Un moment de doute.

Vous ne tardiez pas à arriver dans ce petit café que le Chikara cherchait. Alors que vous vous installiez, il commença à te raconter son histoire, il ajouta d’ailleurs qu’il serait prêt à t’aider aussi. Aimable de sa part, mais finalement est-ce que ton « clan » avait une quelconque importance pour toi ? Pas vraiment. Sekken n’était qu’un mot comme un autre, ils n’étaient pas réellement les tiens à tes yeux, de simples ancêtre. Tes parents ne t’avaient jamais rien dit à leur sujet, tu avais été élevée loin de tout cela avant que ta vie ne dégénère.



Il faut dire que tu en avais fais du chemin. D’abord une gamine comme les autres, heureuse de vivre dans sa petite ferme perdue au milieu de nul part, ensuite une enfant solitaire et perdue, vagabondant dans les rues de Tekunoroji ou d’Aïsu pour trouver un peu de nourriture. Jusqu’au jour où tu as rencontré Genichi, tu gagnas de la confiance en toi, cela développa ton caractère par la même occasion, mais surtout, tu comprenais que le monde était bien plus vaste que tu ne l’imaginais, et que tout ce que tu avais vécue jusqu’ici n’était rien comparé à ce qui t’attendais.



Demandais-tu comme si les vampires étaient une chose connue de tous. Tu ne savais pas que Konoha avait été tenu à l’écart de la plupart de leurs histoires, et qu’une bonne partie de leurs habitants continuaient à nier leur existence. Toi ? Tu en étais certaine, tu en avais rencontré, puis ensuite tu en as vu des milliers se faire anéantir juste sous tes yeux. Les Kenketsu étaient de très vieilles créatures, mais si le clan Chikara était réellement lié aux dieux, ces deux clans devaient avoir un lien, non ?

C'était quoi ce nom ? Keketsu ? Avais-je mal entendu ?




J'étais bien intrigué par cette histoire. Elle semblait avoir vécu de nombreuses choses pour une jeune fille de son âge... C'était bien à ce moment là que je comprenais la chance que j'avais d'être né ici, malgré l'histoire entre Uzumaki et Chikara, en plus des légendes de nos ancêtres.


De l'admiration ! Voilà ce que j'éprouvais pour elle ! Rien de plus, hein ? Pas vrai ? PAS VRAI !?

La petite serveuse arrivait pour passer commande et nous coupait dans un sujet de discussion qui s'avérait très intéressant !


Elle était très jolie et sa présence me mettait mal à l'aise !!! En plus, j'étais déjà avec une autre jolie fille !!! JE NE SUIS PAS HABITUEE A AUTANT DE CHANGEMENT !!! Je toussotais pour essayer de reprendre le dessus sur ma nature quelque peu... instable ? OUI ! C'est ça ! Instable !

Que dire de plus à leur sujet ? Tu n’en savais malheureusement pas plus que cela. Tu fus longtemps habitée par une haine totale envers eux, souhaitant leur mort à chacun. Mais un jour, lorsque ton souhait commençait à se réaliser, tu compris que qu’importe le nombre d’entre eux que tu verras mourir, rien ne rachètera jamais le passé. Tu voulais aussi être différente de ces êtres, ne pas donner la mort facilement, sans raison. Au final, tu allas jusqu’à oublier ta rancœur envers eux.



Jusqu’à maintenant, tu n’étais pas déçu du voyage. Tu aurais appréciée voir tout cela en compagnie de Genichi et Nagisa toutefois. Cependant, avec du recul, tu réalisais qu’il était sans doute mieux pour toi d’être venue seule. Comment auraient réagit les Kirishitan et les gardes des portes en te voyant avec deux déserteurs, dont l’une provenant de leur propre village ? Soudainement, alors que tu étais dans tes pensées, tu en fis sortie par Kuro qui se mit à crier une nouvelle fois sans raison. L’ignorant en premier lieu, tu passais commande à ton tour avant de t’adresser à lui :

J'ETAIS MAINTENANT SÛR A CENT POUR CENT QU'ELLE ME TROUVAIT BIZARRE !!! SURTOUT AU VU DE SA REACTION !!!


Elle a dit qu'il fallait que j'apprenne à garder mon calme ! Calme toi... Calme toi... Tu peux le faire Kuro ! CALME TOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !


Je luttais du mieux que je pouvais contre ma nature, mais cela me demandait tellement d'effort que j'en perlais de plus bel !!!


Je frappais enfin du poing sur la table avant de me faire mal ! Quel faible en prime ! J'abaissais la tête honteusement...


Cette pauvre Nasana-chan qui était si aimable avec moi...








Un autre client semblait très mécontent... Ca allait encore partir en cacahuète cette histoire !

Tu n’eus malheureusement pas l’occasion de finir ta phrase que le Chikara se mit à taper subitement du poing sur la table. Tu le dénoteras pas son rictus synonyme de douleur sur son visage, puis voilà qu’un pure inconnu incitait Kuro à « fermer sa gueule ». Tu te laissais un court moment d’hésitation. Au fond de toi, tu avais envie de donner une bonne leçon à ce malotru, mais tu t’étais aussi promise de ne pas faire de vagues ici. Serrant légèrement le poing, tu pris sur toi en ne réagissant tout simplement pas.



Sans plus attendre, tu le saisis par la main, au risque qu’il fasse une nouvelle crise, voir qu’il ne s’évanouisse… puis tu ne tardais pas à quitter ce fichu café aux clients malpolis. Après quelques pas, vous vous retrouvez dans une ruelle adjacente, tu lâchais alors la main du Chikara, légèrement désespérée tu lui dis alors :



À mi-chemin entre sérieux et humour, tu te demandais surtout si Kuro était capable de rentrer chez lui sain et sauf après cette journée visiblement riche en émotion pour lui. Bon sang… si Genichi te voyait à l’instant présent, ce pauvre Kuro n’aurait pas fait long feu dans les parages. Tu réalisais qu’à Konoha se trouvait des personnes encore plus perdues que toi, et le jeune Chikara n’y faisait pas exception.

Et très vite, Nasana mettait fin à la mini querelle involontaire de ma part ! Quelle demoiselle ! Incroyable...


KURO !? Ressaisis toi bon sang !


OH MON DIEU ! ELLE M'A PRIT LA MAIN ! ELLE M'A TOUCHÉ COMME UNE JEUNE FILLE NE M'A JAMAIS TOUCHÉ !!!


Et voilà ! Maintenant je me mettais à saigner du nez... Incroyable ! Incorrigible ! Était-ce de la chance ou de la mal chance ? Je dirais que c'est 50/50 ! Ne sait-on jamais ce que notre nouvelle amie pense de nous... Ca ne devait pas être glorieux...

Oh... Voilà. Elle était fâché contre moi... JE ME JETAIS À SES PIEDS COMME UN ANIMAL !


J'avais TERRIBLEMENT HONTE ! C'était une certitude à plus de 100% !!!

Ta patience était arrivée à bout, alors qu’il se jetait à tes pieds, tu le saisis brusquement par le bras pour le relever. Tu en avais assez de ses complaintes constantes. Froidement et d’une voix assez forte, tu t’exclamais alors :



Alors qu’il se relevait, tu relâchas son bras aussi brusquement que tu l’avais saisis. Tu commençais alors à lui tourner le dos, et tout aussi froidement, sans même le regarder tu ajoutais :



Ta colère se ressentait dans ta voix, et les regards alentours n’arrangeaient en rien la situation. Regardant l’un d’entre eux, tu t’exclamas :



Tu n’obtins qu’une réaction quelque peu gêné des personnes autours. Ils voyaient simplement deux enfants en train de se disputer, dont une petite fille très en colère. Finalement, ils vous ignorèrent et reprirent chacun leur occupations… Ton regard froid se jeta à nouveau sur Kuro, plus calmement tu ajoutais alors :



C’était la première fois que ton côté agressif se révélait à Konoha. Le pauvre Kuro en faisait les frais, mais qui c’est, peut-être un remontage de bretelle était tout ce qu’il fallait à ce garçon…

Tant de colère, tant de mouvements brusques venant de cette jolie jeune fille.


Quel imbécile je fus. Evidemment, c'était tellement simple. Accepter ce que les gens pouvaient m'offrir et profiter des moments basiques de la vie. Mais, toi, Nasana-san, tu ne comprenais pas que le stress accumulé était tout simplement l'effet de ce que ta présence me faisait ? Dès l'instant où j'ai croisé ton regard aux portes... Dès l'instant où tu m'as parlé comme si j'étais normal...


Quelle déesse, j'étais certains qu'elle devait être la descendante d'une famille au coeur en or. Personne n'osait vraiment me disputer ainsi pour me remettre à ma place. Mais elle, si...


Même si elle me tournait le dos, je ne pouvais que la remercier de son comportement envers moi. Elle avait fait preuve d'une telle patience ! Là voilà qui me regardait de son air habituel, quelle beauté et encore plus lorsqu'elle est énervée !




Un peu honteux, j'abaissais la tête.




Je m'inclinais dans la parfaite posture, l'angle parfait ne laissant aucun plis transparaitre sur mon kimono.




Demandais-je tout de même d'une voix hésitante, je ne savais pas la réaction qu'elle pouvait avoir et je pouvais très bien comprendre qu'elle refuse d'avantage ma compagnie.

Non pas que tu te fichais de son histoire – bon, tu n’étais que peu empathique, d’accord – mais tu n’étais pas du genre à regarder derrière toi. Le passé était certes important, mais l’avenir d’autant plus. Toutefois, tu n’avais pas de remède miracle, et tu étais loin d’être la plus douée pour réconforter les gens. Néanmoins, ils pouvaient compter sur une chose : ta sincérité. Tu ne mâchais pas tes mots, et tu n’hésitais pas à dire le fond de ta pensée. Tout le monde ne voyait pas cela de la même manière, pour certain tu n’étais qu’une enfant malpolie, pour d’autre, tu assumais simplement tes idées. Quoiqu’il en soit, le Chikara semblait avoir d’ores et déjà reprit du poil de la bête puisqu’il te proposait tout bonnement de te raccompagner.



Dis-tu en émettant un léger sourire. Bon, au moins tu n’étais pas rancunière, du moins pas trop… Puis il semblait enclin à l’idée d’arrêter d’être un enfant, tout cela était bon pour lui finalement.

Un miracle... Cette fille était juste un miracle....






J'étais totalement nerveux. Je n'avais jamais raccompagner une fille chez elle et mon esprit du à sa gentillesse ne percutait pas immédiatement l'information importante qu'elle me donnait.


Pour la remercier de tout ce qu'elle pouvait m'apporter - oui ca faisait qu'une unique journée passer en sa compagnie et alors ? - je me devais au moins de lui proposer mon aide. C'était tout à fait normal, après tout non ?


Bon, c'était toujours mieux que d'hurler mes mots pour un oui ou un non.


NON ! NE CRAQUE PAS À NOUVEAU KURO ! JE ME L'INTERDIS ! Du coup je transpirais et tentais de garder mon calme... Inspire, expire, inspire, expire...


Terminais-je avant de laisser ma camarade répondre et profiter du silence qui suivit. Si de part ma nature de faiblard il n'y avait rien à envier, lorsqu'il s'agissait de stratégie, d'étude et de la théorie... C'était clairement mon domaine. Je connaissais Konoha comme ma poche et quelques coins délaissés.

Le Chikara semblait étonné que tu dormes dans les dortoirs non loin de l’académie. À quoi s’attendait-il ? Le village n’allait tout de même pas offrir une demeure de luxe à une simple vagabonde. Puis en vérité, tu t’en contentais très bien, tu avais été habituée à moins que ça, un sac de couchage était déjà un luxe, alors un lit avec un véritable matelas… Tu aurais presque pu trouver mignon qu’il ne veuille s’assurer de ton confort, pas de chance ce n’était pas vraiment une chose à laquelle tu étais sensible. Toutefois, tu notas qu’il faisait de son mieux pour se retenir de partir en vrille, c’était sans compter ton côté provocateur qui prenait un certain plaisir à torturer le jeune Chikara…



Finis-tu avec un sourire mesquin. Mais très vite tu surenchéris, pour ne pas laisser le pauvre Kuro mourir de gêne :



Puis, avant même qu’il n’émette l’idée de prendre un raccourci, tu te montres un peu plus pressante :

La voilà qui me taquinait encore ! Elle le savait pourtant que j'étais un garçon sensible.. !!!


Décidemment, cette fille me fera vivre un véritable enfer émotionnelle si je me lie d'amitié avec ! Mais c'était Nasana-chan ~


C'était plus fort que moi. Cette attitude de canard... Le gentil petit Kuro au service de la demoiselle ! J'espérais sincèrement que plus tard, nous travaillerons ensemble, car malgré mon caractère disproportionné elle avait su m'accepter comme j'étais. Qui plus est une fille ! Pour le moment je me contentais de faire le petit guide, tout joyeux en mettant les bras comme un avion et marchand un peu étrangement. Je riais même de bon coeur pour le moindre obstacle.... CE QUI NE ME RESSEMBLAIT ABSOLUMENT PAS !

En tout cas, cette journée ma permise de revoir cette jeune fille. J'étais plutôt gâtée par la vie quand même, non ?