Le Shinayaka était de retour dans l’antre que Kazuna lui avait assigné. Il écrasa sa cigarette encore fumante avant d’entrée et ce qu’il trouva en entrant le surpris.
Il avait été bien formé et analysa vite la situation : Kazuna se tenait face à lui et Soshi gisait là dans une flaque de sang. Le rat serra les dents en entendant les mots de sa patronne. Comment ça c’était à cause de lui ? Sale hypocrite va ! Maeda pensait que Kazuna avait envoyé Soshi pour lui soutirer des informations et comme il n’avait rien laissé filtré elle l’avait supprimé, certainement pour la faire taire ou bien pour le traumatiser lui et en faire un peu plus sa créature asservie. Ou bien les deux à la fois ?
Sans se presser (il n’avait aucune compétence médicale) il se rendit auprès de Soshi pour vérifier qu’elle était bien morte, sinon au vu de son état il aurait abrégé ses souffrances. Il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Même si la soirée avait fini de façon un peu bizarre, le jeune homme s’était tout de même bien amusé en compagnie de la belle Soshi.
Quelle ne fut pas sa surprise en constatant que ses mains arrivaient à traverser le corps de Soshi, comme si celui-ci était immatériel. Quelle était donc cette sorcellerie ? Il tomba un peu plus dans la perplexité quand le cadavre commença à se dématérialiser sous ses yeux. Bientôt tout avait disparu, il comprit alors que Kazuna avait du lui jouer un de ses mauvais tours.
De rage il frappa de toutes ses forces le sol avec son poing. Il ne comprenait pas Kazuna : elle lui envoyait l’une de ses filles pour lui soutirer des infos et elle lui projetait ce genre d’illusion malsaine. Il en avait marre d’être traité comme ça, d’autant plus que ce n’était pas la première fois. Il se releva, cacha ses mains grâce aux longues manches de son kimono et composa les mudras. Là ça allait chier !
Il se propulsa directement dans le bureau de Kazuna et défonça la porte à l’aide de son bras élastique. Profitant de sa rapidité et de l’effet de surprise il se servit de son bras pour l’enrouler autour de Kazuna, prenant bien soin de le serrer au maximum, non seulement pour lui faire mal mais aussi pour l’empêcher de composer des mudras. De sa main libre il attrapa la nuque de Kazuna et plaqua sa tête contre son bureau. Énervé il dit tout ce qu’il avait sur le coeur :
« -Je ne te comprends pas. Pourquoi est-ce que tu envoies une de tes filles pour m’espionner ? Tu crois que j’ai pas remarqué son p’tit manège avec ses questions sur mes origines ? Et puis tes sortilèges d’illusion il faut qu’on en parle aussi. Que ce soit bien clair, la prochaine fois que tu en fais un sur moi je sévirai. Alors réfléchis y à deux fois. Arrête de me traiter comme ta propriété. Il est bien loin le temps où tu disais que nous règnerions sur les bas fonds, j’ai plus l’impression que c’est toi qui règnes et moi qui suis ton esclave. »
Pour finir son regard changea, devenant carnassier, presque affamé :
« -Où sont-ils les combats que tu m’avais promis ? Hein ?! Tout ce que j’ai à me mettre sous la dent ce sont des ivrognes ou des vieux pervers. Si tu continues à ne pas satisfaire ma faim de combats qui sait où je pourrais la trouver ? Hein Kazuna ..?
»
Le sous entendu était clair. Il bougea la nuque de Kazuna, cognant légèrement sa tête sur le bureau, puis il désactiva sa technique, libérant ainsi la vipère. Il profita des dernières secondes de la vitesse que lui procurait sa technique fuuton pour filer, loin de la portée des techniques genjutsu de Kazuna. Une fois au bas des escaliers il ralentit et remit son col. Enfin il partit s’enfermer dans sa chambre, prenant bien soin de faire claquer sa porte, histoire que tout le monde soit au courant de son mécontentement.