Où êtes-vous ?

Il n'était pas nécessaire d'en demander plus aujourd'hui. Je n'avais pas obtenu les réponses claires que je recherchais. C'était plutôt habile de sa part, je ne suis pas encore un homme de confiance. La chose dont je suis certain, c'est qu'il porte la Prêtresse à une estime bien plus haute que la mienne. Jamais je ne la porterais au statut de Déesse. Il serait hypocrite de dire qu'elle n'est pas supérieure à la plupart des villageois de Konoha. Néanmoins, son statut n'est aussi élevé qu'il le prétend. Au fond de moi, je regretterais son comportement et j'étais effrayé à l'idée de ne connaître une infime partie de ce qu'il est réellement.



Je soupire calmement comme pour apaiser mon esprit.



L'heure n'était plus à cacher ce que je ressentais à l'égard de tout ce que je venais d'entendre. Je n'étais pas dans la menace et cela pouvait s'entendre dans mon intonation. J'étais protecteur et je refusais de voir Uzume sombrait dans la haine. Il était plutôt regrettable d'apprendre qu'à peine sortie de son coma, Uzume s'était attiré les foudres de l'un de nos dirigeants.



Dis-je en le regardant droit dans les yeux. Cette phrase sonnait comme une main tendue. Je l'aiderais quoi qu'il m'en coûte. C'est en tout cas ce que je ferais pour ne pas qu'il s'attire les foudres du village entier. C'est comme ça que je suis et je continuerais à agir de la sorte.



La question m'était renvoyé. Mon regard redirigeait vers la fresque, je réfléchissais à ce que pourrait bien devenir mon avenir. Hikaru n'est plus mon équipier et Oni ne sera certainement pas de retour de ci-tôt. Je dois me trouver une nouvelle voie, un nouveau futur.



Je souris subitement. Je me souvenais de ma conversation dans ce même lieu avec Oni. Nous parlions de choses invisibles, d'inconnues... nous ne connaissons rien de notre monde.



Toujours assis, je me sentais épuisé mentalement. Cette journée avait été très compliquée psychologiquement. Finalement, ce recueillant et cette rencontre m'a permis d'avancer. Demain sera un autre jour...

Je ne commettais aucun crime, à ma connaissance il n'y avait aucune loi interdisant une quelconque croyance. Mais je voyais bien que Seika n'était pas du genre à suivre aveuglément quelqu'un, il me suivrait jusqu'à ce qu'il juge lui même que cela va trop loin, il avait une certaine prévenance vis à vis de moi, probablement parce que l'on se connaissait depuis longtemps... Peu importait, pour l'heure je n'avais besoin d'aucune loyauté, je souhaitais juste raviver la flamme de la foi dans son cœur et quelque part j'avais la sensation d'avoir réussi, mais Seika n'avait pas totalement perdu la foi, il n'était pas difficile de le ramener dans le droit chemin.
Puis nous commencions à discuter de son avenir, ce qu'il avait en tête, ses espoirs et ses rêves. Il souhaitait poursuivre le rêve de son ancien sensei. Un but louable, la nouvelle génération avait besoin de personne de ce genre, Seika était quelqu'un de juste et droit à ma connaissance, si bien que je pensais qu'il était parfait pour ce genre de rôle au sein du village. Puis avec un peu de chance et de temps, il les guiderait peut-être de la même manière que moi j'essaie de le guider lui.



Je lui esquisse un sourire lorsque je l'entends parler de découvrir le monde. J'avais moi aussi dans un coin de ma tête, cette envie. Découvrir des restes de civilisations antérieures à la nôtre, et même des savoirs enfouis... Notre monde regorgeait d'histoire, de clans disparus. Je ne pouvais que comprendre son envie de parcourir le monde. Mais avant ce genre d'activités, j'avais d'autres objectifs à accomplir et énormément de chemin à parcourir.



Oui, je faisais clairement référence à ce que j'avais dis plus tôt, la paix pour tous, c'était mon objectif. Mais je voulais qu'il comprenne quand m'aidant à accomplir un tel but, tout le monde en profiterait, y compris lui. Ça n'était pas un objectif égoïste, au contraire je me souciais de tout le monde. Toute créature vivante sur cette terre avait le droit à une vie paisible, mais cela nécessitera un temps considérable, et peut-être même ne serais-je plus de ce monde pour voir le résultat de ce que je souhaitais commencer.

Je ne voyais pas de bon augure ces cachotteries envers les grandes instances de Konoha. Néanmoins, mes doutes sur les réelles intentions de mon camarade me poussaient à accepter sans broncher. D'une certaine manière, c'était une façon de protéger mon village en surveillant ses faits et gestes. J'étais loin de me douter de l'avenir incertain d'Uzume...

Les paroles de mon ami étaient sincères et réfléchis. C'était évident pour moi que je me devais d'honorer la mémoire de mon maître jusqu'à son retour. Quant à la question de savoir si, je désirais vraiment guider cette nouvelle génération, la réponse est oui. Elle l'a toujours été. Ma rencontre avec Maï n'avait fait que confirmer ce désir. Pour autant, je n'ai jamais véritablement été un senseï. Du moins, pas longtemps. Je ne désespérais pas, un jour, je trouvais LE shinobi pour qui je donnerais tout, celui que je guiderais pour pérenniser mes idées et élever notre village.



Il ne sera pas aisé de gravir les échelons et certainement pas de s'imposer sur ce domaine important. Le futur du village n'est et ne sera jamais pris à la légère.

Un monde en paix. Un monde libre, merveilleux et sans aucun danger. Une idée séduisante qu'Uzume s'amusait à me rappeler. Était-elle réalisable ? Je n'en suis pas convaincu. La paix n'empêchera pas l'Homme d'être mauvais. Pour autant, l'Humain n'est pas le seul danger de notre monde. Le Yuukan renferme de nombreux secrets, c'est une certitude. Certains ne seront pas bons à découvrir et pourrait bien apporter des problèmes. Faut-il pour autant abandonner l'idée ? Je ne pense pas.



Je m'arrête quelques secondes puis reprendre.



Alors que mon ami mettait un terme à notre nouvelle rencontre, je reprenais une position debout pour partir. Je ne savais pas quoi penser de notre avenir. Uzume m'inquiète et j'espère qu'il n'outrepassera pas ses droits...

Le dos tourné à lui, je salue brièvement.



Malheureusement, le destin d'Uzume semblait être bien plus sombre que je ne l'imaginais.

Pour sûr, rien de tout cela n'était simple. Je ne m'attendais pas à ce que quiconque comprenne ce qui me passait par la tête. Je jugeais cela bien trop compliqué et profond pour eux, en outre, j'estimais qu'ils ne possédaient pas l'intelligence nécessaire pour en comprendre tout les tenants et aboutissants. Je ne pouvais compter que sur moi même pour cela. J'aurais néanmoins besoin d'allié un jour ou l'autre, ne serait-ce que pour un temps. Mais avant tout, je testais leur fiabilité. La plupart des gens étaient trop loyaux pour ne serait-ce qu'envisager d'autre possibilités que la suprématie de Konoha. Seika n'y faisait pas exceptions, sous ses airs d'homme en proie au doute, je voyais et comprenais bien son attitude vis à vis de Konoha. Je ne m'attendais pas à autre chose, les Kitto avaient été élevés dans l'optique d'aider au mieux le village, et rien d'autre. Mais qu'importait, je ne m'attendais pas à ce qu'il me suive jusqu'au bout du monde, non, je pourrais juste avoir besoin d'aide dans les temps à venir.



Il me salua alors, tout en me tournant le dos. Je l'observas quelques secondes, le temps qu'il ne quitte la pièce, avant de retourner à nouveau mon regard sur la fresque que nous avions observé à plusieurs reprises. Où pouvait bien être la prêtresse à l'heure qu'il est ? Elle n'était pas le genre de personne à rester sans rien faire, non, c'était une femme d'action. Je savais bien qu'il y avait une bonne raison pour qu'elle ne revienne pas à Konoha. Avait-elle fait une erreur de calcul ? Non, ça n'était pas mon genre de douter d'elle, les choses devaient se dérouler comme elle l'espérait, n'est-ce pas ? Je poussa un léger soupir, le chemin serait long avant de pouvoir espérer la retrouver. Pour l'heure, je devais me réintégrer au village, et j'avais prévu de le faire à ma manière...