Entretiens avec une blonde

Elle avait accepté. Notre apprentissage mutuel allait pouvoir débuter. Mais comme je le soupçonnais, la kunoichi avait bien enregistré qu'il n'était pas nécessaire -pour le moment- de faire cela gratuitement. Elle réclamait, d'une façon qui lui était bien propre, que je respecte cette part du marché. Bien évidemment, il n'en avait jamais été autrement. Qu'elle réclame ou non, elle aurait obtenu cette avantage. Il était même nécessaire, pour le bon fonctionnement de notre relation, qu'elle obtienne cela. Cependant, je devais régler un dernier détail avec elle. Un détail d'importance.


Une légère contrainte au demeurant, mais qui n'avais que pour but de la motiver encore plus. Après tout, il était question de quelque chose à gagner. Il était même question de lui gagner quelque chose qui lui permettrait de rendre plus confortable son séjour à Kumo, même dans ces geôles froides et humide. Cependant, cela ne devait pas se faire au détriment de l'entrainement qu'il allait effectuer. Après tout, il était aussi question de rendre la belle blonde plus puissante encore. En faire une Gladiatrice encore plus exceptionnelle. Une véritable star.

Il était important pour moi qu'elle réussisse à survivre dans cette Arène.



Tel un gentilhomme, je permettais à la Gladiatrice de frapper en premier. Mais cela n'était pas uniquement par courtoise, cela me permettrais également d'analyser la façon de penser de mon adversaire. Une aubaine.

Tout sonnait comme une arnaque. Probablement que Nezumi le savait. Et pourtant, cela ne lui posait aucun problème. Kioko leva les yeux au ciel. Que pouvait-elle y faire de toute façon.



Kioko était curieuse. Connaître l'affinité de quelqu'un c'était un peu comme connaître son signe astrologique pour la kunoichi. Nezumi était déjà entrain de se lever pour combattre. Que des armes et des poings ? Kioko grimaça. Il n'avait rien compris ou quoi ? Elle était nulle à cela. Mais à quoi bon se répéter, Kioko se leva. Elle alla inspecter les armes, avec autant d'expertise dans le regard qu'une novice.



Elle lui lança un regard un peu désespérer. Elle n'avait quasiment jamais pris d'arme dans ses mains. Kioko avait même peur de se blesser avec. A quoi jouait le kumojin ? Au final, est ce que c'est pas elle qui allait "apprendre de lui" comme il disait ?

Un mensonge. Cette jeune femme n'en avait surement aucune idée mais je venais de lui mentir, éhontément, sur mon affinité avec le poison. Ce kekkei genkai -nommé Dokujutsu- étant la propriété exclusive du clan Hattori, dont je ne faisais évidemment pas parti, il m'était impossible de manipuler le poison. Néanmoins, j'avais trouvé, en étudiant diverse technique et divers Hattori, un moyen de me faire passer comme tel aux yeux de la population de Kumo. Et cette supercherie avec fonctionné sur la kunoichi de Kiri. Et cette illusion devait durer et perdurer également durant cet entrainement. Il était important qu'elle ne découvre pas que je n'étais pas ce que je prétendais être.

Après m'être assuré qu'aucune mèche de cheveux rougeâtre n'était visible, je regardais la jeune femme inspecter l'ensemble des armes sans réellement comprendre ce qu'elle devait faire, ce qu'elle devoir voir. Elle regardait toute ces armes avec autant d'envie qu'elle n'aurait eu l'envie d'embrasser un Mitsuna. Et peut-être aurait-elle préférer embrasser un homme-poisson plutôt que de se servir de ces instruments de mort.


J'avais fait exprès d'indiquer à la jeune femme qu'il était possible de combiner ses différentes natures de chakra sur ces armes. Ainsi, peut-être changerait-elle d'avis sur cet entrainement et sur ces armes.

Kioko écouta attentivement les conseils de Nezumi. Cela ne l'aidait pas beaucoup à choisir, et après beaucoup d'hésitation, elle pris un kunai. Cette arme semblait pas trop compliquée à utiliser et elle risquait pas trop de se blesser -du moins elle l'espérait-.
La belle blonde était un peu déçue que le kumojin n'avait pas d'affinité. Ou du moins, ne la connaissait pas. Car tous les ninjas ont une affinités, mais tous ne passent pas du temps à essayer de la connaître. Nezumi affirma que le poison était son affinité, ce que la kunoichi trouva un peu étrange mais n'en fit aucun commentaire.



Elle se mis donc en garde face à lui, une garde plutôt basique -un vieux souvenir de l'académie-. Elle ne voulait pas donner le premier coup mais comme Nezumi tarda trop elle se lança. Elle fendit l'air avec son kunai en essayant maladroitement de viser le torse du ninja. La kunoichi se doutait bien qu'elle n'allait pas l'atteindre, qu'il tenterait quelque chose. Elle se tenait d'ailleurs déjà prête pour une riposte.

Kioko avait choisi de prendre le Kunai. Un choix logique, judicieux et qui faisait sens lorsque l'on avait observé la jeune femme. En effet, outre la possibilité d'y ajouter du chakra, qui rendait l'arme plus intéressante, cette dernière, bien que rudimentaire, basique et commune pouvait sembler également efficace, facile à prendre en main et relativement sur. Une arme parfaite pour une novice. Il n'aurait pas été étonnant que l'académie de Kiri est initié ses aspirants au maniement, de base, de cette arme fondamental du monde ninja. Ainsi, peut-être avait-elle gardé quelques base de ces jours d'entrainement.

Ayant anticipé le choix de la jeune femme, je m'étais également saisit de -plusieurs- Kunai. Cependant, je fus quelque peu décontenancé lorsqu'elle s'adressa à moi. Je ne m'étais pas préparé à ce qu'elle s'adresse à moi de la sorte, avec autant de respect. Mais cela était surement une ruse de sa part. Un stratagème pour gagner plus rapidement ma confiance et mon estime. Et peut-être pour que je me montre plus clément avec elle. Mais cela m'était impossible.

Voyant que je ne réagissait pas, que je n'entamais pas le combat, la combattante de l'arène engagea le combat avec moi. Il était évident qu'elle n'avait que très peu de base concernant la maîtrise de cette arme et, lorsqu'elle attaque, se servit du Kunai comme d'un couteau, d'un katana. Elle avait d'abord amorcé son coup avant de chercher à porter un coup de taille, de haut en bas, au lieu de porter un coup d'estoc, ce qui était clairement moins efficace. En effet, la plus part des Kunai n'était pas aiguisé, puisque servant également d'outil, ce qui rendait les bords peu tranchant. Un coup d'estoc aurait donc été plus efficace. Mais, combiner avec une nature de chakra de type Fuuton, le résultat aurait pu être différent.

Je n'eus aucun mal à repousser l'assaut de la kunoichi. Il m'avait suffit de voir bras s'armer dans les airs pour contrer son coup. Néanmoins, réactive, elle c'était immédiatement éloigné de moi après avoir compris que je contrais son coup et c'était préparer pour une riposte. Je lança alors mon Kunai dans sa direction, sans pour autant me rapprocher. Je voulais voir, savoir, si elle contrerais la lame ou si elle préfererait l'esquiver.

Kioko fit une moue déçue. Elle n'y avait pas pensé. Il avait également parler d'infuser son chakra dans la lame sauf que la jeune femme ne savait pas vraiment comment faire. Les armes étaient vraiment pas sa tasse de thé.
Comme prévu, Nezumi esquiva son attaque. Mais alors qu'elle s'était en retrait, il lança son kunai vers elle. Dans un réflex de surprise, Kioko fit un grand geste avec son kunai qui -probablement grâce à la chance du débutant-, repoussa le projectile dans un bruit de métal. La belle blonde affichait une mine surprise, presque heureuse. Cela lui donna un peu des ailes et se lança à nouveau sur son adversaire, la pointe du kunai en direction de son abdomen, bien décidée à l'embrocher. Kioko ne s'en rendait pas encore compte, mais elle appréciait cela. Se battre à la seule force de ces muscles sécrétaient de l'endorphine dans son cerveau, la même hormone qui augmentait pendant les rapports sexuels ...



Nezumi semblait étrangement gentil avec elle. Etait-ce le même homme que la dernière fois ? Etait-ce vraiment un Hattori, ces ninja assoiffés de violences ? Kioko avait comme un doute ... Mais elle caressa ce doute, l'apprécia. Elle ne voulait pas savoir. Elle ne voulait pas être déçue.

Un nouveau bruit métallique résonna dans la salle d'entrainement. Et, tandis que l'écho du choc mourrait, le visage de Kiko s'illuminait de joie. A ma plus grande surprise, et celle de la kunoichi également, la jeune femme avait réussi à dévier l'objet métallique que j'avais lancé en direction de son poitrails. Certes, le lancé manquait de conviction -et notamment celle de tuer- mais je n'y étais pas allé de main morte pour autant. Ce succès de la part de la blonde était donc appréciable et entièrement à mettre à son compte. Mais était-elle capable de reproduire son exploit ?

Tandis qu'elle se mit à rire, et pour ne pas refroidir cette ambiance plutôt bonne enfant, je lui dis:


Avec un détermination nouvelle dans les yeux, je m'élança vers elle. Tel un débutant, je fixais la jeune femme et la zone à attendre. Ne souhaitait ni tuer la jeune femme, ni interrompre d'entrainement, je m'étais mis en tête de cibler une zone situé au niveau de l'épaule, du côté où elle tenait son Kunai. Ainsi, le risque de contre-attaque était plus faible.

J'avançais donc, Kunai légèrement en avant, vers ma cible. Vers Kioko.

Nezumi ne lui laissa pas le temps de souffler que déjà il attaquait à nouveau. Ils échangèrent plusieurs coups, si bien qu'une goutte de sueur commença à perler sur la temps de la kunoichi.



Elle entendait par là sa beauté, son parfum, son maquillage .. Bref, ses atouts quoi ! Et il était hors de question que Kioko perde son style en combat. Après avoir joué la comédie à l'arène -les spectateurs adoraient ça- elle avait pris l'habitude, encore plus qu'avant, de soigner ses combats.



Probablement que Nezumi allait être déçu, ou pire, fâché de cette réponse. Mais il devait bien se rendre compte qu'entrainer la Gaikotsu au kenjutsu était une perte de temps et surtout un gaspillage de ses capacités.

Une soif de combattre et d'apprendre m'avait poussé à attaquer la kunoichi alors même qu'elle c'était félicité de sa précédente action, une parade du Kunaï que j'avais lancé. Ainsi, sans avoir attendu qu'elle soit prête, j'avais commencé à échanger avec elle quelques coups. Neutralisant mutuellement nos coups dans un fracas métallique, je vis soudain le regard de Kiko changer. Elle semblait énervé, presque vexé. Puis, elle se retira de l'échange en prétextant ne pas aimer le corps-à-corps et que le fait de transpirer n'était pas quelque chose de fait pour elle. Je comprenais parfaitement que la kunoichi ne trouvais pas cela agréable de transpirer, néanmoins, il ne s'agissait là de quelques gouttes à peine. Il n'y avait pas de quoi crier au désastre comme elle le faisait. Ses cheveux n'étaient pas encore dans un état déplorable. Personne n'aime transpirer, pensais-je en posant mon Kunaï au sol, sauf peut-être dans certaines conditions.



Comme la faisait sortir de nul part, je présenta à Kioko une bouteille d'une solution liquide, au parfum fruité, semblant s'appliquer sur les cheveux pour les rendre plus doux. Cette bouteille, que j'avais acheté grâce aux conseils d'une marchande, faisait parti d'un lot que je comptais remettre à la jeune femme afin de facilité sa vie malgré l'enfermement. Je voulais lui rendre sa "beauté perdu".

Comme attendu, Nezumi fut déçu. Kioko avait du mal à voir un homme déçue, ce n'était pas son habitude. Mais là elle ne voyait pas le bout de ce qu'il lui demandait. Lorsqu'il la menaça de ne pas lui donner ce qu'il lui avait promis, Kioko fit la moue. Elle ne savait même pas ce qu'était l'objet de cette promesse. Probablement quelque chose sans grande valeur ... Puis le kumojin sortit une petite bouteille. Intriguée, Kioko s'en approcha et pu lire sur l'étiquette Soin de Cheveux. Kioko déglutit. Depuis combien de temps n'avait-elle pas pris soin de ses cheveux avec un masque nourrissant ? Qu'elle n'avait pas sentit ce doux parfum d'un shampoing réussis ? Elle avait envie de pleurer. Cela lui rappelait surtout à quel point elle était devenue laide.



Kioko ne savait pas trop comment réagir. Elle désirait avoir ce produit, mais elle n'avait aucune idée de jusqu'où elle devait aller juste pour cela. Qu'allait-il lui demander d'autre ?



Elle était assez douée pour bluffer, et ici elle voulait montrer qu'elle lui avait offert un grand moment. Quelle chance avait-il, d'avoir pu faire quelques échanges avec elle !

Lorsque la Kunoichi aperçut la bouteille que je tenais dans les mains, ses yeux se mirent à briller, comme s'ils s'étaient remplit de larmes. Cependant, aucune d'elles n'avaient quitté la douceur et le confort des yeux bleu de l'ancienne Shinobi de Kiri. Aucune larmes n'avait osé s'aventurer sur les joues de la blonde. Aucune n'avait souhaiter gouter à la liberté. Cette même liberté qui faisait aujourd'hui cruellement défaut à Kioko. La belle blonde était emprisonné à Kumo depuis quelques années maintenant et avait su s'adapter à ce mode de vie complexe et difficile. Elle avait su, de par sa prestance, son sens du spectacle et son physique avantageux, devenir l'une des Gladiatrices les plus appréciés des spectateurs de l'arène, notamment des hommes -mais pas que. Contrairement à de nombreux ancien combattant de Kiri, il lui avait été donné la possibilité de réaliser des match d'exhibitions. Ses match de présentation, sans enjeu, était également apprécié du public par leur beauté. Il s'agissait autant d'une danse que d'un combat. Cependant, malgré sa place spécial, la Sirène élémentaliste n'en restait pas moins une prisonnière. Et, elle était, la plus part du temps, traité comme tel, notamment par ses geôliers. Ainsi, tout produit non nécessaire à sa survie lui était interdit et, hormis durant les match d'apparat, elle n'avait pas le droit d'user de disposer de produit de beauté. Elle n'était pas libre d'user de ses produits de beauté, elle n'était pas libre de disposer de la beauté de son corps comme elle l'entendait. Depuis son arrivé à Kumo, tout droit lui avait été retiré, elle n'était plus qu'un pantin au service du village.

J'avais donc, entre les mains, une dose d'espoir. L'espoir qu'un jour, sa situation s'améliore et qu'elle puisse de nouveau disposé de ses atouts beauté comme elle l'entendait. Et, pourquoi, pas à terme être libre de disposer d'elle-même. J'avais pleinement conscience de l'enjeu psychologique que représentait cette bouteille. C'était tant une bouteille d'espoir que de mélancolie. J'avais de quoi rendre heureuse cette femme mais également de quoi lui rappeler sa vie d'avant et la plonger dans une détresse et une dépression nouvelle. Mais peut-être son corps est-il plus important que son village, pensais-je en fixant cette bouteille.


Lentement, après mettre rapproché de la table, je déversa une partie du liquide pour cheveux dans la théière -à présent vide. Puis, je tendis la bouteille -à présent à moitié pleine- à la prisonnière Kumo en disant:

Kioko en avait marre de marchander pour un brin de liberté, un brin de confort ... Le prix à payer était toujours trop grand, toujours trop haut. Parfois -souvent même- Kioko perdait espoir, seule dans sa cellule. Elle criait, tapait contre les murs, tentait même parfois de se faire du mal. Et le lendemain, elle affichait à nouveau son masque de princesse, de femme convoitée, de célèbre gladiatrice.
Elle se trouvait face à un dilemme : prendre la moitié du soin de cheveux et se contenter de cela ou continuer -sans savoir qu'est ce qu'il allait encore lui demander- et avoir la bouteille entière. Avait-elle seulement la force de continuer ? Mais d'un autre côté, arrêter serait retourner dans les cachots.



Et elle attrapa la petite bouteille. Une fois près d'elle, elle pu sentir les émanations d'odeurs du produit de beauté. La kunoichi ferma les yeux un instant, se remémorant ses heures passées à se faire belle à Kiri. Ces parfums qui embaumaient la pièce ... Elle soupira, puis rouvrit les yeux.



Etait-ce ce petit moment de nostalgie qui lui faisait parler franchement à Nezumi ? Ou avait-elle assez confiance en lui pour lui avouer enfin la vérité ? C'était la première fois qu'elle parlait sincèrement, qu'elle baissait son masque. Ou peut-être la seconde. Leur dernier échange avait un peu finit comme cela également.