Quelques jours avaient passés depuis cette mission… délicate. À mi-chemin entre l’échec et la réussite, celle-ci aura coûté la vie de quelques personnes, mais au moins la menace avait été éradiqué. Le mensonge semblait avoir parfaitement pris, puisque personne ne vint te voir à ce sujet. Kaiya lui avait été d’une grande aide à ce propos, elle décidait alors, pour une rare fois, d’aller lui offrir quelque chose. Non vraiment, ce n’était pas dans les habitudes de Emi. Mais sur le chemin, elle allait comprendre peu à peu qui était vraiment la jeune femme… Elle mit du temps à trouver quelqu’un la connaissant, mais lorsque ce fut le cas, elle n’eut le droit qu’un à grognement et une vulgaire direction donnée d’un mouvement de bras. Au fur et à mesure qu’elle demandait son chemin, les habitations étaient de plus en plus… rudimentaires et sales. À nouveau elle demanda son chemin, avec son cadeau dans les mains.
« Excusez-moi, je cherche une dénommée Kaiya, une Kaguya. Sauriez-vous si elle vit dans le coin ? »
L’homme, visiblement très pauvre, la regarda de haut en bas avec l’air intrigué. Il posait sa main sur son menton avant de lui poser une question à son tour :
« Hmm ? Et qu’est-ce que tu lui veux ? Tu m’as l’air un peu trop bien habillée pour venir de ce coin de Kiri. »
« Qu’est-ce que ça peut bien vous faire ? Laissez, je vais me débrouiller. »
Elle l’ignora alors complètement. De toute façon, un simple coup d’œil était suffisant pour discerner les habitants de ces « maisons ». Un véritable taudis en vérité… C’est après une dizaine de minutes qu’elle tombe finalement sur la personne qu’elle cherchait. Sans s’annoncer, elle arrive alors derrière elle avant de lâcher froidement :
« Je comprends maintenant pourquoi tu étais si bienveillante, tu diffères des Kaguya non seulement par ce trait, mais surtout car tu es une bâtarde je me trompe ? »
Elle avançait de quelques pas dans ce lieu des plus infâmes. Comment quelqu’un pouvait-il réellement vivre ici ? Même la rue semblait plus agréable à côté.
« Remarque, j’aurais dû m’en douter lorsque tu n’as pas utilisé le Teikou la dernière fois. Maintenant que j’y pense, l’explication est des plus évidentes. »
Elle ne cachait pas son mépris, même si la Kaguya lui avait sauvé la vie, Emi ne faisait pas exception dans sa manière de traiter
ceux-là. La faute à son éducation sans doute. Sa famille était tellement versée dans les traditions, que l’idée d’avoir un « impur » dans la famille était… tout bonnement impensable. Il aurait probablement été tué à la naissance, ou expédié sur l’île. Il y avait des chances pour que ce dernier point soit véridique d’ailleurs, mais, elle n’en saurait jamais rien.