus le temps passé, plus ces préoccupations ne finiraient par se faire oublier. Le temps coule. Et alors qu’il défile l’envie lui se voit changer. L’envie de liberté, de s’échapper de cette cage dans lequel elle fut mise, bientôt cette envie sera bouffé par celle de la faim, de la soif. Une soif qu’elle n’avait jusque-là jamais eut, un sentiment si fort qu’elle n’avait jamais soupçonné, surpassant toute les sensations esclaves qu’elle put avoir par la passé. Elle voudra combattre cette envie, dès lors toute sa force ne sera portée qu’à cette tâche et la volonté de liberté sera oubliée, mis à un second plan de priorité.

A chaque temps son combat.

Suite à une journée à attendre une nouvelle visite, la jeune femme cédait lamentablement à ses pulsions en léchant ce sabre. Elle n'en avait absolument pas honte. Hinae savait que pour survivre, un humain était apte à tout. De suite, elle finissait pas admettre que sa méditation ne lui ferrait pas récupérer ce Chakra semblant capricieux. Ainsi, elle se permettait de rendre son arme plus tranchante via des gestes répétitifs.

C'était un éternel passe-temps pour elle. Elle ne comptait pas se laisser mourir aussi stupidement. Cet homme finirait par se lasser de cette situation. Que pouvait-il bien espérer ? Elle se le demandait. Elle aimerait tant pouvoir savoir. Être capable de le déchiffrer.

Qui était-il décidément ?

Le temps passait, encore et encore, bientôt on en perdrait ses repères. Combien de temps au final ? Cela devait être dur pour elle de le savoir. Des plus déstabilisants, le genre de chose qui amplifie tout sentiment oppressant pouvant nous hanter. Ici nous n’entendions que les gouttes tombées et parfois des bruits indescriptibles à l’extérieur. Emprisonné entre quatre mur, mais bien plus prisonnier de notre esprit tourmenté, ce monde infini pouvant tout autant nous enrichir que nous détruire.

Il s’était passé une semaine. Dans quel état se trouvait-elle à présent ? La folie s’était-elle éprise d’elle ou avait-elle réussi à lui résister tant bien que mal ? Quoiqu’il en soit sa routine allait bientôt être bousculée. La porte venait de s’ouvrir. Des pas montré l’approche d’une personne vers elle. Tandis que derrière la porte se referma, signifiant la présence d’un tiers derrière. Les pas s’approchèrent encore, comment cette visite allait-elle être reçue par la femme ?

Il s’agissait d’un jeune homme aux nombreux bandages. Celui-ci était accompagné d’un plateau avec quelques plats et deux verres, un rempli d’eau l’autre d’un liquide rouge vif. A côté, du blessé émané une odeur qui passerai inaperçu pour les hommes mais pas pour les vampires. La femme pouvait à présent ce passer de nourriture, mais un mets précieux venaient remplacer cette obligation.

Hinae ne succombait pas réellement à la folie. Elle ne voulait que comprendre les déboires de l'homme l'obligeant à rester au sein de cette cage. Manquant de possibilité, elle était en incapacité de recharger suffisamment son Chakra, elle attendait donc patiemment son heure.

Alors que la journée semblait se défaire de la nuit, des bruits bousculèrent sa patience. Presque par réflexe, elle grimpa au dessus de l'entrée pour sauter sur son visiteur et lui planter ses dents dans le cou. Oh, qu'importe il était, elle ne faisait pas la différence. L'ancienne Chikara ne souhaitait que survivre afin de retrouver Bakura.

Buvant encore et encore, elle se fichait de la suite des événements, elle récupérait ses forces comme elle le pouvait. Relâchant sa cible après 5 minutes de plaisir. Il allait sûrement pouvoir s'en sortir, elle n'y prêtait une attention que minime.

La porte n’avait même pas eu le temps de se fermer, la femme était déjà passée au-dessus de l’entrée pour surprendre dès le premier instant celui qui rentrera. C’était un mouvement assez intéressant, d’autant qu’en agissant ainsi qui sait elle aurait pu surprendre son « ravisseur ». Mais ce n’était pas le cas.

Celui qui était rentré était un pur inconnu. Et en réalité cela n’avait pas la moindre importance pour la femme. Car son objectif au final n’avait pas été de profiter de cette ouverture pour s’échapper le plus rapidement possible. Ou tout du moins d’essayer. Non, au lieu de finir l’inconnu rapidement pour vite prendre la route offerte par la porte ouverte, elle se contenta de boire pendant de longue minute le sang du jeune homme.

Bien sûr il lui faudrait des forces pour s’échapper, mais là elle perdait une occasion qui ne se représentera peut-être pas avant un moment. Sauf qu’en réalité plus qu’en recherche de force, pour un nouveau vampire cela était symptomatique de l’envie grandissante et incontrôlable dont ils faisaient preuve. Elle le niera certainement. Quoiqu’il en soit, dès qu’elle lâcha l’homme, d’un mouvement rapide la tête de l’homme fit décrocher de son tronc. Une coupure nette et précise, ne laissant que le bruit de la tête tombé lourdement au sol. Le sang ne gicla que peu.

Devant la porte précédemment entrouverte et maintenant bien ouverte se trouvait le Kenketsu à l’origine de ce théatre. Sabre à la main, descendant doucement le long de son corps. Il regarda dans les yeux la femme donc le bas du visage était dominé par le rouge du sang de l’homme maintenant mort.
»
Il se décalait sur le côté, laissant devant la femme un chemin pouvant nourrir son envie de s’en aller.

L'observant dans les yeux, Hinae se fichait radicalement de cet homme. Il n'était qu'un simple idéaliste, le monde semblait en être composé. Des hommes dangereux autant pour eux que pour les autres.



Des flammes semblaient corrompre son visage, ses yeux resplendissaient au sein de ce lieu nocturne. Hinae souhaitait retrouver Bakura, elle se doutait péniblement de ce qui allait ensuite se passer. Mais elle ne comptait pas perdre. Elle n'en possédait pas encore la force, elle le savait. Elle convaincrait son amie qu'elle reste celle qu'elle était.



Elle gagnait en confiance. Ce n'était pas en rapport à cette prison ni même à ce type, elle se sentait enfin libre. Cette transformation ne faisait que l'empêcher de retourner à Konoha. Bakura pouvait enfin devenir... son seul objectif.

C’est le sourire aux lèvres que je continuai d’écouter la femme. Forte. Elle ne prenait à aucun moment des pincettes, même après qu’un temps fut passé pour qu’elle puisse reposer son esprit. A croire que voilà, elle se trouvait bien être ainsi. Mais mon sourire ne venait pas plus de voir sa force de caractère que pour ce qui allait suivre.

Je ne faisais que la taquiner au final, il n’y aurait pas tellement d’intérêt dans mes propos, sauf si on cherchait à voir plus que les simples mots enclin à titiller l’interlocutrice.

Mais que voulais-je enfin ?! Ha que je pouvais être embêtant ! La curiosité bientôt ne suffira pas à la retenir, alors pourquoi jouer l’enfant encore et encore. Non ce n’était pas vraiment ça, vu sa façon de faire depuis son éveil, jusqu’à maintenant je ne lui avais rien imposé, et si à présent elle était toujours là c’est qu’elle était la seule à le vouloir, que je continu mon jeu ne la ferai pas tellement changer.

Mais à dire vrai je ne suis pas moins curieux.

Je levai légèrement mon bras afin d’amener la lame de mon arme à hauteur pour que je puisse la nettoyer des restes s’y étant accolé lors de mon dernier coup. Cette même lame qui m’accompagna dans mon périple jusqu’à aujourd’hui et qui serai encore là demain.

L’avait-elle remarqué au moins, à quel point elle avait changé ? La manière dont elle avait vidé de son sang celui qui venait la nourrir était le témoin de son changement, de la perte de son humanité et de la venue de sa condition de visiteur de l’ombre. Elle savait tout cela, mais entre savoir et le vivre il y avait une différence. Si elle avait des ambitions elle devait faire en sorte de mettre toute les cartes de son côté pour les assouvir.

Hinae n'avait pas réellement exploité ce détail. Le soleil. Elle se souvenait de son premier combat face à Jio, cette étoile de feu avait été sa sauveuse. Elle se fichait pas mal du discours de ce Nemoka, il semblait bien vide d'intérêt à ses yeux.



Baissant la tête, elle observait le cadavre inerte, se fichant de sa vie ou de sa mort, elle reprenait :



Hinae ne possédait donc plus aucun intérêt à se mouvoir avec cet homme. Elle soupirait avec mélancolie. Sa nouvelle vie n'allait pas être si simple finalement...

Je ne pouvais m’empêcher de rire à gorge déployé, ce qui dans cet atmosphère oppressante devait choquer pas mal la jeune femme et ceux qui pouvait trainer dans ses couloirs.

Et c’était plus un compliment qu’autre chose, même s’il serait étonnant qu’elle prenne une telle comparaison comme étant une bonne chose.

En effet au vu des derniers évènements son amie était dotée de capacité qui pouvait faire d’elle une adversaire redoutable. A voir chez qui l’avantage des sentiments sera donné. Mais à lui seul il ne pourra être suffisant quoiqu’il en soit. Et elle l’avait compris, il lui faudrait être plus forte.

Ce village semblait bien être ce village où les vampires pouvaient se retrouver. Jio avait même l’air de prendre en admiration un des Kenketsu, certes ce dernier était celui qui l’avait amené à être vampire, mais au vu de son caractère son admiration avait une autre origine. Ainsi une certaine hiérarchie pourrait surement se retrouver dans ce village, un fait exploitable.

L'observant avec un air froid, la femme semblait dépassée et ennuyée par sa situation. Hinae n'attendait pas éternellement au sein de cet endroit pour le plaisir d'un fou furieux. Observant derrière ce type, un filet de lumière semblait pénétrer en constance dans la salle.



Soupirant, elle ressentait encore l'intensité du combat au sein de son corps. Le plaisir de frôler la mort, de craindre le pire, de nombreuses péripéties se finalisant par un rendu. Par une conséquence. Hinae l'était, une vampire, c'était sa punition.



Son avenir était dehors et non sous l'emprise d'un fou furieux. Elle ne souhaitait plus que sortir afin de se retrouver, d'apprendre à survivre en tant que monstre et ... retrouver Bakura.

Alors elle avait fini par prendre sa décision, elle préférait partir dès à présent, ne se laissant que le reste de la journée comme repos en ces terres. C’était son choix, à voir si ses envies ne l’amènerai pas à vite attirer l’attention de ceux qui lui retireront la vie.

Il restait quelques heures avant la tombée de la nuit. D’ici là il était à présent inutile de rester dans cette pièce, elle savait maintenant ce qui l’attendait, c’était le principale.

Elle était libre. Enfin pas totalement, la liberté donné par sa renaissance s’accompagnait d’une limite qu’elle n’avait pas eu jusque-là. Simplement celle de pouvoir vivre dans le même monde que les humains. Ce n’était pas toujours vrai, mais sa soif grandissante et incontrôlable l’empêchera de pouvoir imaginer le contraire.
J’entamai le pas dans ce long couloir à peine éclairé. La sortie n’était plus très loin à présent. Même si le jour était encore de la partie, ici il serait possible de se déplacer tant qu’elle se cachait des rayons du soleil.

La porte fut ouverte, laissant une vue sur la place publique. En face se trouvait un bar, à vrai dire malfamé.

Et là c’était vraisemblablement l’alcool qui semblait m’attirer. Sauf si j’attendais plus de ce bar. Qui sait ♫ .