Les deux protagonistes avançaient, la cadence se voulait d'être réduite, certes, Saïto s'était accoutumé de sa cécité mais Risako, elle, était privé de sa vue depuis seulement une semaine, en conséquent, même guidé par la main, chacun de ses pas étaient hésitant et manquaient de confiance... Piétinant le sol, elle tentait de s'abandonner pleinement à sa noirceur et d'avoir une confiance "aveugle" -ceci étant le terme le plus approprié- en son guide, elle cherchait l'utilité de ses autres sens, humant l'air, se concentrant sur les odeur environnante, jamais elle n'avait prit le temps et le plaisir de s'entraîner à un tel exercice. Ainsi, elle n'avait jamais porter attention au fait que toutes les ruelles transpirait l'essence du bois qui avait permit à bâtir chaque maison, chaque terrasse ou escaliers. Fasciné par un telle découverte, elle laissa apparaître un léger sourire en coin de lèvre, jusqu'à ce que la voix de son nouvelle entraîneur vint la ramener à la réalité, la questionnant sur la peur du regards des autres.
« Nullement... Mais je ne désire pas montrer de faiblesse et créer le doute dans le crâne de nos concitoyens... »
Risako ne souhaitait pas s'étaler sur ce sujet. Du moins, pas de suite... Alors, les deux aveugles continua à arpenter les ruelles du village dans un long silence, puis au bout de plusieurs minutes de marche, la Cheffe du village prenait confiance et cessa de piétiné afin de faire de petit pas plus assurée. Après un instant de ballade, l'atmosphère changea, il se chargea en humidité et un bruit de vague commençait à se faire entendre au loin. Des vagues, le bruit de la mer l'avait accompagné durant deux ans, comme tous autres Kirishitan. Elle avait été bercer par ses tumultes chaque soir lorsqu'elle s'endormait dans les bras de Salomon... Salomon, d'ailleurs, où était-il ? Que faisait-il ? Elle qui avait tant besoin de lui était disparu depuis plusieurs jours, bien que cela était une habitude chez lui, se considérant comme un Mustang sauvage et libre, son absence lui pesait...
« Merci Saïto... Tes capacités à te guider son étonnante ! Enfin je perçois le lieu de notre commencement de la même façon dont tu l'as perçu... »
Puis enfin, l'homme lui lâcha la main. Elle se tint droite, sans bouger le moindre orteil par peur de marcher là ou il ne fallait pas, certes, Saïto possédait une une canne pour s'aider à se mouvoir mais elle n'avait rien pour lui venir en aide. Alors, doucement, elle s'accroupie et tapota à l'aide de ses mains le sol, afin de juger si elle pouvait poser son fessier sur la surface. Chose qu'elle fit quelques secondes plus tard... Elle s’absenta durant un court moment, enfoui dans ses pensées puis rompit le silence de sa voix ténébreuse:
« Tu as raison, Saïto... Je suis la Cheffe et je dois me reprendre... »
« J'ai envoyé il y a maintenant plusieurs semaines, Moji, en reconnaissance dans les terres. Dès son retour, je prendrais connaissance de son rapport et dès lors,
nous rentrerons en guerre contre ce monde corrompu... Soit ils se soumettrons à nous autres soit ils périront... Et la fillette qui à oser m'ôter la vue subira mon châtiment... »
Reprenant un ton plus avenant, elle reprit:
« Pour cela, j'ai besoin que tu m'aides à atteindre l'excellence... tout comme tu l'as fait pour toi ! »