« Tu es adorable ma petite, mais si tu veux être encore fraîche comme une fleur naissante, il faut savoir s'entretenir et prendre soin de toi. Mais tu as raison sur mon physique, je devais avoir dans ces âges lorsque j'ai évolué vers cette longue vie. À vrai dire, je ne me souviens plus, ça remonte a si loin... Deux cents ans, je m'en souviendrais encore, ahaha ! »
La fillette était intrigante et très curieuse. Mine de rien, je laissais des petits indices sans vraiment révéler des choses à mon sujet. Il était important que l'entourage voit une certaine sociabilisation, croyant même que je m'ouvre, mais ce n'était qu'une façade. Malgré cela, il n'y avait que peu d'information sur moi dans mes paroles, ce qui me permettait de faire illusion. Une faculté que j'avais apprise avec le temps et à force de me prendre mes paroles comme retour de bâton.
« En ce qui concerne les Mitsuna et compagnie, en vue de l'heure, je suis du même avis que... Comment te nommes-tu déjà ? Yokia, si j'en crois le gamin. »
Me tournant vers l'Abura. Puis mon regard reparti vers le roux.
« La nuit et l'épaisseur de l'obscurité, couplées avec les marais et les arbres ne permettront pas les gens de nous retrouver aisément. Il vaudrait mieux pour vous de vous reposer. Et pour te répondre, certes, les temps sont autres, mais il n'en est pas moins que si les gens tournent le dos à ces valeurs, les choses ne feront qu'empirer. J'essaie d'insuffler les bonnes choses à ceux que je croise et que je ne tue pas, surtout. En revanche, je n'ai pas parlé d'allégeance. »
Je regardais l'Uzumaki sans pour autant comprendre pourquoi il avait dit cela. Pensait-il que de rejoindre ce groupe était que chacun devait être soumis à ses décisions ? Si tel était le cas, alors, un recadrage serait nécessaire, mais tant que je n'en savais rien, observer et écouter, restaient les meilleures solutions. Dans cette conversation, une voix m'interpellait tout de même, si bien que ce que j'avais entendu me fît rire intérieurement. Comme ça mon clan et moi-même ne lui faisions pas peur. Je ne daignais même pas rétorquer, seul un petit sourire en coin et les yeux malicieux s'étaient dirigé vers lui. À vrai dire, je ne savais pas s'il allait le voir, ni même s'il allait comprendre la signification.
« Ah ! Pour une fois, je suis d'accord avec le singe. Ce monde est pourri. Et depuis longtemps, j'ai pu le constater. Première fois que nous sommes raccord, étonnant. »
Je voyais que le visage rouge qui ne m'inspirait pas confiance n'avait pas forcément de signe agressif, et je rangeais discrètement mon senbon pour me remettre dans mon coin pour observer. C'était une chose importante et qui permettait de voir des choses que l'on ne voit pas quand on est impliqué dans la conversation. L'Uzumaki avait tendance à vouloir calmé le jeu lorsque le ton montait, mais j'étais certaine qu'il cachait sa vrai force. L'Abura, curieuse fille, elle-même avait, pour moi, tendance à l'observation et joué les niaises. À mon sens, ce n'était qu'une image qu'elle projetait pour que personne ne s'en méfie réellement. Quant au singe, que dire, en si peu de temps, un être taciturne qui n'avait que peu de conversation et à ne vouloir exprimer que le strict minimum. En revanche, je pouvais distinguer de mon point de vue, une certaine colère contrôlée. Aucune des affirmations n'était encore vérifiée, mais sans doute n'étaient-elles pas erronées.
Le singe s'en était allé sans demander son reste. J'avais donc raison depuis le début.
« Bon, et si nous discutions un peu de ce qu'il faut faire et ou nous en sommes dans l'avancement du Projet ? À moins que vous ne vouliez dormir, et en parler prochainement. Je souhaiterais être mise au parfum de ce qu'il se passe, car je n'ai que très peu d'information et si vous voulez mon soutien, je dois en savoir plus. »
Il était temps pour moi de prendre les choses en main, tout du moins, les choses qui m'était possible de faire.