Discussion sans langue de bois

Soshi quittait la maison de Azamuku, elle comptait maintenant bien rentrer chez elle pour avoir une explication avec sa mère suite à ce qu'elles avaient vécu avec Raiko plus tôt dans la journée, et elle en profiterais au passage pour lui parler de cet Hattori qui lui posait problème, il pourrait très vite de calmer si Soshi faisait jouer ses contacts au ministère.

Le belle jeune femme aux yeux vert rentra chez elle et aperçu directement sa mère dans le salon. Il ne fallu pas beaucoup de temps à la fille pour aller voir sa mère et entamer la conversation.



Soshi s'imposait encore une fois comme une supérieure, une jeune femme Miwaku caressant les hautes sphères de Kumo. Sa mère semblait avoir fait le bon choix, cela rassurait énormément la belle Miwaku. Puis elle dit à sa mère.



La situation était grave, et peu de personne au sein du village s'en rendez compte, seule les Miwaku le savait et le ressentait en eux. Bientôt tout allez devenir plus sombre.

Le corps encore tremblant et l’échine glacée par cette rencontre inopinée, Kagero tentait de fuir l’effroi grâce à l’un de ses thés fortifiants. Pourtant, malgré la chaleur et les épices de ce breuvage, le corps de la Geisha demeura transi par un froid mystique. Étaient-ce les menaces d’Azamuku qui hantaient encore sa chair ? Ou bien son âme répondait à la crainte de voir sa filiation dévoilée à des êtres malintentionnés ? Dans tous les cas, elle n’arrivait pas à retrouver sa sérénité. Tout son être était agité par de terribles sensations, et la solitude actuelle ne l’aidait décidément pas. Sans personne avec qui échanger, partager, exorciser, l’Eisenin ruminait et se retrouvait totalement démunie face à ses troubles. Très vite, elle quitta son siège pour fuir ses soucis. Pas après pas, elle se rua dans le rangement et le ménage. Elle avait l’espoir, qu’en agissant ainsi, ses tourments disparaissent. Quelle naïveté.

Soudain, une voix familière brisa cet enfer psychique. Surprise, mais soulagée, la quarantenaire se hâta pour rejoindre sa fille aînée. Très vite, afin de ne pas inquiéter Soshi, elle tenta de cacher ses inquiétudes derrière un large sourire. Toutefois, son regard affolé la trahissait fortement. Contrairement à sa descendance, la mère avait toujours eu du mal à dissimuler totalement ses émotions. Son impulsivité et son visage expressif lui barraient souvent le chemin.

Soshi ne s'attendait pas à passer une telle journée, d'abord la mission bidon de ce Miwaku, puis la discussion avec Azamuku, et maintenant sa père qui voulait en quelque sorte faire d'elle la meneuse du renouveau des bas quartiers de Kumo. Dans un sens elle n'avait pas tort, Soshi connaissait la pègre, elle connaissait ce milieu et comment le détruire, alors qui d'autre qu'elle pouvait mener ce nettoyage ? Ce que sa mère venait de lui dire risquait de trotter dans sa tête un long moment.



Soshi hésitait quelques secondes à dire la suite à sa mère. Enfin c'était un peu délicat à dire, mais cela prouverais une fois de plus qu'elle était toute désigner pour protéger le village.



Soshi avait eu très peu de bonheur durant sa captivité, mais Saru lui en avait donné pendant les périodes les plus sombres. Pour ce qui était de la pègre, même si elle était très forte, Soshi ne pouvait pas agir seule.

Le regard dur et grave, la Geisha observa sa fille énoncer de terribles vérités. Néanmoins, la mère, peut-être par pudeur, ne désira pas revenir sur l'étonnante relation de Soshi avec ce Kenketsu. Cette vie passé lui appartenait, et Kagero n'avait aucun droit de regard sur celle-ci. Alors, avec empressement, elle prit de nouveau la parole d'une voix sérieuse et sévère.






Une fois ce monologue finit, la kunoichi marqua un lourd silence. Elle s'approcha alors de son enfant, et lui adressa un regard déterminé et triste.

Kagero avait raison, le village était en train de pourir de l'intérieur alors que les menaces extérieures se multipliait, il était vrai qu'un empire était dur à gérer, et que les grand empire finissent par s'effondrer sur eux même. Raiko était un problème, les Kenketsu en était un jusqu'à ce que Azamuku les détruisent, et il en serait un plus grand si il échouait et venait à mourir. Il était en phase de devenir un ami pour Soshi, et elle n'avait pas envie d'en perdre encore un autre.



Saru, Genichi, ils manquaient gravement au village, même papa lap... enfin Hattori Usagi manquait en ces temps de crise. Alors, sa mère s'approchait de Soshi pour s'excuser, la jeune femme poussa un soupir elle n'aimait pas voir sa mère se dénigrer de la sorte.



Soshi était pensive, elle allait devoir prendre une place de premier rang au sein de son clan, elle n'aurait jamais imaginé ça, elle qui avait été "créée" pour servir les Hattori.



Aucun parent ne voulait apprendre que sa fille avait été prostituée plus ou moins de force pour une mission. Kagero devait peiner à supporter ce genre d'information.

Face à l'aplomb de sa fille, la Geisha ne put que constater son infériorité. En tous points, Soshi lui était supérieure. Bien sûr, ce n'était pas une compétition. Pourtant, cette vérité n'en restait pas moins douloureuse. Car plus qu'un nouveau rappel de ses faiblesses, cet écart supposait que la rude éducation de l'élémentaliste était peut-être préférable à une enfance passée avec la mère imparfaite. Finalement, ce passé complexe et intense lui avait apporter la force nécessaire d'affronter les défis à venir. Devant cet amer constant, Kagero balaya une larme indiscrète. Puis, bravant ses tourments intérieurs, la kunoichi reprit le cours de la discussion avec gravité et professionnalisme.




L'âme en peine et le cœur lourd, la quarantenaire enterrait une partie de ses espoirs et de ses rêves. Peu à peu, tous ses désirs ambitieux pour le clan se fanèrent. Peut-être était-il temps de transmettre le flambeau, pensa-t-elle. Après tout, Azamuku avait déjà tant fait en à peine une saison... Alors que pour Kagero, sa vie pouvait se résumer à un long et fastidieux enchaînement d'échecs successifs.




Avec maladresse, la belle brune tenta de fuir sa tristesse à travers l'humour. Néanmoins, cela ne trompa personne.

Soshi passait étrangement un bon moment avec sa mère, elle était heureuse de l'entendre lui dire toute ces choses gentilles, et même si elle n'exprimait pas ses sentiments, la belle Miwaku ressentait du bonheur en elle quand sa mère exorcisait son passé. Kagero n'arrêtait pas de rabaisser sa manière d'éducation, mais elle ne se rendait pas compte à quel point son retour dans la vie de Soshi lui avait fait du bien.



Soshi sourit à sa mère puis la femme lui demanda où elle voulait aller. Elle avait bien envie de retourner dans ce restaurant où elle avait dîner avec Genichi.



C'était un restaurant chic et cher, mais là n'était pas la véritable information, elle connaissait personnellement Miwaku Genichi, le bras droit de l'impératrice ancien élève de la Okasan et de Hattori Hidemi, et le plus puissant des Miwaku qui ai existé. Et elle ne l'avait pas dit mais cet homme était son sensei.

Sourire aux lèvres, et le regard teinté de mélancolie, la Geisha espérait, de tout son cœur, nouer des liens solides avec sa fille ainée. Malgré le temps perdu, son instinct lui assurait que bientôt, les deux femmes formeraient une véritable famille : soudée et chaleureuse. Pour se faire, la quarantenaire fit alors le pari de l'honnêteté et de la confiance. Tout d'abord, il était inutile de lui cacher quoique ce soit ou de jouer un rôle. Les masques tombent toujours. Ensuite, il était évident que le passé de la femme aux yeux d'émeraude supposait des secrets et des tabous inimaginables. C'est pourquoi, il valait mieux laisser l'élémentaliste choisir ce qu'elle voulait partager : inutile donc, de forcer ou de poser trop de questions indiscrètes. Avec le temps, les ombres s'atténueront.



À l'énonciation du nom du célèbre Genichi, la femme aux nattes blanches marqua un bref arrêt. Son sang ne fit alors qu'un tour. Son réseau était si dense que cela ? Son enlèvement lui avait donc ouvert de telles portes ? Mais alors pourquoi chercher aujourd'hui à retrouver une vie lambda, auprès d'invisibles ? Que manquait-il à Soshi pour vivre sa vie comme elle le souhaitait ? Tant de questions et pourtant, si peu de réponses. Kagero était tétanisé devant tant de perspectives et d'interrogation. Tout ceci la dépassait. Le visage blême, elle trouva cependant la force de répondre poliment.



Bien qu'un léger sourire se dessinait sur son visage, le malaise de l'Eisenin était palpable. Quelque chose avait grippé son enthousiasme et son désir de passer du temps avec son enfant. Bien sûr, tout ceci n'était qu'éphémère, mais la mère n'était peut-être pas encore prête à découvrir qui était véritablement sa fille. Tout du moins, pas comme cela.

Soshi ne comprenait pas reelement pourquoi sa mère était tendu de la sorte avec elle. Elle semblait avoir peu d'estime pour elle-même, et elle se gripper à chaque fois que Soshi énonçait un pouvoir ou une connaissance, la Miwaku élémentaire l'avait bien remarqué. Mais ce n'est pas pour autant que Soshi allait en vouloir ou le faire remarquer à sa mère, elle se contentait de prendre la route avec elle en direction du restaurant dont elle venait de lui parler. Sur le chemin, quelques hommes tous clan confondu se retournèrent sur Soshi, certain allant jusqu'à la siffler. Soshi n'aimait pas ça, mais elle avait appris à l'ignorer avec sa mission au bordel, elle savait que les hommes était pour quatre-vingts dix pourcent des porcs. Arrivant au restaurant, Soshi entrait en premier, l'odeur des plats gastronomiques vint directement lui ouvrir l'appétit, tout était chic, mais la clientèle était habillée normalement, un serveur arriva vers elles et leur fit prendre place à une table, c'était bien différent des stand que l'on pouvait trouver dans les quartiers populaires.

La jeune femme regardait la carte, et choisi rapidement un pavé de saumon avec du riz et une sauve au beurre, les plats était d'origine différente dans ce restaurant, et il y avait tellement de chose délicieuse. Elle commanda également une bouteille de vin, un alcool de raisin qui était rare à Kumo.



Sa mère devait avoir mille question pour Soshi, et elle sentait que cela mettait une sorte de tension passive entre elles, et ce repas n'avait donc rien d'innocent pour la jeune femme. C'était le jour pour tout mettre à plat.



C'était le moment pour Kagero il ne se reproduirait peut-être pas, elle pouvait lui demander son traitement, ce qu'elle avait fait avec ce Kenketsu, avec Genichi, au bordel, Soshi répondrait à tout.

Silencieux, tout au long du trajet, l'esprit de la mère semblait tourmenté, comme habité par une sombre brume. Son amour pour sa fille la paralysait, l'empêchait de développer un lien sain et dégagé du passé. Tant de question l'habitait, tant de remords, de culpabilité et d'incompréhension. En vérité, un sentiment étrange s'imposait en elle : Soshi et elle, semblaient proches certes, toutefois, c'était comme si elles étaient dans deux mondes différents. Une barrière invisible les séparait, et empêchait la quarantenaire de nouer des liens nouveaux. Figée dans un temps lointain et étreint par de douloureuses chimères, Kagero s'engluait dans cette relation sans pour autant y trouver un sens. Malgré le harcèlement des quelques poivrots et la splendeur des lieux, elle semblait totalement absente, suspendue dans une autre réalité. Ce ne fut que quand la jeune femme aux yeux émeraude prit la parole, qu'un sursaut ramena l'Eisenin dans l'échange. Gênée et confuse, elle s'empressa de choisir ses mets. Ce sera donc de la volaille farcie aux champignons et aux légumes. Puis, l'élémentaliste mit en pause tous les tourments de la brune aux nattes blanches. Pouvait-elle vraiment oser ? Questionner ne réveillerait pas des blessures oubliées ? Timide, la Geisha balbutia quelques mots.



Fuyant le regard vert de sa fille, l'artiste fixait avec angoisse la nappe immaculée. Au final, le passé et le réseau dense de Soshi n'étaient qu'un détail. La véritable crainte de Kagero se situait dans son incapacité à protéger sa famille. Ce sentiment d'impuissance l'étouffait et nourrissait d'épaisses ténèbres. De plus, lancée dans ses confessions, elle reprit la parole de sa voix tremblante.



La phrase ne trouva pas sa fin, les sanglots sourds de la jeune femme étaient trop important. Sous le poids de ses émotions, elle craqua.

Soshi était totalement outré par les paroles de sa mère. Comment pouvait elle avoir aussiboeu confiance en elle, et se rabaisser à ce point constamment sans comprendre le bien qu'elle faisait autour d'elle. La jeune femmes aux yeux vert fixa alors sa mère malgré le fait que celle-ci n'osait pas la regarder.



Soshi avait l'air énervé, mais elle ne le montrait pas trop, elle le voulait pas que sa mère se sente plus mal qu'elle ne l'était. Elle n'avait pas reelement posé de question, mais Soshi allait tout de mele répondre aux bribes d'interrogation.



Le serveur arriva coupant la conversation entre les deux femmes. La Miwaku élémentaire regarda la eisenin et lui dit une fois le serveur parti.

Face au ton houleux de sa fille, Kagero ne put retenir quelques sanglots. Bien sûr, elle comprenait la nature de ses sentiments et l'honnêteté qui la traversait, pourtant, elle doutait d'elle. Ce manque de confiance, forgé par ses échecs successifs et sa culpabilité, l'entravait encore et toujours. Ainsi, malgré la raison et ses nombreuses tentatives de dépasser ses démons, la Geisha restait figée dans le passé. Malgré tous les changements récents, que ce soit l'hôpital ou son rapprochement avec Azamuku, la kunoichi n'arrivait pas à s'arracher de ses méandres affectifs. Son cœur restait une plaie béante en quête d'un miracle.

Lorsque l'employé surgit pour apporter les plats, l'ego de la quarantenaire se réveilla. D'un geste brusque, elle chassa ses larmes naissantes et plongea ses yeux dans les émeraudes de son interlocutrice. Une détermination nouvelle se logeait à présent en eux. Chassant sa voix tremblotante et émue, la mère tourmentée se lança dans une longue tirade.




Avec gravité, le regard de la belle brune se tourna vers les cieux. Ce court recueillement était teinté par une sourde et lointaine mélancolie.




Ses yeux demeuraient tristes, malgré son sourire délicat.