« Lorsque l’on grandit dans un clan qui élimine les plus faibles, figurez-vous qu’on apprend vite à faire preuves d’autres talents. »
Répondis-tu sèchement. La vie à Kiri n’était pas des plus simples. C’était sans compter ton statut d’impure qui jouait en ta défaveur. Ta carrure n’avait rien d’impressionnant non plus. Mais forte heureusement pour toi, tu fus sauvée grâce à tes capacités. L’on essayait de t’éliminer indirectement au fil des missions, on cherchait un moyen de se débarrasser de toi. Tu n’aurais manquée à personne, pas même aux membres de ta famille. Alors que vous commenciez à marcher, tu répondis sans plus attendre à la question de la Hattori.
« Je suis comment ils disent déjà… Une bâtarde ? Une impure ? Utilisez le mot que vous voulez peu importe. Je suis la fille d’une Kaguya, mais mon père n’en était pas un. C’était déjà insultant pour ma famille, mais vous n’imaginez pas le pire. Je ne suis pas capable d’utiliser leur pouvoir clanique, si bien que j’ai été traitée comme une rebut d’office. »
Tu poussas un léger soupir, cette vie… c’était terminé. Tu allais passer à autre chose, enfin tu l’espérais…
« L’un des seuls Kaguya m’ayant acceptée comme je suis.. C’est Kyota-sama, l’actuel chef de notre clan. C’est grâce à lui que nous discutons toutes les deux aujourd’hui. Je lui dois ma vie. »
Kyota avait décidé de laisser sa chance à certains d’entre vous. Ceux qu’il jugeait capable de servir Kumo sans faire de vagues. Le voir pénétrer dans cette cellule et l’entendre tuer ce Kaguya, c’était sans doute l’un des moments les plus heureux de ta vie. Tu te réjouissais de la mort des « tiens », ceux-là n’étaient pas de ta famille. Ils étaient des bêtes, ne respectant rien à part la force. Les Hattori pourraient décider d’exécuter tout les prisonniers restant que cela ne te procurerait nulle autre émotion qu’un certain plaisir malsain. Tu souhaitais te venger de ces années en cage, mais aussi de toutes ces années passées à servir Kiri.
La Hattori se présenta et te demanda ton nom par la même occasion. Elle était finalement bien moins pompeuse que tu ne l’imaginais, tu ne te sentais pas si mal à l’aise en sa présence. Au final, elle parlait un peu comme une Kirijin…
Dis-tu avec un léger sourire. Tu ne répondis pas immédiatement à sa remarque. Sur le fond elle n’avait pas tort, mais Kumo était différent, tu ne souhaitais retourner à Kiri pour rien au monde.
« Même enfermée dans ce quartier je suis plus libre que je ne l’ai jamais été. J’espère qu’un jour, les kumojins sauront nous accepter parmi eux. Je n’ai rien échangé Rima. J’ai toujours appartenue à quelqu’un finalement, que ce soit Kumo ou Kiri… Au moins ici je n’ai pas des regards noirs à chaque coin de rue. »
Tu t’arrêtas un instant, toujours le sourire au lèvre tu poursuis en regardant la Hattori dans ses yeux perçants.
« De plus, ici ma loyauté va à une personne que j’estime. Tant qu’il pensera que nous devons être des Kumojins, j’en serai une. Et à l’avenir… je serais sûrement redevable envers le village et les Hattori pour nous avoir offert une seconde chance. En admettant que tout se passe sans encombres... »
Puis, tu montras du doigt un petit immeuble non loin de vous. C’était… peu reluisant. Ce n’était pas forcément un lieu où l’on souhaitais fonder une famille et éduquer ses enfants mais ça… Les Kaguya et toi vous en fichiez pas mal, vous aviez au moins un lieu pour vivre, dormir, manger. Le tour à l’abri dans l’enceinte de Kumo, on ne peut pas dire que vous étiez si mal loti.
« J’imagine que tu habituée à plus de prestance et de luxe mais… C’est ici. »
Baissant le bras, tu jettes à nouveau ton regard sur cette femme. Elle était quelque peu intriguante, tu ne savais pas si c’était du au fait qu’elle était une Hattori, ou si c’était son caractère qui la rendait ainsi.
« Et toi alors ? Tu t’ennuies au point de venir nous voir ? Vous les Hattori n’avaient pas de nombreux hobby comme… je ne sais pas, au hasard, le quartier des plaisirs ? »
Ce fameux quartier… Le premier dans lequel tu avais atterrie à ta première sortie du quartier industrielle. Sans le Miwaku que tu avais rencontrée ce jour là tu y serais sûrement encore d’ailleurs.