Alors paisiblement installés dans les terres d'Ame depuis près de 2 ans, voici que le destin, impitoyable comme toujours, décida de s'en prendre à nous une nouvelle fois.
C'est lors d'une paisible journée, rythmée par la routine des tâches quotidiennes, qu'un terrible cataclysme vint nous frapper de plein fouet. La terre se mit à trembler, le ciel se déchaîna, les constructions les plus fragiles commencèrent à s'affaisser tandis que les plus faibles perdirent l'équilibre sous la force sismique. En un rien de temps, le chaos régna en maître sur les terres fragilisées d'Awa Heiwa. Après un moment semblant interminable durant lequel le monde avait l'air de s'effondrer sur lui-même, plus rien. Profitant de cette supposée accalmie, les rescapés ayant réussit à tenir sur leurs deux jambes comme moi, accoururent auprès des moins fortunés. Certains blessés par une simple mauvaise chute et d'autres écrasés sous le poids de leur propre toiture. Fort heureusement, la plupart des blessés étaient légers et seul 2 victimes furent à déplorer. De pauvres fermiers dont le crâne fut écrasé par un débris de leur propre maison s'étant totalement effondrée. De plus, une drôle de sensation parcouru mon corps. Une sorte de mal-être indescriptible que je m'empressa de partager à mes proches. Visiblement, seule une toute petite poignée d'entre nous semblait affectés par les mêmes symptomes que moi.
Lors de la première nuit après cette catastrophe naturelle, tous choisirent de se réfugier dans notre bâtiment principal, habituel lieu de réunion et d'échange dont la structure avait particulièrement bien résistée face aux assauts de mère nature. Alors tous sous le choc et craignant une réplique, peu d'entre nous réussirent à trouver le sommeil cette nuit-là.
Ainsi, durant plusieurs semaines suivant la catastrophe, le calme sembla régner à nouveau sur nos terres avant de venir nous porter le coup de grâce. Ayant à peine eu le temps de nettoyer les gravats et de solidifier a nouveau les bâtisses fragilisées, voilà qu'un nouveau mal, pire que le précédent, vint s'abattre sur nous.
Au loin, un cri ou plutôt un hurlement inhumain résonna à travers le brouillard. En seulement quelques instants, deux créatures à l'apparence à la fois humanoïde et monstrueuse surgit de la brume, se ruant en notre direction. Rapidement, une seule option semblait s'offrir à nous : fuir au plus vite !
Nous ne sommes pas un village de guerriers ou de ninja et pour être honnête, à part moi, Satoshi et Liya, personne ne savait réellement se battre ici.
FLASHBACK
« Abandonnez tout sur place et sauvez vous au plus vite ! »
Avais-je crié jusqu'à m'en décrocher les cordes vocales. Jamais je n'avais ressenti une peur aussi intense de ma vie. Mon village, mes proches, tout risquait d'être anéanti en une fraction de seconde si l'on ne faisait rien.
Afin de couvrir au mieux la fuite des plus vulnérables, moi, Liya, Satoshi et 5 autres braves fermiers restèrent en retrait afin de retenir l'attention de ces monstres. Malheureusement, ce n'est pas avec quelques bulles, des fourches et 2 katana que l'on réussit à venir à bout de ces créatures et sans surprise, les 5 braves nous accompagnant furent déchiquetés en un rien de temps tandis que nous ne réussissions qu'à blesser l'un des deux monstre. Face à cette impasse et ne pouvant pas nous permettre de faire gagner plus de temps sans y laisser la vie, je couvra la fuite des deux derniers rescapés, attendant de les voir disparaître dans le brouillard avant de leur emboîter le pas. Dans ma fuite, parmi les corps déchiquetés jonchant le sol, j'apperçu un visage que j'aurais préféré ne jamais voir ainsi. Sekken Akira, l'un des dernier Sekken de Kiri et mon propre père était là, au sol, baignant dans une marre de sang, le dos totalement déchiqueté. Face à la haine et au deuil, j'hésita une seconde à faire demi tour afin de faire payer ces créatures pour tout. Toutefois, je me devais de rester en vie, pour Shonin, Liya, Satoshi et tout autre potentiel survivant. Awa était peut-etre détruit, mais notre communauté, au-delà du simple clan Sekken, devait avoir un avenir, ici ou ailleurs.