La promotion que venait de lui accorder le Hokage eut l’effet d’un pavé dans la mare à Matsuo. Comme ça, quasiment en un claquement de doigts, il venait d’être nommé chuunin. D’habitude il y avait des tournois, ou bien des épreuves durant lesquelles les genins des différents villages s’affrontaient. Au pire, ils étaient promus lors d’une guerre, lorsqu’ils avaient fait preuve de bravoure et que les shinobis compétents commençaient à manquer. Lui n’appartenait à aucun des deux cas -quand bien même une guerre entre Konoha et Gekido commençait à se dessiner, elle n’était pas encore entamée- et il était réellement conscient du privilège qu’on lui accordait.
Saisit d’émotion il s’inclina devant le chef du village :
Tout à coup, l’action s’arrêta, tout le monde retenait son souffle et regardaient Matsuo. Avaient-ils bien entendu ? MonHokage était le quolibet qui affublait le Hokage depuis quelques temps chez les Chikara. Son origine était floue mais certains villageois avaient prétendu savoir que le chef du pays du feu était monocouille. Il n’avait fallu que peu de temps ensuite pour que ce surnom germe dans les esprits … Bien-sûr, la volonté de Matsuo n’était pas de blesser Kimino, sa langue avait simplement fourché. Il avait voulu dire « merci mon Hokage ». Comprenant bien vite son erreur il se reprit.
A genoux, presque larmoyant il tenta de se rectifier en insistant bien sur la liaison entre le -n et le -H:
Une fois le malentendu dissipé le genin accueillit avec un grand sourire les félicitations des autres Shinobis. Il s’attarda en particulier avec Imawara. Ainsi, le -tout récent- chuunin s’était trompé : ce n’était pas un sceau de vision. Son esprit se mit à bouillonner. Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Pour le Chikara, le plus probable était que ce fameux sceau soit un sceau de téléportation, ou quelque chose du genre. Seul l’avenir le lui dirait. Ou pas, d’ailleurs il préférerait qu’il ne s’active pas trop, ce sceau, parce que ça voudrait dire qu’il se retrouverait en danger de mort. Le bras droit de Kimino lui proposa même de s’entraîner avec lui, il accepta avec un grand sourire : il n’avait jamais affronté Imawara -même si la confrontation était passée à deux doigts d’éclater dans l’après-midi- et toute expérience était bonne à prendre. En plus, il n’avait jamais vu un maître du kenjutsu à l’œuvre.
Ensuite, la petite démonstration de genjutsu de Kotaro le laissa pantois. Il n’avait même pas compris comment le chef de la police avait pu se transformer en Imawara, il n’avait même pas compris au début que c’était Kotaro. C’est seulement lorsqu’il s’aperçut qu’il y avait DEUX Imawara qu’il remarqua la disparition de Kotaro et qu’il fit le rapprochement. Puis, tous les regards firent braqués sur lui sans qu’il sache pourquoi, parce que pour une fois il n’avait rien fait.
On lui expliqua qu’il venait d’être transformé en Gekido par Kotaro. Il en faillit en tomber sur les fesses. Lui en Gekido ? Cette simple idée le faisait se sentir mal, il avait presque envie de vomir : il ne pouvait pas avoir l’apparence de celui qui avait génocidé sa famille, ce serait horrible.
Pour finir de l’achever Kimino leur confia -ENCORE- une mission de rang S. Alors là c’était le ponpon ! Certes, il désormais Chuunin mais on ne confie pas de mission de rang S à un Chuunin !! Bon … Oui, il avait fait pas mal de missions de rang S et de rang A ces derniers temps, mais il en avait marre lui. Il se sentait à chaque fois impuissant. Heureusement qu’il avait pu faire une mission de rang B avec Seiji entre temps, sinon il serait vraiment devenu fou.
Mais alors la cerise sur le gateau c’était qu’ils allaient devoir se frotter à Gekido. Ok, avec Shimazu ils le traquaient depuis un an, mais leur taf c’était de découvrir sa position, pas de l’affronter. Pour cette mission ils devraient capturer un des acolytes de l’ancien Hokage. Encore heureux qu’ils n’aient pas à le capturer lui.
Matsuo faillit s’étouffer quand Shimazu dit que Kazami avait agit pour le village. Sa famille entière avait été massacrée sous ses yeux ce soir-là. Pour lui il était clair qu’elle avait quand même pris part à ce génocide et son revirement soudain ne changeait rien.
A la fin du conseil il prit Imawara à part :
« -Je crois que c’est un peu mort pour notre entraînement mais je pense qu’on aura peut-être du temps en route. Pareil pour ton sceau, tu pourras l’apposer sur le chemin. »
Il rentra ensuite chez lui et passa une grande partie de la nuit à bidouiller Hamaki, il devait l'équiper pour la circonstance : une mission de capture ...