Le village et sa hiérarchie étaient un peu plus complexe que tu ne le pensais. Tu voyais les Hattori comme les maîtres suprêmes, pourtant à écouter cet homme, la situation était légèrement différente. Pour sûr, les Hattori représentaient l'autorité, mais les Miwaku n'étaient pas tant dépourvus de pouvoir apparemment. C'était étonnant à vrai dire, tu ne connaissais de Kumo que ce que l'on t'avait raconté à leur sujet. C'était loin d'être des récits positifs, ils t'étaient présentés comme un ennemi naturel, imposant son pouvoir et sa culture à son peuple. Mais depuis peu, les évènements commencèrent à changer ton avis sur ce village. Premièrement, tu vivais en son sein, malgré votre statut, c'était plus que ce ce que n'importe quel Kirijin aurait pu imaginer. Deuxièmement, sans Kumo, Kyota n'aurait probablement jamais eu l'opportunité de réformer votre clan. C'était ce but qui te maintenais en vie, voir les Kaguya autrement que comme des bêtes sanguinaires, vivre tel des personnes civilisés.
Néanmoins, le village n'était pas dépourvu de troubles internes, mais encore une fois, selon les dires de ce Nobu, ça ne tarderait plus à être réglé. Il semblait être du genre à en savoir énormément, peut-être serait-ce bon pour toi de compter celui-ci parmi tes amis, enfin sans aller jusque là, au moins ne pas s'en faire un ennemi.
« Je comprends, merci pour ces éclaircissements, Nobuhisa.
Comptez-sur moi pour rester hors de cette histoire, je ne tiens pas à être mêlée à une quelconque histoire de rébellion ou quoi que ce soit. Mais il est intéressant de savoir que je ne risquerai plus de me faire embarquer par des hommes au coin d'une rue d'ici peu... »
Il était amusant de te voir toi même te donner une image de petite fille sans défense. Tu ne réagissais pas juste pas crainte des répercussions. Bien que ton corps avait perdu en force, tu restais quelqu'un à qui il n'était pas bon de tourner le dos, ton entraînement et tes années d'expérience en tant que Kunoïchi étaient toujours là après tout, il ne s'agissait que de retrouver ce talent enfoui au fond de toi. Qu'en était-il de ta personnalité cependant ? Celle-ci avait-elle réellement changée après ce passage en prison et la perte de ton village natal ? Pour l'heure tu n'étais rien d'autre qu'une femme lambda, pourtant tu avais survécue jusqu'ici, même si la chance t'avait accompagnée bon nombre de fois, tu n'étais pas dénuée de talent. Mais il était trop tôt pour montrer quoi que ce soit, il était préférable qu'on te pense faible après tout, ainsi tu ne représentais pas un danger.
Vous arriviez finalement devant la zone industrielle, Nobuhisa te sortit de tes pensées à ce moment là. L'écoutant, tu t'inclines brièvement pour le remercier et le saluer. Celui-ci te dit d'ailleurs de saluer le colosse, faisait-il référence à Hayate ? A l'entendre ce surnom paraissait presque affectueux, ou était-ce simplement une moquerie ? Qu'importe...
« Je vous remercie une fois encore, Nobuhisa. Sans vous, je serais sûrement encore sur le chemin en train de chercher ma route.
Vous savez où me trouver si vous avez besoin de quelque chose, oh et bien sûr je ne manquerai pas de saluer Hayate-sama pour vous. »
Bon, au moins ta journée n'avait pas été une perte de temps, tu étais à deux doigts de commencer à t'attirer des ennuis, mais, la chance avait jouée encore une fois en ta faveur. Cet homme était arrivé au bout moment, t'évitant d'éventuels troubles. Par la même occasion cela t'avait permis d'en apprendre un peu plus sur cet immense village. Au final, cela avait même été agréable de dialoguer avec quelqu'un qui ne te regarde pas avec dédain, tu te sentais déjà plus acceptée que dans ton propre village. Enfin, il ne fallait pas t'enflammer, cet homme en était un parmi tant d'autre, il ne représentait pas un village entier, puis peut-être que ses intentions n'étaient pas aussi nobles que tu ne l'imaginais.
Tu aurais tout le temps d'y penser plus tard, sans perdre de temps tu t'empresses de rentrer chez toi. Au moins là-bas tu ne créerais aucun problème.