Un pacte avec le diable

Le Hattori l’écoutait déblatérer ses conneries en silence. Ça n’avait ni queue ni tête.



Dit il avec un sourire amusé.



Ajoute t’il. Ensuite elle parlait tout d’abord d’aller aux bains, puis de faire les courses, puis le médecin… la prochaine étape serait la fièvre. Il valait mieux ne pas perdre trop de temps parce qu’il avait pas envie de la porter.



La route ne fut pas très longue et Rima fut plutôt vite soignée contre un petit billet glissé au vieux.

*Plusieurs heures plus tard…*

Ils étaient de retour chez le Hattori, mais cette fois à l’étage en dessous. Visiblement bien qu’en travaux, l’immeuble lui appartenait. Bref à l’étage en dessous se trouvait ce qui servirait de terrain d’entraînement. Il s’arrêta là et fit face de toute son imposante carrure à la jeune Hattori.



Dit il en s’y mettant lui même .



Sa voix était forte et dure et son visage fermé. L’entraînement commençait maintenant…

Au fil des minutes, ma situation ne faisait qu’empirer. Je ne savais plus du tout ce que je faisais ni où j’étais. Par chance, le Hattori connaissait un médecin qu’il avait visiblement l’habitude de voir… Ainsi je n’étais donc pas la première « gamine » qu’il frappait ? Hmm, vraiment étrange ce type, je ferais bien de me méfier. C’est ce que je me serais dis si je n’étais pas complètement dans les vapes. Le passage chez le médecin et les heures suivantes restèrent troubles pour moi. Je me souviens simplement qu’il est revenu me chercher à mon réveil avant de m’emmener dans son sous sol qui s’avérait être une salle d’entraînement. C’est là qu’il m’annonça la suite du programme...



Je n’avais pas envie de me battre, la morsure de cet idiot de serpent me lacérait encore le bras. Oh celui-là si un jour j’ai l’opportunité de le faire sortir de sa cape… Du calme, du calme… Bon, qu’étais-je supposée faire ? L’attaquer en lançant vulgairement mon poing vers lui ? C’était perdu d’avance, la raclée que j’avais pris par le Kaguya avait été franchement suffisante… Mais avais-je le choix ?



D’un pas peu assuré, je me ruais alors vers lui, je n’avais totalement aucune idée de ce que je devais faire mais allons bon… Je lançais un premier coup plutôt fébrile qu’il n’aura aucun mal à esquiver. Après de multiples échecs successifs, je poursuis mon humiliation en perdant l’équilibre après un coup de pied raté. Alors que j’ai les fesses par terre à cause de mon pied raté, je sais d’ores et déjà que mon nouvel entraîneur ne va pas être satisfait. Je me relève sans un mot et j’allais réitérer les faibles coups que je tentais déjà précédemment. Cela devait être d’un ennui mortel pour lui, mais je l’avais prévenu après tout…

Répond le Hattori attendant qu’elle attaque. Il faut dire que son niveau était pitoyable… y’avait pas d’autres mots. D’une main il parait les coups bien trop faibles et imprécis sans même riposter. Il l’aurait sûrement cassé en deux vu sa constitution de moustique. Le dernier coup de pied qu’il se contenta juste d’esquiver la fit tomber par terre piteusement. Il attendit qu’elle se relève avant de la regarder en silence un bon moment.



Bref y’avait beaucoup de défauts a corriger… il lui fit signe de la suivre et se dirigea vers une sorte de mannequin de bois. Il lui montra plusieurs endroits sur la cible.



Il commença par lui montrer comment faire. Il mit un puissant coup de poing direct du gauche au niveau du thorax, avant de se déplacer pour mettre un coup de tranchant de sa main droite derrière la nuque, puis enchaîna avec un crochet au menton.



Il la laissera s’entraîner avant de la diriger vers un second mannequin.



Celui ci c’était un mannequin qui pivotait quand on lançait une attaque et avait comme quatre bras rotatifs . Il lui sourit après avoir fait une démonstration.

Après cette courte et ridicule démonstration de mes talents, l’Hattori comprend très vite qu’il va y avoir beaucoup de travail s’il veut faire de moi une combattante. Je n’avais jamais eu cet objectif, je n’étais pas forte physiquement et j’en étais bien consciente, toutefois, il semblait décidé à m’apprendre les bases… Je l’observais faire, thorax, nuque, menton. Trois endroits à viser pour me débarrasser rapidement d’un adversaire. Ce ne devait pas être si difficile, si ? Il me laissa alors essayer… et ma première réaction après un coup fut :



Disais-je en secouant ma main douloureuse. Il n’en dit rien, et me laissa continuer à m’exercer un petit moment avant de passer au mannequin suivant. « Super, encore un autre » me dis-je. Et en plus celui-ci rendait les coups, parfait, que de bonnes nouvelles !



J’envoie un premier coup, plutôt fort, un peu trop puisque je manque de me reprendre un retour de bâton droit dans le visage juste après. J’esquivais de peu le bras du mannequin avant de retourner mettre un second et un troisième coup. Toutefois, manque de réflexe, l’on entendra le bruit du bois claquer contre mon bras et ma jambe. Je pousse juste un long soupir de désespoir, cela fait à peine quinze minute que je m’entraîne, et ça me gave déjà.



Est-ce que j’y mettais de la mauvaise volonté ? Complètement. Avec un peu de temps, je pourrais sûrement apprendre les bases, mais je n’en avais aucune envie. Je n’étais pas une brute comme la plupart de ces hommes…

Le Hattori bras croisés la regardait frapper le premier mannequin dans la douleur. Dans un premier temps, il la laissa se plaindre comme une enfant alors que son regard dur l’observait travailler.



Elle pourrait s’user les poings jusqu’au sang que ce n’était pas son problème. Il avait besoin qu’elle soit capable de maîtriser un homme de sa corpulence malgré sa frêle constitution. Et elle en serait capable.



Dit il sèchement. Le second mannequin ne fut pas une partie de plaisir mais elle s’en sortit plutôt bien finalement. Elle était agile et plutôt rapide. C’était son point fort et c’est là dessus qu’il devrait la faire travailler. Elle ne serait jamais une montagne de muscles capable de briser un homme ou une porte d’un coup de poings. Non elle serait une arme affûtée et agile et rapide.



Il explique ce qu’il veut obtenir d’elle en espérant qu’elle comprenne le principe.



Dit il en désignant le cou du mannequin.



Explique Hiroo froidement avant de finalement répondre à sa question.



Mais finalement une idée lui vint pour faire les deux…

Bordel, c’était ça s’entraîner ? Je préférais de loin le peu de cours théoriques dont m’avait dispensé Kaiya. Là au moins je m’y retrouvais. Taper de vulgaire mannequin en bois ? Franchement, très peu pour moi. M’enfin, j’ai promis de le servir en échange de ma liberté, je n’ai malheureusement guère d’autres choix que de lui obéir. Ou peut-être… peut-être pourrais-lui montrer que maîtriser quelqu’un ne m’étais pas impossible… Quant à la discrétion, un simple couteau dans le dos suffisait non ? Il souhaitait que j’utilise mon affinité pour déstabiliser un… mannequin ? Je pouffais légèrement de rire avant de répondre :



Puis, je me mis à siffler légèrement. Nul doute que les tympans du vieux allaient commencer à souffrir, alors je m’arrêtas.



Hurlais-je en direction du mannequin qui se fit instantanément propulser contre le mur. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas usé de mon affinité aussi agressivement. La dernière fois c’était ce pauvre gosse qui était venu me chercher des noises… je vois encore l’incompréhension dans le visage des parents en voyant leur fils passer à travers le stand de fruits… bref, plutôt fière de moi, je me tourne alors vers Hiroo.

Hiroo mit ses mains sur ses oreilles au sifflement strident en fronçant les sourcils. La gêne auditive occasionnée était vraiment désagréable. Ensuite son hurlement projeta le lourd mannequin contre le mur. C’était assez impressionnant mais clairement pas discret du tout. Elle le souligna d’ailleurs. Au moins elle en avait conscience.



Il marqua une courte pause.



Il se met à rire.



Dit il.



Demande t’il.

Comme quoi, je n’étais pas si inapte que cela finalement. Il faut dire que je n’avais pas eu beaucoup d’occasion de me servir de ces techniques. Aux yeux d’une bonne partie du village, je ne vaux pas plus qu’une simple civil. Ironiquement, cela me desservira sûrement si je travaille pour Hiroo… Ce dernier me demanda d’ailleurs si je savais faire d’autre chose, je réfléchis un instant avant de répondre :



Je pris alors un air bien plus sérieux que d’habitude.



Avec son aide, je n’aurais probablement aucun soucis pour améliorer mon niveau en taïjutsu, même si cela n’était pas ma priorité, j’en aurais sûrement besoin pour accomplir mon travail. Finalement, n’était-ce pas une bonne chose pour moi que de me retrouver ici ? Il était louche, certes, mais j’avais enfin un peu d’action dans ma vie, une opportunité pour moi de prouver à mon clan que je suis tout aussi compétente qu’eux !

Tranche t’il à lui posant lourdement sa grosse pogne sur l’épaule. Entendre à distance, se déplacer sans un bruit. Tout cela était des plus prometteurs.



Il acquiesce ensuite à ses paroles.



Non décidément ça lui plaisait les talents de cette gamine. Sa question le laissa pensif. Elle savait qu’il avait un serpent qui parle, mais elle ne savait rien réellement de ses pouvoirs cachés… Devait il lui en parler ou pas? Elle le verrait forcément un jour… Mais peut être était ce trop tôt? Peut être qu’elle n’était pas prête? Sans doute loin de là même… tout dépendait jusqu’où elle serait prête à aller pour devenir plus puissante qu’elle ne l’était actuellement…





Mais pour une fois, Hiroo n’écouta pas Horoïchi et ne prit pas la peine de lui répondre.



Il la fixait d’un air très sérieux en disant cela. De ses réponses pourraient découler beaucoup de choses… ou rien du tout…

De toute façon, avec les entraînements, je finirais bien par développer un niveau, même léger, en taïjutsu. Néanmoins, je ne cachais pas que je souhaitais d’abord en apprendre plus au sujet de mon affinité. Celle-ci remplaçait cette foutue poche de poison, je devais me montrer à la hauteur. Il se mit alors à me parler de jutsu particulier. Je n’étais pas dupe, je me doutais bien que ce dont il parlait avait très certainement un rapport avec l’étrange serpent qu’il trimballe. Légèrement méprisante, je lançais alors :



Ces deux là avaient l’air proches, bien trop pour que ne soit qu’un simple animal de compagnie… Loin de moi l’idée de vivre avec un reptile caché en permanence dans mes vêtements, cette idée me dégoûtait tout simplement. Puis merde, vu le caractère de sa bestiole… s’ils étaient tous comme ça, franchement, je finirai par le tuer moi même. Enfin, peut-être suis-je en train de divaguer complètement, et que tout cela n’a rien à voir mais… j’ai un doute.

Rétorque t’il. Elle le savait? Il en doutait. Dans tous les cas le raiton n’était pas quelque chose de discret. Et encore fallait il avoir les mains libres pour pouvoir s’en servir…



Lui assure t’il. Parce qu’à la base tout l’intérêt était là. Lui même n’était pas spécialement un expert dans ce domaine, mais il savait se débrouiller plutôt bien. Mieux qu’elle en tout cas. En même temps c’était pas bien difficile il faut dire. La suite lui fait froncer les sourcils. Avait il tant l’air d’un animal? Il regardant par réflexe ses avant bras. C’est vrai que ça dépassait de sa manche. Il la releva un peu dévoilant une peau écailleuse.



Dit il. Il sourit légèrement ensuite.



Il sortit une nouvelle petite liasse qu’il lui tendit.



Lui dit il la laissant partir ensuite.

Un ninja incapable d’effectuer des mudras… quel déshonneur. Entre l’handicap ou la mort, laissez moi vous dire que je préfère le second choix. De toute façon, les éléments inutiles disparaissent bien vite à Kumo. Je m’en étais tirée sans cette foutue poche de poison, ce n’était pas pour avoir encore un autre désavantage. C’est alors que j’étais dans mes pensées qu’il me dévoila son bras écailleux. Dégoûtant à souhait, l’expression sur mon visage laisse d’ailleurs très bien comprendre ce sentiment…



Et je n’avais franchement pas envie d’en savoir plus. Qui sait à quel rituel sordide il faut faire face pour développer un truc pareil. La normalité ce n’est pas si mal, enfin, je suis déjà une impure, il valait peut-être mieux de ne pas en rajouter une couche. Il me tendit alors une liasse de billet, pour les réparations disait-il. Ouais, j’y songerai. C’était probablement déjà réparé depuis le temps, mais je ne dis pas non à un peu de shopping.