Soupirant intérieurement de soulagement, la Dame de Fer de Konoha effectua une série de Mûdras avant d’apposer un étrange sceau en forme de croix entre deux vagues : le Teishutsu Shîru No jutsu. Un sceau de capture, permettant de soumettre par la douleur n’importe quelle personne ayant cette marque, d’un simple mûdras. D’une efficacité redoutable, que la Quadragénaire n’hésiterait pas à user et abuser si besoin est. Elle espérait simplement de ne pas en avoir besoin.
La blague, un peu noire, décrocha cette fois un vrai sourire de la bouche de l’Uzumaki. Il fallait dire qu’elle appréciait ce genre d’humour noir, parfois même un peu trash, tout comme l’ironie ou le sarcasme. Alors aux excuses du poisson, elle répondit simplement.
Soulagée de voir que les choses se passaient pour le mieux, elle fixa le Mitsuna à la terrible question « et la suite ? ». Et la suite, elle ne la connaissait que trop bien. Si Keisan arrivait, et qu’il avait ne serait-ce que l’ombre d’un doute, il pourrait aller jusqu’à la torture pour dissiper ses doutes. Non, il le ferait. Elle le savait. Et là, le sort de la sardine en boîte allait paraître à Same bien enviable par rapport à ce qu’il l’attendait. Finalement, les boissons arrivèrent, puis elle répondit.
« Et maintenant, on attend. »
Il est vrai que son histoire n’avait ni queue, ni tête. Que ça avait l’air d’une bonne blague bien marrante qu’on se raconte autour d’un verre après une journée difficile. Et pourtant, maintenant qu’elle était un peu plus détendue, l’ex-Jônin avait de plus en plus de mal à adhérer à l’hypothèse d’un homme de Gekido. Non, décidemment, il avait l’air vraiment trop simplet et trop abrutis pour que l’ex-Hokage l’envoie en première ligne avec pour seule excuse une histoire vraiment trop peu crédible. Ou alors était-ce fait exprès ? Dans ce cas-là, ça frôlait le coup de génie.
« Je vais être franche, Same-san. Ce qu’il va t’attendre ensuite ne va vraiment pas te plaire. »
Elle avait pris sa décision. Elle allait préparer le poisson pour la cuisine spéciale Kitto. Elle fixait le Mitsuna, avec un tout autre regard. Celui d’une femme sévère.
« Tu corresponds au signalement d’un terroriste, d’un allié d’un homme qui est actuellement une grande menace pour notre pays, voir le monde entier. Un autre Shinobi de la feuille va arriver, il va t’interroger, et crois-moi, ça risque d’être très douloureux. Mais un conseil, avoir la moindre rancœur, faire quelque chose de stupide, mentir ou faire quelque chose de ce genre, va irrémédiablement t’attirer beaucoup d’ennuis. »
Puis, elle but un peu de son jus de fruit.
« Voilà ce qu’on va faire, tu vas te déshabiller. Entièrement. Je vais inspecter le moindre recoin de ta peau, la moindre trace de Fuînjutsu. Ta bouche également. Je vais tâter chacune de tes dents, inspecter chacune de tes écailles. Si je ne trouve rien de suspect, j’essaierai de faire en sorte que Keisan ne t’amoche pas trop. Je serais en sorte ton assurance-vie. »
Elle le fixa.
« Une fois cet interrogatoire terminé, et validé avec succès, on pourra soumettre ta candidature en précisant ton passif avec le clan Kirishitan et le pays de la foudre. Je ne sais pas comment ils vont procéder, mais sache que la situation est tendue. Cela peut jouer en ta faveur, comme en ta défaveur. Mais dans les deux cas, tu dois savoir qu’une des Hokage est Kirishitan. Et que tu lui devras respect, fidélité et obéissance, au même niveau que les trois autres. Également, tu commenceras en bas de la hiérarchie, c’est-à-dire au niveau de Genin, voir peut-être aspirant Ninja. Peut-être même qu’on te demandera d’abandonner ta vengeance envers le pays de la foudre. C’est vraiment ce que tu veux ? »
Elle préférait passer sous silence son passif avec le Hokage Uzumaki, et son fils. Et sans même attendre sa réponse, Mako se leva.
« Bien, déshabille-toi. Je commence ton inspection. »
Sa voix était de fer. Elle était là pour mater le requin. Mais pas forcément de manière agréable ou chaleureuse. Le temps pressait pour lui. Il aurait tout le temps de lui parler de ce qu’il pensait de son monologue pendant son inspection. Qui ne laissait rien au hasard, pas même les parties génitales.