Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de maman alors pour le fêter comme il se doit, je suis parti acheter un bouquet de fleurs et un gâteau (pas trop gros). Dehors, le temps n'a pas changé : il pleut. Mais cela n'est guère très grave, car j'ai enfilé mes bottes et mon imperméable. Bref... je suis paraît à faire mes achats !
Prétextant une visite chez une amie, je laisse ma mère dans l'ignorance et sors de chez moi un grand sourire sur le visage. Je vérifie en tâtonnant mes poches que je n'ai pas oublié mon portefeuille avec mes économies de cet été et une fois cela fait, je trottine jusqu'à la grande place centrale.
Une fois, là-bas, je passe chez le pâtissier, discute avec quelques gens de passages et me dirige enfin, gâteau en main vers les multiples boutiques non loin d'ici. Sur le chemin, je regarde une nouvelle fois les quelques piécettes restantes dans ma bourse et esquissant une grimace, je m'interroge si cela me sera suffisant pour acheter des fleurs. Et pas n'importe quelles fleurs ! Non, ce que ma mère aime par dessus tout c'est les cosmos roses qui peuplent les prairies avoisinante. Et dieu sait que ce n'est pas gratuit tout ça !
Enfin... Je saurais très bientôt si je peux me permettre ce genre de dépense… Pour l'instant, contentons nous de dépasser les deux garçons en face de moi !
Accélérant donc le pas, avec l'intention de les doubler, je vois brusquement le pied d'un d'eux se mettre en travers de mon chemin. Pas le temps de l'esquiver, je m'étale par terre et contemple dépité le gâteau s'écraser à côté de moi dans des confettis de crème…
C'est le visage collant, les vêtements tachés et surtout le sentiment que l'anniversaire de ma mère n'aura finalement pas lieu, que je me relève mécontente :
« Je suis vraiment désolé et j'espère que je ne t'ai pas fait mal ! En revanche, il me semble que c'est toi qui as mis ton pied sur mon chemin ! »
Oui, même quand je m'énerve, je m'inquiète pour les autres…. Et après, je m'étonne que personne ne me prenne au sérieux…
Soupirant, je nettoie avec mes mains sans grand succès mes vêtements et grelottant déjà de froid, je constate que mon portefeuille n'est plus là où il devrait être.
« C'est ça que tu cherches ? »
L'autre adolescent, un sourire narquois sur le visage, me le tend gentiment. Étonnée de ce geste, je lâche un petit sourire de remerciement :
Peut-être n'étaient ils pas aussi malintentionnés qu'ils ont avaient l'air. Du moins c'est ce que j'aurais continué de penser si ce dernier n'avait pas retiré sa main au dernier moment pour ensuite déverser au sol toutes le contenu de mon portefeuille.
« Et bien… Il n'y a vraiment pas grand-chose là-dedans ! »
Les deux garçons ricanent avant de repartir tranquillement sous la pluie. Le sourire crispé, je me contente de les regarder s'en aller. Ils ont sûrement passé une mauvaise journée, me dis-je...
Ainsi, m'agenouillant sur la chaussée mouillée, je commence à ramasser, seule, une à une mes économies.