Le Chûnin continuait ses prières, se laissant emporter par l'émotion. Les larmes lui montaient aux yeux. Jamais il n'aurait pensé que sa présence ici lui provoquerait un tel sentiment, mais était-ce si étonnant ? Non, Seika n'avait pas de meilleurs amis. Non, il n'avait pas de réels amis. De simples compagnons, de simples connaissances. Malgré que cette situation ne le dérangeait pas en ces temps troubles, se trouvaient face à ces noms, lui changea complètement son état d'esprit. La voici, cette première confrontations d'après guerre, ces guerres. Car si les grands combats récents du jeune Kitto concerne la Prêtresse, il en avait vu d'autres. Le massacre des Chikara... de la famille de son maître. Il ne pouvait en être que triste et c'était grâce à lui. C'est en le rencontrant que le blondinet s'acharnait à l'idée d'unir l'ensemble de Konoha. Et si un jour, nous faisions table ras de tous ces clans ? Serait-ce LA solution ? A court terme sûrement. Donc, le jeune shinobi continua de prier. Il priait car c'était son devoir, il en avait parfaitement conscience maintenant. Il prier parce que ces gens sont morts pour qu'ils vivent paisiblement. Il prie car toutes ces personnes font parti de sa famille. Uzumaki, Chikara Kitto, Kirishitan et encore tant d'autres. Et si nous étions capable d'unir toutes les contrées du monde ? Et si nous pouvions créer une alliance de paix ?
D'un seul mouvement de main sur l'épaule de son élève, le Jônin l'extirpa de ses pensées, prenant soin de lui laisser finir ses prières. Il ne s'étonna pas de le voir ici, ce Chikara représentait ce que l'humain avait de bon. Ses mots résonnèrent dans sa tête provoquant de grands frissons qui parcouraient son corps. Trop de nom s’inscrivait sur cette stèle d'année en année. Le jeune homme aux yeux dorés tourna légèrement son regard vers son maître. S'il semblait surpris, c'est sans doute parce qu'il n'imaginait pas que ces mots aient pu avoir autant d'impact. Et pourtant...
Le Chikara au bob se présenta devant la stèle, dos à son élève. Ses doigts effleuraient cette pierre, mais pas au hasard. Un nom glissait sous les extrémités de ses doigts. Il ne distinguait pas très bien, mais il lui semblait avoir reconnu le nom de son clan, Kitto. Et ainsi, commença le long et poignant monologue de Chikara Oni. La mort de son partenaire, sa fuite regretté et son retour tardive pour le sauver. De quoi anéantir un homme, un shinobi, un frère d'arme. Jamais, jamais Seika n'aurait pensé voir son maître dans un tel émoi. Bien qu'il lui tourne le dos, il ressentait ses larmes. Comment ne pas réagir de la sorte ? Seika resta muet, cherchant ses mots, en vain. La vengeance de son jeune maître se transformait en pardon. Un pardon incompréhensible à première vue, mais un pardon que seul Oni était en droit de comprendre et d'accepter ce pardon. L'histoire ne se terminait pas sur ces belles paroles. Elle allait beaucoup plus loin. Son meilleur ami, un Kitto avait également pardonné son tueur allant jusqu'à lui offrir ses yeux. Pourquoi ce tueur ? Pourquoi ne pas avoir choisi Oni ? Il comprit... le regard de son ami dans celui d'un autre. Une image qui réconforte, un geste qui rend cet ami immortel.
Son maître vint s'asseoir à ses côtés. Seika continuait de contempler la stèle, touchait pas un tel discours, une telle confidence. Attentif à ses mots, le Chikara continua son histoire. Seika ne put s'empêcher de verser une petite larme qu'il essuyait rapidement de son gant blanc. Le blondinet conscient de la tristesse de son maître ne retenait pas son émotion. Une émotion qu'il lui faisait revivre ses moments tristes. Le pardon... un sujet si dur, un geste si peu appliqué. La voie de la vengeance est plus attrayante, plus facile. Est-elle plus efficace ? Oni assure le contraire. Comprendre avant de punir. Le pardon, la vrai raison d'un Kitto, la vrai raison d'un shinobi. Par conséquence, Seika comprenait d'où venait son état d'esprit et pourquoi l'unification des clans était si important à ses yeux. De nouveau, le silence était revenu. Le Jônin fouilla dans son manteau et en sortit un bracelet. Son raclement de gorge émotif, l'interpella sur l'importance de cet objet.
L'assassin devenu meilleur ami. Son regard se posa instantanément sur son maître, stupéfait par une telle situation. Keisan, le chef du clan Kitto était donc le meurtrier de cet histoire... il n'en revenait pas.
L'impensable venait de se produire. Oni lui offrait son bracelet, l'un des seuls objet qui le rattachait encore à son meilleur ami, à ce Kitto partie trop tôt et certainement pour de mauvaises raisons. La signification et le geste le toucha au plus profond de ses entrailles, mais pouvait-il réellement accepter ?
« Oni-sensei, vous êtes vraiment sûr de vouloir me confier ce bracelet ? »
Devant son regard décidé, Seika accepta sa décision. Il prit le bracelet dans ses mains, considérant maintenant cet objet comme un lieu fort et unique avec son maître. Dorénavant leur histoire était lié.
« Sensei, je vous serais toujours reconnaissant. Même si je ne m'en suis jamais pleins, depuis votre rencontre, j'ai conscience que ma vie était triste. Loin des autres, loin de mes réelles capacités, je ne deviendrais pas l'homme que je suis aujourd'hui sans votre présence. »
Il sourit, effaçant toute la tristesse de son visage.
« Alors merci et soyez sûr que je vous suivrais dans vos idéaux. A partir de maintenant, nous sommes intiment liés, Oni-sensei. »
Il ajouta à ça phrase un petit pouce en l'air, histoire de la rendre encore plus poignante.