Mer d'huile et lame de fond (Pv Saya)

Flâner n'avait jamais vraiment été son occupation préférée. Marcher sans but avait toujours été considéré comme une perte de temps parmi des milliers d'autres occupations inutiles et sans intérêt autre que la vacuité. Tandis qu'elle progressait le long des falaises à lorgner les vagues s'écraser sur la roche sans que celle ci n'en conçoive la moindre atteinte visible, elle se demanda néanmoins si une promenade pouvait être comparée aux agissements futiles en apparence des flots se brisants contre la pierre. Faire le vide de son esprit pouvait il être pareil à l'érosion naturelle ? Serait elle plus affûtée, plus efficace dans ses pérégrinations après avoir contemplé la force tranquille d'un élément contre un autre qui ne semblait pas se rendre compte de sa propre et lente agonie ?

Elle se passa la main dans ses longs cheveux afin de les remettre en ordre, dérangés par le vent, des mèches allant lui barrer le regard. Non. Seul, cela n'avait pas le moindre intérêt. Elle n'était pas les flots, elle était la roche que le temps érodait progressivement. Ses talents n'étaient utiles à personne lorsqu'elle s'évadait pour ce monde différent et solitaire qu'elle choisissait tantôt par ennui et parfois par envie. Le ressac l'attirait irrémédiablement. Elle aurait tant souhaité être pareille à l'Océan. Une force que l'on estime que d'un point de vu extérieur et dont l'on ignore totalement la véritable puissance, cachée sous sa surface. Son don était encore bien trop jeune pour cela. Elle exécuta une série de mudras, équilibrant ainsi son fort intérieur, laissant l'énergie naturelle l'envahir et se mêler à la sienne. Oui. C'était cette sensation là. C'était pour cela qu'elle aimait tant ces falaises. Il était jeune et faible, mais il existait en son sein. Elle le soignerait, l'éduquerait, le dominerait et deviendrait par la même occasion un élément sur lequel son clan allait pouvoir compter.

Elle laissa son chakra se dissiper délicatement, emporté par le vent qui faisait danser sa douce toison. Elle n'ignorait pas qu'on allait bientôt venir la chercher pour ses études et elle s'y plierait volontiers à ce moment là. En attendant, elle allait simplement aiguiser sa seule arme : son esprit. Issue de ce qui pourrait être assimilé à la haute noblesse des Gaikotsu, si cela avait le moindre sens, unique héritière du couple d'humains dont elle était la progéniture, de lourdes attentes pesaient sur ses épaules. Tout cela était futile pourtant. Ceux qui s'apparentaient à ses parents ne valaient rien comparé aux intérêts du clan tout entier. Elle soupira. Les regards qui étaient tournés vers elle n'étaient pas les bons. Il faudrait qu'elle attire ceux qui avait de l’intérêt. Toute à cette pensé, elle se rendit cependant compte qu'elle n'était pas seule sur ces bords de falaise.

Depuis combien de temps était-elle là ? Une jeune fille se tenait non loin d'elle sans qu'elle ne l'eut remarquée auparavant. Gênée dans un premier temps, elle entreprit de faire demi-tour pour rentrer d'un air passablement ennuyé. Mais alors qu'elle descendait le chemin pour se diriger vers le village, un instinct la commanda de ne pas poursuivre. Cette fille là bas était une sœur. L'aspect des Gaikotsu était criant d'identité. Un clan à la puissance passé qui attendait son élu et dont personne n'ignorait qui les représentait tant cela se voyait. La neige de leur cheveux, le sang de leur yeux. Elle revint vers sa partenaire impromptue des falaises, se tenant digne et fière, elle annonça simplement d'une voix neutre, afin d'ouvrir un semblant de dialogue et plus pour tromper son propre ennui qu'autre chose :



à la reflexion, elle connaissait la douceur du visage de l'autre témoin. Un regard échangé autrefois, des pas croisés sans que jamais ne leur vienne vraiment l'idée de se parler véritablement. Il n'était jamais trop tard après tout.

J'étaie sur la falaise, en train d'écouter les vagues s'écraser sur la falaise.

        Je sentais le vent sur mon visage, c'était une sensation plaisante et ce bruit me donnait une sensation de liberté, mon esprit s'évadait. De plus en plus l'idée de quitter l'île me traversait la tête.

Loin de là une envie d'aventure, je voulais surtout quitter ce monde de ninja, de combat, où j'avais l'impression de ne pas être à ma place. Quitter cette pression, quitter cette co-habitation avec les Kaguyas. Au final je n'avais pas beaucoup d'attache, plus de famille encore moins d'amies.
Mais partir seule m'effrayait encore, surtout que je ne savais pas me défendre, je n'étais pas pour les combats, la violence.

Alors que j'essayais de mettre en place un plan, j'apercevais une Gaikotsu. De loin, j'aurais dit que c'était Yukiko, une fille de notre clan. Avec qui je n'avais pas eu beaucoup de contact. Quelques rencontres à différents événements importants, mais aucun lien nous unissait.

A ma surprise, elle entamait la conversation.



Je lui parlais sur un ton humoristique, afin de juger de son tempérament, car au final d'elle, je ne connaissais que son prénom.

Il est vrai que je ne faisais pas d'effort pour avoir des amies, ma philosophie était aux antipodes de mes camarades.



Cette question était basique, je le reconnais, mais c'était un moyen de maintenir le contact et la conversation.

C'était vrai. D'autant plus vrai qu'elle n'adressait la parole à personne habituellement. Aucun n'en était vraiment digne, aucun ne le méritait véritablement. Alors pourquoi s'être retournée et s'être directement adressée à Saya dans ce cas ?
Cette dernière se montra directement ouverte à son égard, d'une étrange simplicité et il était impossible que ces iris carmin n’exsudant que de la franchise soient en train de masquer quelconque moquerie de sa part. Et pourtant, de quelle question s'agissait-il là ? Parles-t-on ainsi à quelqu'un à qui l'on a jamais adressé autre chose que des saluts polis dans la rue ? Si tant est que Yukiko les aient remarqués un jour.

Par Faust, qu'est ce qui l'avait poussée à changer sa façon d'être, à cet instant ? Dans quoi s'était-elle engouffrée ? Elle dévisageait sa jolie interlocutrice sans savoir comment elle devait continuer cet échange. Éduquée à l'étiquette la plus stricte, elle n'avait jamais partagé autre chose que des mondanités avec les représentants au sang bleu du clan. Des sourires de façades qui lui avait à jamais volé le siens. L'hypocrisie à l'état le plus brut était son pain quotidien.

Ses questions. Elle avait posé des questions. Il suffisait de commencer par là ! Ce ne devait pas être si compliqué de faire la conversation. Elle espéra néanmoins que ce ne soit pas toujours aussi ennuyeux de réfléchir à quoi dire et à quoi faire avec le commun.



Elle se demanda de quoi se mêlait la jeune fille, puis se souvint que c'était elle-même qui était venu lui adresser la parole. Elle se heurtait véritablement à l'ouverture dont Saya fit preuve dans sa façon de lui parler. C'était... Elle ne savait pas le nommer ni véritablement si cela la gênait ou la mettait en confort.



Mais ses derniers mots... C'était eux les plus particuliers. Outre le fait de lui poser cette question au sujet de son état, elle lui annonçait que cela lui faisait plaisir. Plaisir ? Plaisir d'être interrompue dans la contemplation de son environnement, bien que tout cela soit parfaitement futile ? Si jamais les rôles avaient été inversés, Yukito doutait tout à fait que cela lui aurait procuré le moindre plaisir.

Saya se révéla ainsi... Intrigante... Et attisa sa curiosité.



Du regard, elle chercha un endroit où s'installer et avisa une table de pierre et des bancs qui lui étaient rattachés. Un élément dédié aux visiteurs souhaitant s'attarder ou prendre quelque collation qu'ils auraient apportés tandis qu'ils profitaient de l'environnement. Elle s'y dirigea sans mots dire et s'installa sur le siège taillé dans le même matériau que la tablée.

        Yukiko répondait, ça me surprenait. Quand je la croissais elle paraissait distante avec tout le monde. Est-ce que je me serais trompée sur son compte? Serait-il son moyen de défense pour ne pas s'attacher aux personnes, en paressant froide et distante. Afin qu'on ne s'accroche pas à elle ?

Beaucoup de questions me trottaient dans la tête. Mais pour l'instant je me concentrais sur ce qu'elle disait.

        C'est alors que son regard se portait sur une table à proximité du bord de la falaise. Je comprenais qu'elle souhaitait si installer pour continuer notre conversation. Je m'installais sur le siège qui faisait face à l'océan je sentais l'embruns de la mer sur mon visage, toujours cette envie de liberté.

J'étais surprise par sa proposition, échanger sur nos vies. C'était un exercice que je n'avais pas pratiqué. Avec ma sociabilitée je n'avais jamais eu l'occasion de parler de moi.

Bon je me lançais dans la grande histoire de ma vie.



Je savais que ma vie n'était pas passionnante par rapport à celles d'autres personnes du clan, qui eux ont tué des vampires.

        Mais j'espérais qu'à travers mes paroles elle comprenait pourquoi je suis distante moi aussi par rapport aux autres et pourquoi je ne suis pas pour la violence. J'ai toujours pensée que la violence n'engendrais que la violence. Mais également que même si nous sommes victorieux d'un combat, les perdants nourrirons au fil du temps un sentiment de vengeance. Au final la violence n'est qu'un cercle vicieux, qui ne mènera qu'à la mort de tout le monde.

        Je préférais attendre avant de lui parler de mes envies de quitter Kiri, je ne voulais pas qu'elle me prenne pour une lâche. Mais qu'elle comprenne d'elle-même que rester sur cette île où j'ai perdue mes proches est difficile à vivre pour moi.

Qu'était-ce que cela ? La réponse de Saya avait tout de quoi la désarmer complètement. Une simple demande et son interlocutrice en était à lui dévoiler des détails si intimes que cela la choqua profondément. Elle devait être toute aussi douée qu'elle-même dans les interactions sociales pour en arriver là. Bien qu'elle n'en montrait rien, son regard exprima à lui seul l'émoi que ces aveux lui firent. Elle ne se sentait pas de répondre à égale mesure malgré tout. Cette jeune fille était de son clan, certes, mais elles s'étaient juste croisées jusque là. Il allait falloir un certain temps pour qu'elle lui rende la pareille.

Cependant, rien ne valait d'être désagréable. Elle avait été touchante dans sa courte description d'elle même et pour la première fois de sa vie, Yukiko ne souhaitait pas répondre de façon cinglante. Il fallait un certain degré de confiance pour annoncer ce qu'elle avait annoncé. Aussi se frotta-t-elle les tempes afin de refréner sa froideur habituelle.



Elle était vraiment gênée bien qu'elle n'en laissa rien paraître. Que répondre à cela ? Elle soupira afin de se laisser le temps de réfléchir à ce qu'elle allait répondre. Cela venait tout juste de débuter et c'était déjà un exercice difficile pour elle.



C'était déjà tant... Plus qu'elle n'en avait jamais dit à quelqu'un... Mais pourquoi pas après tout ? Cette fille était seule. Elle n'avait pas besoin de le dire pour que l'héritière s'en rende compte. Aussi poursuivit-elle rapport à ce fait... Mais aussi parce que les éléments qu'elle lui offrait n'étaient un secret pour personne.



Elle l'avisait à présent. Ce qu'elle lui avait dit n'était pas une mince affaire et une série de détails l'intriguait, une première d'ailleurs.



Enfin... ça, c'était elle. Elle ne pouvait pas imposer à la jeune fille qui lui faisait face de se comporter comme elle. à nouveau elle soupira. Cette petite était vouée à disparaître si elle poursuivait dans ce sens. C'était une Gaikotsu malgré tout et malgré ce qu'elle avait pu dire plus tôt, son sort était important. Elle se voulu rassurante et tenta péniblement de lui offrir un visage avenant, dans une piètre représentation d'un sourire.



Mais... Qu'est ce qu'il lui prenait ? Qu'est ce qu'elle ne disait pas là ? Elle manqua de se mordre la langue à ces mots, c'était littéralement sorti tout seul. Le petit minois qui lui faisait face aurait du la remplir de pitié et elle aurait du la laisser à sa mélancolie et sa ridicule solitude, mais non. Elle n'avait tout simplement pas pu. Quelque chose dans les yeux carmin de son interlocutrice la poussait à agir ainsi. Ce sentiment, bien trop maternel à son gout, l’écœurait...

... Tout en lui réchauffant le cœur à la fois.

        On dirait que ma réponse avait été trop intime pour Yukiko, mais après tout beaucoup de personnes au sein du village connaissaient ma situation. Après je ne savais pas vraiment comment m'y prendre avec les autres, je ne savais pas comment aborder une conversation futile. J'ai toujours été directe dans mes propos, mais mon manque de sociabilité ne m'a pas aidé à apprendre à communiquer de façon simple.

        Lorsque Yukiko se présentait, j'écoutais ses propos et quand elle allait commencer à parler de ses compétences elle laissât un blanc avec de remettre cette conversation à plus tard. A croire que je ne suis pas la seule à ne pas pouvoir me défendre efficacement seule.

Mais bon au final, qu'elle sache se battre ou non ne m'importait guère. Le combat ne m'intéressait plus, je préfère profiter de la vie... Seule ou accompagner seul le destin allait choisir. Tout en s'exprimant elle évoquait que sa solitude n'était pas par choix.

Je me demandais bien pourquoi, une personne de son rang serait courtisé par tous les jeunes hommes de notre village. Une position intéressante dans le clan, un physique agréable.. Tout en me posant les questions, elle commençât à m'en poser.





        J'espérais qu'elle me comprenait, je n'avais pas une logique de Ninja. J'essayais d'avoir une vision objective de la situation. J'ai toujours été du genre à me poser des centaines de questions sur chaque décision que prends, peser le pour et le contre et les causes des options. C'est alors qu'elle lâchât quelques mots qui me réchauffaient le coeur.

Elle me proposait son amitié et soutiens, personne n'avait eu cette réaction avec moi. J'étais mal à l'aise, j'avais l'habitude d'être seule. J'appréhendais et si au final j'étais un poids pour elle. Voilà, je recommençais à me reposer des questions.

Il était temps de changer!





        Je l'avais dit tout en rigolant, pour mettre un peu d'ambiance dans cette conversation qui n'était quand même pas très festive. Je lui proposais évoquait également la proposition de quitter l'île, afin de juger de ses envies et de savoir si elle serait prête ou non.



        J'espérais qu'elle ne soit pas contre ses proposions, puis comme elle l'avait dit les Kaguyas, elle ne les aime pas trop. ça pouvait être un élément pouvant pencher dans mon sens.

Ainsi, il y'avait ce genre de personnalité complexe au sein de son propre clan. Elle en vint à se demander si Saya était un cas unique ou bien si elle n'avait pas manqué de mieux connaître ceux qui formait son propre clan. Non... Ils étaient majoritairement insipides. Cette jeune fille était juste une exception, voila tout. Elle en venait même à ne plus regretter de lui avoir adressé la parole. Percluse de doutes, la petite Gaikotsu parvenait à intriguer à plus d'un titre. Sa synthèse et sa perception du cercle de la vengeance était classique, mais assez juste dans son ensemble. Néanmoins, Yukiko avait son propre point de vu sur le sujet.



Une mèche, portée par le vent, vint la déranger un instant, coupant son discours, elle la disciplina d'un simple geste, la ramenant parmi les autres. Puis elle reprit :



Elle soupira. Elle ne voulait pas non plus jeter cette fille dans la poursuite d'un d'un objectif impossible à atteindre. Elle entreprit de changer de sujet en répondant aux curiosités de son interlocutrice :



Cela pouvait paraître bien prétentieux, mais elle n'avait que faire de ce que l'on pouvait penser d'elle de toute façon. Elle repensa à la liste de compagnon dont traitait Saya. Non, elle n'en avait pas non plus. Seuls des domestiques gravitaient autour d'elle pour le moment. Aucun ami, aucun allié de confiance et cela lui allait très bien jusque là. La jeune fille qui lui faisait face n'était pas désagréable au regard et ses soucis la rendait... Intéressante. Et c'était bien là une première qui était loin de déplaire à Yukiko. Elle ne s'attarda néanmoins pas sur le sujet.

La dernière question de Saya fut probablement la plus passionnante de ce toutes celles qu'elle avait pu lui poser jusque là. Ce que cela sous-entendait se révélait palpitant. Aussi allait-elle lui laisser entrevoir une partie de son âme, juste par curiosité devant la réaction qu'elle aurait face à ses petites révélations mesurées :

        La logique de Yukiko tenait la route également. Mais comment réaliser une extermination de masse. Je pense que si les Gaikotsus pouvaient la réaliser, il l'aurait fait. Mais comme je n'ai pas beaucoup de contact avec les autres, ils se pouvaient qu'une opération de grande ampleur se préparait.

J'arrivais même à avoir l'envie d'en découdre avec les vampires.



        Ensuite, elle abordait le sujet du combat, chose sensible pour moi. Je n'avais aucune notion là-dessus.



        Même si ses paroles étaient juste, elle commençait à m'effrayer. Elle faisait pousser en moi des envies de vengeance. Je ne voulais pas ça, le combat m'a assez fait souffrir ! C'est pour finir qu'elle répondît à ma question. Sa réponse ne me surprenait guère, comme elle l'avait dit précédemment elle s'intéresse qu'aux Gaikotsu.



        J'avais compris que j'aurais dû réaliser des compromis, je ne pouvais pas lui dire de venir avec moi comme cela et tout quitter. Surtout si nous ne sommes pas en mesure de nous défendre toutes seules. Mais je l'avais dit d'une voix douce, afin de la faire voyager un peu et que ma proposition ne l'effrayait pas trop. Je rajoutais même une petite pique pour la taquiner un peu plus.



        J'espérais qu'avec cette petite phrase son envie soit décuplée et qu'elle soit prête à me suivre, mais pour l'instant j'attendais sa réponse, tout en regardant l'océan.

C'est avec une grande crédulité que Saya détailla ce qui lui semblait judicieux afin de procéder à l'éradication d'un genre tout entier. Pour sa part, Yukiko n'avait jamais fait que lire des légendes tournants autour de buveur de sang romanesque. Son propre propos destructeur n'avait eu pour but que celui de secouer un peu son interlocutrice. Qu'elle le prenne pour argent comptant révélait une certaine naïveté et quelque part, une forme de pureté. Elle se croyait hors de stratégie de grande ampleur Gaikotsu. Ha ! Si il y'en avait eu une, cela se saurait. Déserteurs en puissance, rêveurs du passé, égoïstes perdus dans l'attente d'un fantôme, il n'y avait aucun espoir, à l'heure actuel, que le clan parvienne à la moindre union.



Bien. Cela était clair, elle espérait ne pas revenir sur ce sujet et que Saya eut comprise où elle voulait en venir. Le combat d'un être était son affaire seule. Développer ses capacités afin de parvenir à ses fins était son destin, peu importe la forme que cela prenait. Elle soupira à nouveau. C'était tout de même fatiguant de converser de la sorte et elle commençait à s'ennuyer du son de sa propre voix.



Son vœu était donc de partir. Le sujet n'avait pas été lancé par hasard ou par curiosité. C'était une attitude si... Gaikotsu. Fuir plutôt que de faire face, trouver toute les bonnes raisons du monde à ne pas se concentrer sur un objectif. Ainsi, l'unicité et la force du clan ne viendrait sans doute jamais. Enfin, c'était son choix, son idée et elle n'allait rien faire pour l'en empêcher, cela était un fait.



C'était ainsi. Elle ne voyait pas le mal à traiter d'un départ, mais de lancer une entreprise comme celle-ci au débotté de leur première discussion l'incommodait fortement. Et elles ne se connaissaient pas pour entreprendre un tel voyage de toute façon. Tout Chunin que Yukiko était, elle se sentait le devoir d'inculquer la patience à Saya, ce serait là un trait qui lui serait extrêmement profitable. Et peut être cette dernière verrait-elle son clan différemment après cela.

        Elle avait raison, il n'y avait aucun esprit de groupe au sein des Gaikotsu. Je savais que je ne pourrais pas rallier le clan entier à ma cause, mais j'espérais qu'elle me dise que certain en avaient marre. Qu'ils voulaient que ça change, de ne pas être soumis toute leur vie.

        Mais apparemment j'avais tord. A travers ses propos, on ressentait de l'individualisme dans le clan. Bien que j'avais cette option elle fut confortée. ça me choquait un peu, d'avoir cette réponse, mais au final, ça ne changeait rien pour moi.. Depuis le temps que je suis seule.



Nous arrivions à parler ensuite de nos capacités.



Elle n'avait pas l'air d'être motivée pour quitter l'île, ni maintenant ni jamais...



Sur un ton plus humoristique



Je revenais ensuite sur un ton plus sérieux:



        J'espérais que si, qu'elle me raconte ses aventures, ce qu'île avait vu, sur ce qui se faisait ailleurs. Qu'elle me fasse voyager.

Il y'avait une certaine pureté rafraîchissante dans la naïveté de Saya qui n'était pas pour déplaire à Yukiko. Ne se rendait-elle pas compte qu'elle était elle même profondément individualiste de penser à son petit voyage plus qu'à la santé du clan ? Cela manqua de décrocher un faible sourire à l'héritière, ce qui n'arriva pas cependant, car quoiqu'elle puisse en penser, son interlocutrice était bien une digne Gaikotsu de ce point de vu là. Elle se passa une main dans les cheveux afin de les discipliner à nouveau avant de répondre :



Elle ne s'était jamais autant investie dans un discussion. Avec personne. C'était la première fois que cela prenait une telle ampleur. Elle regretta cela au vu de l'état du chemin de pensé de cette sœur un peu perdue. Tous ne pouvaient pas être aussi égarés qu'elle, si ? Tous ne pourraient néanmoins et fatalement pas être aussi innocents qu'elle. Cette fille n'avait probablement jamais fait de mal à une moindre mouche et ne comptait pas changer cela. C'était respectable, en soit. Mais elle était née dans un village shinobi. Ce destin pacifique qu'elle entrevoyait lui était refusé de toute façon. Yukiko décida de reléguer cette pensé à plus tard.



Pourquoi venait-elle de lui dire cela ? ça n'avait pas un traître rapport avec le sujet qu'elle avait souhaité aborder. Elle se rattrapa pour recentrer son propos :



Elle était encore revenue sur cette envie de voyager. C'était presque lassant. Saya ne semblait pas avoir réellement cernée son avis sur la question. Ce n'est pas qu'elle se refusait à voyager. C'était bien autre chose. Mais cela, elle n'allait pas lui étaler à leur première rencontre, elle avait déjà été si bavarde, plus que jamais même.



Mais sa propre question en souleva une autre qui la heurta profondément. Ses iris se resserrèrent sur la possibilité qui se cachait derrière les propos de la jeune fille qui lui faisait face. Le vent emporta ses cheveux, mais elle ne fit rien contre ce dernier, focalisée sur Saya dans une expression que la glace même n'aurait su égaler en froideur.



Elle s'emportait. Saya était trop douce pour être sur ce chemin de pensé. Ah, misère... Elle alla chercher ses mèches portées par le mistral et les ordonna correctement avant de reprendre :



Ce n'était pas une pointe d'humour. C'était réellement ce qu'elle pensait d'elle même et dont elle se satisfaisait pleinement. Malgré ses nombreux avis et points de vus, elle savait clairement quelle était sa place et visualisait son avenir clairement. C'était là sa force.

        Nous évoquions l'esprit d'équipe, nos avis convergeaient. Il n'y a, à l'heure aucun esprit de groupe dans le clan. Toujours dans l'attente de notre meneur, s'il arrive un jour...

        A travers les paroles de Yukiko, je ressentais son engouement envers notre clan. Malgré qu'elle s'intéresse guère sur le social, l'histoire du clan était importante pour elle. Elle camperait sur ses positions. Je décidais donc d'aller dans son sens afin de ne pas me prendre la tête avec ma future probable amie!.

Ce qu'elle disait m'interpella.



Sa phrase me choquais :



Je décidais de rebondir là-dessus.


C'est alors que Yukiko s'emporta.

Je rigolais, mais en le cachant, je ne voulais pas qu'elle le remarque, au risque de lui déplaire.


sa dernière phrase, m'intriguais, on dirait qu'elle avait une "honte" d'être un rat de bibliothèque.



Le jour commençait à tomber, le vent se calmait. J'allais proposer à Yukiko de poursuivre notre rencontre dans un autre lieux.