Un autre blondinet

Première matinée à Konoha, première réelle découverte du village. Le Kirishitan t’avait permis de trouver un endroit ou dormir, un simple dortoir dans lequel tu étais bien seule, mais peu importe. Le principal c’était d’avoir réussie à entrer, pour le reste, tu n’avais plus qu’à aller t’aventurer seule. L’on t’avait avertit que tu serais constamment sous surveillance, mais que la personne en étant chargée se montrera assez discrète pour que tu puisses te sentir « libre ». Cela ne te posait pas de problème, tu n’étais pas ici pour causer des troubles, il fallait seulement que les problèmes ne viennent pas à toi…

Après avoir passé la matinée à vagabonder dans les rues, tu décidas de faire quelque chose d’un poil plus enrichissant durant l’après midi. Direction les terrains d’entraînements ! Il paraît que des shinobis de ton âge s’y entraînent, et tu avais hâte de voir ce que valait un ninja moyen. Tu n’avais jamais eu de comparatif, Genichi et Nagisa étaient bien au dessus de ton niveau, rien de comparable en somme. Problème étant… tu te retrouvas quelque peu perdu. Tu avais l’impression de tourner en rond. Impossible de localiser les terrains depuis un toit tant la verdure était incroyable ici. Tu décidas donc d’utiliser une technique de dernier recours : la discussion. Tu pris alors la première personne que tu vis, un jeune garçon, blond, comme celui de la porte. Passant juste devant lui, tu esquisses un très léger sourire avant de demander ton chemin :

Le jeune Genin venait tout juste de sortir de l'hôpital psychiatrique, cela faisait à peine deux semaines en réalité. Il trouvait l'endroit ni très beau ni très agréable, mais c'était tellement formateur : quand tu étais seul avec toi même, tu n'avais plus que tes défauts pour te tenir compagnie, et côtoyer les mêmes personnes trop longtemps les rend invivables, ce qui l'a obligé à changer de défauts. Enfin, il a aussi eu l'aide de Chikara Tsubomi, qui lui a démontré qu'il fallait accepter ses défauts plutôt que de fondamentalement les changer. Il avait relu toutes les doctrines du clan Kitto. Il avait trouvé sa place, pas celle du fils de son père, pas celle de son père, celle de Kitto et de rien d'autre. Aujourd'hui par exemple, il se baladait dans la rue, simplement, la tête vide, en aidant les gens qu'il croisait et en essayant de leur procurer une source de joie dans leur journée : c'est comme ça qu'il interprétait les récits et lois du clan. Il y'avait surement d'autre voies pour les comprendre et il l'admettait.
Il était avec un petit garçon, il l'avait trouver dans la rue, tout seul sur un banc, du coup il lui avait promis de manger quelque chose avec lui, ce qu'il fit une centaine de mètres plus loin. Il le raccompagna devant chez lui, juste devant la maison de ce dernier, il se fit interpellé par une jeune fille, yeux verts, cheveux bruns, c'était une Sekken. Il ne savait pas trop ce qu'elle faisait ici, mais si elle avait pu entrer à Konoha il devait y avoir une bonne raison. Sans hésiter il répondit à sa question.



Il la regarda s'éloigner de quelque mètres avant de se rappeler la situation exact du terrain avec les multiples croisements et changements de direction, vu qu'il n'avait rien de mieux à faire, il la rattrapa.



Elle n'était évidemment pas obliger d'accepter et c'était une simple suggestion, rien de plus.

« C’est par là » venait-il de te dire. C’était franchement vague comme direction. « Par là », il y avait tout un tas de rues et de bâtiments. En temps normal, tu lui aurais sans doute fais remarquer, avec ton amabilité habituelle, qu’il aurait franchement pu faire un effort. Mais tu préféras te taire et de continuer à garder ton visage amical. Pas de grabuge ici, tu te l’étais promis.



Tu te retournais alors, pour aller « par là ». Tandis que tu ne lui faisais plus face, ton visage reprenait son air habituel. Mais au bout de quelques mètres, tu entends le jeune homme se diriger vers toi à nouveau. Tu soupires rapidement avant de te retourner pour savoir ce qu’il voulait. Toutefois, il avait finalement compris que son indication n’était pas des plus précises, surtout dans un tel village. Bon, tu allais peut-être parvenir à quelque chose finalement.



Il faut dire qu’à côté, Aïsu faisait pale figure. Sans tarder, tu te mis à suivre le Konohajin. De par son apparence, tu jugeais qu’il n’avait que quelques années d’écart avec toi, cinq, tout au plus. Quant à son appartenance… tu savais bien qu’il n’était pas un Uzumaki, ces derniers étaient roux selon les ouvrages que tu avais pu consulter. Tu en avais déjà aperçu, il restait d’autres clans à Konoha, mais à l’exception des Kirishitan, tu ne savais pas quel trait les rendait différents des autres. Sans lui demander directement, tu allais chercher à en savoir un peu plus sur lui.

Il se souvenait de la première fois à Konoha. Il avait été récupéré à moitié mort par Chikara Maka, puis avait habité quelque mois chez elle et désormais elle avait disparue de la circulation. Il aimerait pourtant bien la revoir, elle avait été vraiment gentille avec lui, mais bon, elle devait être en mission ou bien elle devait travailler, elle avait 18 ans après tout...



Konoha était vraiment un grand village. Pas un grand empire comme Kumo, pas un énorme camp comme les Kenketsu, mais c'était un village. Très adapté pour que beaucoup de civils ou ninjas y résident, contrairement à Kumo ou aux Kenketsu qui étaient plus fait pour les ninjas, si on croyait les informations qu'ils avaient.



Il essayait de décrypter son prénom étymologiquement, mais... Na était un affirmatif et sa signifiait faire pousser. Enfin de toute façon ça ne valait rien, mais quelque fois il était drôle de voir que les gens correspondaient parfaitement à leur étymologie.

Alors il était comme toi, d’une certaine manière, un « étranger ». En tout cas, il n’était pas natif du village. Quel heureux hasard que de tomber sur quelqu’un qui à certainement vécu la même chose que toi quelque temps auparavant. Au moins, il était bien placé pour comprendre ta détresse. Il te demandait alors d’où tu venais, question pour laquelle tu hésitais entre deux réponses. Aïsu ou les plaines ? Les deux lieux représentait deux vies que tu jugeais différentes.



Que de mauvais souvenirs dans cette ville. Ce fut le premier endroit où tu te retrouvas après la mort du reste de ta famille. C’est même là-bas que tu du apprendre à voler pour survivre, jusqu’au jour où les gardes t’avaient mis la main dessus. Probablement car tu n’étais qu’une enfant, ils choisirent de ne pas t’enfermer, mais de tout bonnement te foutre hors des murs de la ville. Cruel destin pour une simple gosse, mais c’est ainsi que tu retrouvas à bord de cette caravane marchande se rendant à Aïsu… La suite de l’histoire, tu préférais la taire ici. La mention d’un kumojin et d’une ex-Konohajin n’était certainement pas une bonne idée dans ce village. Alors que vous continuez à marcher en direction des terrains d’entraînement, tu demandas alors au jeune blonde :

Il grimaçait à cette question. Il n'avait pas encore fait la distinction clair entre lui et son passé. A vrai dire il était toujours tiraillé sur la voie à prendre concernant son passé, mais il n'était pas précis non plus.



Dans ces contrées il n'avait jamais visité les villages etc... Il avait eu le droit aux tentes simplement, après il ne le regrettait pas vraiment, maintenant quand il faisait froid chez lui il était habitué quelque part.
Ils prirent une petite ruelle juste à leur droite, ils ne devaient pas tarder à être arriver, plus rapide qu'il avait imaginé au final.



Il ne savait pas si elle lui paraissait bien seule ou pas. Enfin sinon il avait juste à attendre la réponse au lieu de juger pour essayer de l'avoir en avance, il n'avait pas nécessairement besoin de la juger en fait, pourquoi il le faisait alors ? Pfff pitoyable.

La toundra d’Ame et les bancs de neige de Yuki… Il avait donc vécu non loin d’Aïsu. Ne sachant pas depuis combien de temps il était au village, tu avais bien fais de t’abstenir d’en raconter plus à ton sujet. Tu savais à quel point les rumeurs pouvaient vite se propager. Konoha savait que tu étais une Sekken, mais cela s’arrêtait là. Il te demanda alors si tu étais seule, était-ce par simple curiosité ou par méfiance des étrangers ? Dans son cas, tu optais malgré tout pour la première option.



Vous continuiez à avancer, vous aviez quitté les immeubles et maisons pour vous retrouver à travers les arbres. Ici, tu ressentais bien moins le chakra ambiant, ce mal de crâne qui ne te quittait pas depuis ton arrivée à Konoha s’estompait enfin. Il n’y avait d’ailleurs pas grand monde dans les horizons, toi qui espérais voir des shinobi s’entraîner. Une idée te vint alors à l’esprit.

Les voyages seul, avec sa propre personne était un véritable calvaire, surtout à l'âge enfant ou adolescent.



Elle voulait savoir ce dont était capable les shinobis de Konoha ? Une vraie battante celle là ! Il comprenait pas mal la logique, quand il était arrivé à Konoha il s'était montré très curieux quant au niveau des shinobis de ce village militaire. Puis il avait recontré Hikaru, Oni, Takumi et Seika et il ne s'est plus posé de questions, il n'était pas capable de mettre un seul coup à tous ces shinobis qui n'avait pas tant d'année de plus que lui.



En vérité ça faisait 6 mois qu'il n'avait pas utilisé un gramme de son chakra, enfin, en sortant de l'hôpital il avait directement fait une sorte d'entrainement qui dura une semaine environ, il avait maintenant une bonne gestion du chakra, comme avant finalement, mais reste que même si il avait fait aller, 2 ou 3 entrainement maximum, il n'avait pas le même niveau qu'avant.



Il se voulait serviable après tout, et puis, un combat, même perdu était un entrainement, il avait appris ça avec Hikaru... qui l'avait amené à l'hôpital.

Dormir sur tes deux oreilles… Cela ne t’étais pas arrivé depuis Aïsu. Te balader à travers le Yuukan ne te manquait pas vraiment finalement. Tu avais peur que ton passé ne vienne te rattraper un jour ou l’autre, mais normalement tu t’étais montrée plutôt discrète. Il serait très étrange de croiser quelqu’un connaissant ton identité, et pire encore, connaissant ton lien avec Genichi. Tu doutais fortement de l’accueil des Konohajins devant une personne comme lui, ils avaient beau se montrer ouvert, disons qu’il ne donnait pas l’impression d’être un simple voyageur perdu. Enfin bref, tu préférais garder cette partie de ta vie pour toi. Le jeune blondinet en revanche t’avoua qu’il se s’était pas entraîné depuis longtemps, ce que tu trouvas étrange. Genichi t’entraînait chaque jour, du matin au soir, Konoha était peut-être plus laxistes que Kumo sur l’apprentissage ?



Peu importait en vérité, du moment qu’il était capable de te montrer comment se débrouillait les personnes de ton âge. Tu n’avais jamais eu l’occasion de comparer ton niveau à celui d’un vrai shinobi. Genichi t’avait dit que tu avais un très bon niveau en ninjutsu pour ton âge et ton manque d’expérience, mais qu’en était-il vraiment ?



Dis-tu alors. Un léger mensonge, tu en savais plus que tu ne voulais bien le montrer. Passer pour une civil était la meilleure solution pour avoir l’air d’une civil, il fallait simplement que tu évites de mentionner les maux de tête que ce foutu talent de senseur te donnait…

Il ne voulait pas dire la vraie raison. Il ne savait pas si ça allait le servir mais il trouvait ça inutile d'une part et ensuite cette information ne rassurait pas les gens, autant dire qu'il était blessé, ce n'était pas loin d'être la même chose en soit.



Il aimait beaucoup cette rue, dans laquelle ils passaient actuellement. Il avait jouer à chat avec Oni, il y avait couru des footings, il y avait rencontré des gens. Un vrai endroit de rencontre et de communautarisme, là où les ninjas pouvaient vivre quelque part.



Il sortit un kunaï, le lança en l'air, fit quelques mudra le temps qu'il retombe, le rattrapa et l'enflamma, c'était un mouvement très cliché et plutôt inutile, mais ça avait le mérite d'être au moins un peu impressionnant. Il ne s'était pas arrêté pour le faire car ça n'en valait pas la peine, il aurait d'autre chose à lui montrer après. Un peu plus intéressantes il osait l'espérer.



Ils firent encore quelques pas, le terrain d'entrainement était en vu, un grand terrain en béton entouré par des barrières en fer, la première fois qu'il l'avait vu il aurait plutôt dit un complexe sportif qu'un terrain d'entrainement, puis il y a passé plusieurs mois, plusieurs semaines, plusieurs heures d'entrainement à faire couler le sueur de son front.

Super, tu étais donc tombée sur un ninja en convalescence… espérons que cela ne l’empêchera pas de te montrer un jutsu un minimum incroyables. Oui, tu en attendais beaucoup des Konohajins, après tout ils étaient l’un des deux villages militaires du continent, tu avais énormément lu à leur sujet, mais parfois ce qui était inscrit dans les bouquins ne collait pas forcément à la réalité… en guise de démonstration, il te montrait une technique semblable à un basique tour de passe passe en enflammant un kunaï. Quelque peu hypocrite, tu réponds alors avec un sourire :



Ce que tu retenais surtout, c’était cette habilité à utiliser le feu. Le katon était une affinité plutôt dangereuse pour toi, et tu avais ouï dire que bon nombre de Konohajins possédaient celle-ci. Cela tombait bien, d’ici quelques temps peut-être trouveras-tu un moyen de contourner cette faiblesse en t’entraînant avec eux… mais pour l’heure, tu préférais garder un semblant de mystère autour de tes capacités. Vous arriviez alors aux fameux terrains d’entraînement, ce que tu notais surtout, c’était l’absence de présence dans les alentours, vous étiez seuls au milieu de cette vaste étendue.



T’avançant de quelques pas, tu observes les environs avant de te retourner en direction du blondinet. Tu le regardas quelques instants, puis tu lui demandais alors avec un regard et un sourire quelque peu taquin :

Le terrain était dans un piteux état, mais oui il était grand. Très très grand d'ailleurs. Il n'avait jamais manqué de place, même les jours où il était bondé. Ils se dirigèrent à deux vers le fond du terrain en passant par le côté.



C'était sur que les trous qui jonchaient le terrain offrait de beaux reliefs que personnes des habitués n'oublier d'utiliser, c'était une stratégie comme une autre après tout. Et puis elle formait bien à l'utilisation des reliefs dans les vrais combats, c'était peut-être une bonne chose au final.



Il sortit un kunaï attaché à un fil ninja, l'enflamma le lança sur le côté avant de faire une sorte d'effet de rotation, il prenait de plus en plus de vitesse mais les flammes subsistaient, puis il cracha 3 boules de feu, allant se projeter à une quinzaine de mètres, à simplement quelques centimètres de son kunaï. Il avait un peu raté mais ce n'était pas trop mal vu que ça faisait longtemps qu'il n'avait pas fait ça du tout depuis un moment. Il n'avait aussi pas voulu tout dévoiler.



Effectivement, il ne doutait pas de son identité un moment, mais il avait de plus en plus de doutes : qu'une civile vienne voir ce dont était capable des ninjas n'était pas louche mais disons très peu habituel, voir totalement improbable. Et ce n'était pas du tout un reproche, simplement il voulait connaitre la personne avec qui il parlait, peu importait ses intentions.