Une rencontre inattendue

Je ne pouvais plus bouger. Je ne savais pas d'où sortaient toutes ces lianes mais le fait était que j'étais maintenant prisonnier. Quelle était cette technique au diable ?! Moi qui par fierté avait accepté de relever ce défi me voilà à la merci de la plus banal des attaques. Au revoir l'honneur et bonjour la honte ! Comment le Kitto avait-il pu m'attaquer sans que je me rendes compte ? Invocation, spécialité ? Non, réfléchis Seiji ! Pense à toutes ces heures passé à l'académie. Qu'a ton enseigner ?

Prenant de grande bouffé d'air, j'essaia de me calmer. Tout est dans l'analyse. Avant de se pencher sur le comment il faut d'abord savoir le pourquoi : pourquoi ne puis-je pas bouger ? Parce qu'il y a des lianes. Oui mais encore ? Pourquoi il y a t-il des lianes ? Et bien j'en sais rien moi ! Comme par hasard, je tombais sur le plus grand arnaqueur que le village portait et en plus il fallait qu'il sache maitriser des techniques qui me sont inconnues ! Nequissime!

Fermant les yeux, je me reconcentra sur les récents évènements. Il avait effectuer quelques mudras mais à aucun moment je n'avais senti le danger arrivé. Pas un son, pas un mot n'avait été prononcé par l'homme aux pupilles violète/rose pâle . J'avais éliminé dans ma tête toutes les possibilités. Il ne fallait qu'être un idiot pour ne pas comprendre ce qu'il se tramait.

Mes poings se resserrèrent à l'écoute du ton moqueur que prenait le Kitto. Content d'avoir gagné son pari il avait l'air de se régaler de la situation. Un pop corn dans les mains la scène aurait été presque comique. Il s'était bien moqué de moi et j'aurais mis ma main sous le kunai qu'il prévoyait cela depuis le début. M'avait-il parler dans l'unique but de me donner sa corvée ?

Les cheveux toujours trompés par la pluie je déclara :



Fidèle à ma parole je lui dis boudant :



Quelle sacrée journée que j'avais passé. Comment aurais-je pu deviner que je finirais sous la pluie humilié par un inconnu ?

La pluie ne s'arrêtant pas, je commença à avoir froid. Sentant le début d'un éternument je fis machinalement un mouvement de tête vers le coude. Quelle ne fus pas ma surprise de voir que le sort de l'illusion s'été enfin levé à la demande du Kitto. Remerciant mais à la fois rancunier j'annonça :

Le jeune garçon semblait presque vexé d'avoir perdu aussi facilement. Evidemment je ne me serais jamais lancé dans un pari que je ne pouvais pas gagner, encore moins lorsqu'il s'agirait en contrepartie d'offrir de l'alcool à un gamin. Mais bon, il semblait accepter sa défaite malgré tout. Mais il parlait d'un lundi... Oh, je ne l'avais prévenu ?



Lui dis-je sur un ton moqueur. Enfin, j'avais assez profité de la naïveté du jeune homme.



Je riais tout seul, fier d'avoir pris au dépourvu un petit jeune, en plus de ça j'obtenais une semaine de repos gratuite, la vie est belle n'est-ce pas ?
Je finis par mettre fin à l'illusion en effectuant un autre mudra. Libéré le jeune homme tout trempé me somme d'aller au bar avec lui. Après tout je lui avais promis de lui payer quelque chose, au moins il s'était ravisé sur un simple chocolat chaud.
Je commençais moi aussi à être totalement trempé par cette foutue pluie, je l'avais presque oubliée tant j'étais concentré sur le fait " d'arnaquer " le jeune genin.



Finissais-je en riant avant de commencer à prendre la direction de ce fameux bar. Sur le peu de route que nous avions à parcourir, je posas une nouvelle question au jeune homme :



J'avais l'habitude de poser cette question aux genins, j'appréciais entre leurs réponses, la plupart étaient différentes, mais la finalité restait la même : ils voulaient vivre en paix. Qu'en était-il de Seiji ? Est-ce qu'un artiste comme lui avait une quelconque raison de s'intéresser à tout cela ? Les gens comme lui ont la tendance à être au dessus de tout ça dirons-nous, la paix, la guerre, ni l'un ni l'autre ne les empêchaient d'assouvir leurs passions et désirs.

Malgré le fait que je m'étais fait humilié je gardais le sourire rien qu'à l'idée de la boisson chaude qui m'attendait au bar. Hélas, cette joie fut de courte durée. Le Kitto fier de lui m'annonça que mon travail temporaire commencerai directement demain : Samedi.

Était-il fou ?! Allait-il en plus de m'arnaquer me faire travailler mon week-end ? Je suis un ado, j'ai besoin de profitez au maximum de ma jeunesse moi ! Je ne voulais pas passer ma fin de semaine à côtoyer les morts ! Mais là n'était pas le plus gros souci. Non, le plus dérangeant dans tout ça était le fait que j'avais une entrevue avec la nouvelle chef du clan Kirishitan. Je ne devais en aucun cas la rater !

Voyant mon air dépité le jeune monsieur ria de ma naïveté et m'annonça farceur qu'il s'était juste moqué de moi.
Riant pour cacher mon air bébête je me promis d'être moins naïf à l'augure. Surtout en sa compagnie…

Connaissant un bar pas très loin d'ici il prit sa direction. L'emboitant le pas, je grelottais de froid dans mes fins habits. Il faut dire que un simple bout de tissu n'est pas très efficace contre le dur climat qu'est l'hiver. Sans esquiver les multiples flaques d'eau qui s'étaient formées sur notre chemin, je fis en quelques mudras chauffer ma main de par la technique Hitai no Jutsu. Je pense qu'un peu de chaleur ne fera pas de mal à mon corp déjà frigorifié.

Rattrapant Uzume , ce dernier me posa quelques questions existentielles. Notamment sur le sens de ma vie, ce que l'avenir me réservait et tout le tralala qu'un conseiller d'orientation nous poses à l'académie. Pourquoi se préoccupait-il autant de la vie d'un Genin ? Les gens de son âge se battent, tue et vivent une vie dangereuse. Lui non. D'après ses dires il travaillait dans un cimetière et venait quotidiennement au temple. Rien de bien passionnant dans la vie d'un habitant de Konoha qui je le rappel est connu pour sa force militaire.

Malgré ce ton farceur et rieur qu'il avait l'habitude de prendre en ma compagnie, je pouvais déceler une certaine mélancolie. La même que lorsqu'il avait fait une brève allusion à son père. N'avait-il pas eu un avenir qu'il désirait ? Allez savoir, la vie est pleine de surprise…

Toujours la main chaude, je lui dis d'une voix forte pour couvrir le bruit de la pluie qui tombe :



Prenant le temps de réfléchir je continua :


Je ris nerveusement à l'idée des coups que j'ai subi durant cette période. Geta, claques, parfois poing quand il était bourré…Sacrée époque….

Mais bon, cela était du passé et je n'allais pas me confesser à un inconnu. Surtout quand cet inconnu est un Kitto m'ayant humilié et arnaqué.

Préférant cacher une partie de la vérité je dis :


N'en ajoutant pas plus , je préféra ne pas répondre à ses autres questions. Laissant ma curiosité parler , il était tant pour moi d'en savoir un peu plus sur lui. Cela faisait bien une bonne demi-heure que l'on se côtoyait et j'avais toujours l'impression d'être en présence d'un inconnu.



Je continua, déterminé à levé toutes ces zones d'ombres qui l'entouraient :



Qu'allait-il me répondre ?

La pluie était toujours battante, et l'un comme l'autre commencions à être trempés. Le bar était censé ne pas être loin mais il n'y avait pas un chat dans la rue, je commençais à me demander si je ne m'étais pas trompé de chemin... Mais de quoi aurais-je l'air si je passais pour une telle tête en l'air ?
Voyant un abris, je tire le bras du jeune Seiji pour l'attirer au sec, je n'avais pas cependant pas remarqué qu'il utilisait actuellement un jutsu pour se réchauffer, ce qui ne manqua pas de me laisser une jolie brûlure sur la main. Je relâcha alors aussitôt son bras et tout en secouant ma main comme pour calmer la brûlure je m'adresse à lui :



Je l'écoute me raconter son histoire, et dans celle-ci je perçois quelques similarités avec la mienne, les rôles avaient juste été inversés, mais lui avait eu le temps de connaître sa mère, ce qui rendait probablement la douleur encore plus forte. Il m'avait raconté son histoire en bref, je me doutais bien qu'il omettait quelques détails, mais ça n'était pas mon but de le mettre mal à l'aise. En soi il ne répondit pas vraiment à ma question quant à ses objectifs, mais bon, je cernais un petit peu mieux son comportement. La recherche d'affection provenant du sexe opposé... C'était probablement lié à la perte de sa mère. Je n'étais pas là pour le juger, et ce qui est drôle, c'est qu'ayant vécu uniquement avec une mère qui me détestais j'ai fini par avoir peu du contact humain, notamment avec les femmes. Ne sachant que répondre à sa triste histoire, je trouve le moyen de dévier le sujet.



Dis-je en riant. Puis vint son tour de poser les questions, je n'étais pas le seul curieux on dirait. Seulement j'hésitais quant à la manière de lui présenter la chose. Je n'allais déjà pas lui raconter que j'étais techniquement redevenu genin, et je n'allais pas non plus lui dire que j'avais eu quelques différents avec mon propre dono... Non je devais montrer l'exemple.



Non, c'était un gros mensonge. C'était une punition, pour "apprendre à respecter les défunts" paraît-il, une tâche que je m'attelais à faire depuis plusieurs mois maintenant, bien que je n'y voyais aucun soucis au début, la tâche devenait pénible à force de durer...
Je me râcle rapidement la gorge avant d'aborder le sujet de mon père, que dire ?



Je ris quelques secondes, ma phrase avait peu de sens et était peu explicite, si bien que je lui précisa cette histoire.



Je n'allais pas aborder le sujet de ma mère, je n'avais rien à dire à son propos, elle existait en tant que génitrice, voilà tout.
Enfin il m'avait demandé ce que moi je souhaitais devenir comme shinobi.
Je mets mes doigts sur mon menton comme pour réfléchir puis je lui dis d'une voix taquine.



J'émets à nouveau un léger rire avant de le regarder dans les yeux, par mon regard on pouvait sentir ma passion quant à cette question.



J'attendais sa réaction, ou d'éventuels questions, c'était toujours le cas avec ces jeunes... Ils étaient d'un naturel très curieux...

Le ciel se déchainait contre nous. La pluie battante accompagnée d'orages n'en finissait pas. Même mon jutsu ne suffisait pas à me réchauffer. Le Kitto m'avait affirmé connaître un bar mais toujours aucune trace de ce dernier. Je commençais à me demander dans quel pétrin je m'étais fourré. Mettant la main dans ma poche, je tâta mon dessin, essayant de le protéger du mieux que je le pouvais de l'eau. Il serait dommage d'assister à la destruction de ce dur travail. Soudain, je sens la poigne puissante d'Uzume m'attraper pour me mettre sous un abri. N'ayant pas vu que j'utilisai un jutsu je constate la brûlure que cela lui laisse. La blessure n'était que superficiel, il n'en gardera qu'une vilaine trace rouge. Amusé j'annula le sort tout en me disant que c'était une petite vengeance non intentionnelle pour l'humiliation infligée.

M'écoutant attentivement il parut sensible à la perte de ma mère. Ne voulant pas remuer le couteau il changea de sujet. Je le fus reconnaissant. Malgré que cela soit du passée et que j'essayais de l'oublier, l'abandon maternelle restait une cicatrice bien profonde.
Il annonça d'ailleurs connaître un sensei spécialisé dans le Taijutsu qui pourrait "m'aider" . Je fus à deux doigts de refuser l'offre. La perte de mon ancien sensei avait été bien trop douloureuse et malgré son absence j'avais réussi à faire quelques progrés. Infime soit ils, j'en avais fait. Grace aux livres empruntés à la bibliothèque j'avais pu apprendre de moi même certaines techniques. De nos jours, avec les livres, on pouvait tout apprendre de nous même, j'en étais convaincu. Avec un peu de détermination et de volonté rien ne pouvait nous arrêter. Je devais néanmoins avouer que le manque de sensei pouvait me faire défauts dans certains domaines. Par exemples, mes aptitudes défensives étaient bien en dessous de la moyenne et lors d'un combat, je privilégiais toujours l'offensive car je ne savais me défendre.

De bonne grâce je lui dis :


Uzume répondant alors à toutes mes questions me raconta son histoire. Similaire à la mienne à quelques détails près. Je ne pouvais dire de nous deux lequel avait le plus souffert. Celui qui n'a pas connu son père ou celui qui a perdu sa mère ? Peut importe, là n'était pas la question. Je me sentais attristé par son enfance, cela n'avait pas du être facile pour lui comme pour sa mère. Comme quoi chacun de nous à sa propre histoire, triste ou joyeuse…

Cependant lorsque vient l'explication du pourquoi il travaillait dans un cimetière j'y crue moyennement. Il y avait bien d'autre moyens de s'entrainer que d'entretenir un cimetière avec pour seul compagnie le silence des cadavres. Son explication ne tenait pas la route. Ne voulant pas le contrarier et garder ce climat de confiance, je préféra me taire. Quant à la question de son avenir et de quel type de shinobi, voulait-il devenir. Sa réponse ne me surprit pas. Il faut dire, que le contraire m'aurait étonné. Kitto qu'il était son caractère placide ne pouvais désirer qu'une chose : la paix. Toutefois, je ne compris pas l'allusion à "sa dame". Qui était-elle ? Il avait utilisé un article possessif pour la désigner, devais-je on conclure qu'il avait une compagne ?

Intrigué je le lui demanda directement :


La pluie continuait à tomber et la nuit commençait à recouvrir Konoha. Ne voulant m'attarder ici je dis :

Le jeune homme était intrigué par le nom que j'utilisais pour qualifier la Prêtresse. A son âge il ne connaissait probablement pas toute son histoire, d'autant qu'il était un jeune Chikara, parler de la Prêtresse n'était pas dans l'habitude du clan contrairement au Kitto. Elle avait été notre guide, mon guide. Mes idéaux présents, je lui dois, c'est elle qui m'avait fait comprendre. Elle m'avait accepté alors que j'étais rejeté. Ma loyauté lui était éternelle, je le pensais sincèrement. Cela me fit sourire qu'il pense que cette dernière était ma femme. C'était loin d'être le genre d'affection que je lui portais, plus ce genre de sentiments n'avaient pas leur place.



Je marques une pause, puis toujours souriant je poursuis en le regardant dans les yeux.



Le ciel se faisait de plus en plus sombre alors que le jeune homme me fit remarquer que j'avais complètement perdu de vue notre principale destination qui n'était autre que le bar. J'étais pourtant certain qu'il était dans cette direction. Mais je n'allais pas avouer ma faute devant le jeune homme. Alors je passe ma main derrière ta tête, tout en m'adressant à lui en riant.



J'enfiles ma capuche par dessus la tête avant de me préparer à affronter la pluie.



Puis je m'en vais tout en le saluant, sous cette pluie torrentielle qui n'en finit plus, bon sang je déteste l'hiver.