Le dernier fardeau


Le Cœur - Région de Kinchū, Avenue Rakuyōdōri

Année 8 | Printemps

I. Pacte de protection
Hattori Masashi, prisonnier et conscient que la mort approche, demeurait étrangement calme, enveloppé d’une sérénité presque irréelle. Chaque respiration semblait ralentir le temps, et dans ce silence, il méditait sur son dernier devoir. Son ultime souhait était de confier à Miwaku Kazuko ce fardeau secret qu’il portait seul depuis trop longtemps.
Raikage

La pièce baignait dans une lumière douce du petit matin, filtrée par des panneaux de bois finement ouvragés. Les tatamis exhalaient une odeur subtile de paille et de bois chaud, et l’air semblait immobile, chargé de l’attente d’un jour naissant. Sur une petite table basse en bois d’ébène trônait une assiette de raisins d’une rareté exceptionnelle. Chaque grappe semblait éclater de couleur et de sucrosité, comme si la lumière elle-même avait été capturée dans leur chair translucide. Il s’agissait d’une variété que l’empereur lui-même chérissait ; Yuukan d’hiver. Cultivée uniquement sur une île Hattori, dans une enclave protégée par un microclimat né du souffle ancien d’un volcan, elle était réputée pour sa douceur unique et son parfum subtil. Sa production était si limitée que posséder ne serait-ce qu’une grappe était un privilège que peu pouvaient se permettre.

Hattori Masashi échangeait des paroles légères avec les femmes du clan Miwaku, savourant une rare tranquillité. Ce simple bavardage, habituellement banal, prenait pour lui une teinte singulière : pour la première fois, il se sentait presque détaché de tout poids de responsabilité, comme si le monde extérieur pouvait bien continuer sans lui. Pourtant, ce sentiment de légèreté n’effaçait pas entièrement une tension persistante ; un dernier fardeau qu’il portait encore, lourd et secret, et qu’il rêvait de confier à une seule personne. Miwaku Kazuko. Elle serait là bientôt, il en était sûr, car les premières lueurs du matin filtraient à travers l’horizon, promettant son arrivée imminente. Il échangea une dernière parole à l'une des Miwaku présentes sur place :

Dialogue de personnage
« Ta fille doit rester à Kumo. Utilisation ou non, tout possesseur finira débusqué. »

Il y a 3 semaines

La Sainte Vierge

Kazuko frappa doucement à la porte, un geste codé et précis, signe discret de son arrivée à ceux qui savaient lire entre les lignes.

Lorsqu’elle entra, elle constata que Masashi-sama semblait, contre toute attente, prendre un instant de répit. Son physique portait les marques d’une vie durement éprouvée, chaque cicatrice racontant une histoire de combats et de pertes. Mais dans son regard, une lueur presque éteinte persistait, un vestige fragile du passé, désormais presque inaccessible.

Cette lumière ténue, bien que pâlie, réchauffa le cœur de Kazuko. Malgré les années et les épreuves, elle était heureuse de retrouver cet éclat, même s’il ne brillait plus comme avant. Avec une inclinaison respectueuse, elle prit la parole, sa voix calme et posée, prête à aborder les lourds sujets qui les attendaient.

Dialogue de personnage
« Masashi-sama... »


Son regard croisa celui de l’homme marqué par le temps, et malgré la distance créée par les années et les épreuves, elle sentit ce lien ancien qui les unissait encore.

Dialogue de personnage
« Cela fait de bien longues années. Combien de temps avait vous disparu après notre dernière conversation ? »


La Miwaku n’avait aucune raison de se méfier de lui. D’un geste mesuré et empreint d’autorité, elle invita les femmes présentes à se retirer, afin de pouvoir s’avancer davantage et prendre place auprès de l’homme. Elle s’installa délicatement à genoux face à lui, le regard empli de douceur et de sollicitude. D’une voix calme, elle demanda :

Dialogue de personnage
« Masashi-sama, souhaitez-vous un massage pour soulager vos maux, le temps que nous discutions ? »

La jeune femme n’était pas dupe, malgré sa mémoire partiellement endormie. Elle savait, au fond d’elle, que leur discussion ne serait pas un simple échange chaleureux, ni un retour aux souvenirs d’antan, mais bien un moment chargé de lourdeur et de vérités profondes.

Il y a 2 semaines

Raikage

La fin de l’empereur approchait, chaque seconde rapprochant inexorablement l’inéluctable. Malgré son rang, l’homme avait choisi une vie dépouillée d’ostentation depuis plusieurs décennies. Cette dernière nuit semblait être une parenthèse douce, presque irréelle, avant la fin.

Il salua sobrement, d’un simple hochement de tête et d’une légère courbette teintée d’humour, avant de répondre :

Dialogue de personnage
« Je ne saurais compter les années… sept ans, peut-être un peu plus. »

Masashi avait refait une dernière apparition à Kumo avant son énième disparition, afin de stabiliser le pouvoir récemment acquis par sa fille. À l’époque, il n’avait plus besoin de puiser dans son énergie, heureusement, car celle-ci n’était déjà plus disponible. Il accepta la proposition de la femme.

Dialogue de personnage
« J'accepte. Mes épaules souffrent récemment. »


Il reprit avec une teinte de sarcasme :

Dialogue de personnage
« Je ne te fais pas venir uniquement pour cela, Okasan. Ni particulièrement au sujet de ma jeune fille, Chizue. »

Il laissa ses mots flotter un instant dans l’air, pesant et précis.

Dialogue de personnage
« Je ne suis pas inquiet à son sujet. Elle ressemble à sa mère. »

Il y avait une partie de nostalgie dans son regard, comme si chaque souvenir ancien pesait autant que chaque décision présente. Puis, avec une douceur inattendue :

Dialogue de personnage
« Mais avant de continuer… comment vas‑tu ? »

Un silence s’installa, lourd de non-dits et de souvenirs partagés. Kazuko était la victime d'une longue illusion et peut-être même de la pire existante ; la lame maudite Hattori.

Il y a 2 semaines

La Sainte Vierge

Kazuko écarta avec douceur les cheveux de Masashi-sama avant de poser ses mains avec délicatesse sur ses épaules, comme si le simple contact pouvait effacer une partie du poids qu’il portait. Ses doigts glissèrent avec retenue sur les muscles tendus, usés par des années de guerre, de responsabilités, et peut-être, de regrets. Elle ne répondit pas immédiatement. Elle laissa le silence respirer, habiter la pièce, et leur rappeler qu’ils n’étaient plus les mêmes qu’autrefois. Sa voix s’éleva enfin, douce et posée :

Dialogue de personnage
« Je sais... Permettez simplement que je prenne soin de vous comme vous l'avez fait avec nous. »

Et ce sera probablement la dernière fois.

Mais là n'était pas le sujet. L'Hattori n'avait pas requiert la présence de la trentenaire pour discuter de façon banale. Kazuko détourna légèrement le regard, ses doigts suspendus un instant au-dessus des épaules de Masashi sans réellement exercer de pression. Elle inspira doucement, cherchant les mots justes.

Dialogue de personnage
« Ce n’est pas facile à dire… »

Répondit-elle enfin. Sa voix douce, mais emprunt d'incertitude.

Dialogue de personnage
« Depuis le Kakusei, je me sens... perdue. »


Dialogue de personnage
« Mon esprit étant parfois brouillé, confondant illusions et véritables souvenirs... »

Murmura-t-elle sans dissimuler cette fatigue pesante.

Dialogue de personnage
« Mais assez parler de moi. »

L’Okasan resta silencieuse quelques instants, le regard perdu dans un horizon invisible. Puis, d’une voix calme mais ferme, elle reprit :

Dialogue de personnage
« C’est plutôt votre état qui m’inquiète, Masashi-sama… Puis-je faire quelque chose pour y remédier ? »

Elle attendit, silencieuse, offrant sa présence comme une promesse discrète d’aide, même face à un fardeau aussi lourd.

Il y a 2 semaines

Raikage

Masashi demeurait immobile, sentant ses muscles se figer à mesure que les heures s’écoulaient… Était-il vraiment possible qu’elle ait découvert un poison Hattori assez puissant pour abattre l’ancien seigneur de la Foudre ? Kitto Kyoko semblait disposer d’une influence subtile mais bien réelle dans ce monde. Quant à Miwaku Kazuko, elle errait, perdue. Masashi avait sondé son énergie spirituelle à d’innombrables reprises ; pourtant, en ce jour funeste, elle avait changé. Elle n’était plus qu’un simple catalyseur, utilisé pour ramener à la chair un homme issu d’un autre temps.

Elle l’ignorait, mais elle avait eu, à la fois par chance et par malheur, l’occasion de traverser des siècles condensés dans un fragment d’histoire. Car l’énergie elle-même pouvait contenir des traces, des mémoires… et c’était sur ce principe que le clan Miwaku reposait. Dans son cas, Kazuko semblait posséder un lien singulier avec le Chakra de ce monde : une connaissance enfouie, inaccessible à sa propre lecture. Quelle ironie cruelle.

Cette jeune fille, à qui la vie n’avait encore laissé que trop peu de place, se retrouvait désormais lestée de bribes de savoir qu’elle n’était pas en mesure de comprendre.

Dialogue de personnage
« Les illusions ne le sont que parce qu’on choisit de les nommer ainsi. Si tu veux y voir plus clair, commence par apprendre à saisir les informations sans te perdre dans leur flot. »

C’était aisé de le dire, avec le recul des années, et sans la capacité innée des Miwaku. Masashi, lui, avait appris à reconnaître les signes de cette lecture, tandis que Kazuko devait en apprendre le déchiffrement. Similaires, et pourtant si différents. Alors, il répondit à son inquiétude :

Dialogue de personnage
« Voilà bien longtemps que j’ai accepté la fin. »

Son esprit s’égara aussitôt vers sa fille. Vers son fils.

Dialogue de personnage
« Comptes-tu rester éternellement passive face à ton destin, Miwaku Kazuko ? »

Les mots étaient rudes… mais Masashi ne l’avait pas convoquée uniquement pour la blesser.

Dialogue de personnage
« Je connais ta vie. Tes entraînements. Tes aptitudes. Il est temps de t’en servir pour trouver ta véritable place. »

Il poussa un long soupir. L’absence d’ambition l’avait toujours irrité. Kazuko s’était laissée piéger précisément parce qu’elle ne s’était jamais suffisamment écoutée.

Dialogue de personnage
« Pardonne-moi. Le moment est mal choisi… Hidemi, elle, demeure prisonnière du passé, n’est-ce pas ? »

Masashi se souvenait de leur dernière discussion. De cette femme bouleversée par le Kakusei et ses séquelles. Hidemi, l’esprit rationnel, avait eu toutes les peines du monde à admettre que leur monde échappait à toute compréhension. Elle demeurait Kumojin, certes, mais Masashi savait qu’elle n’était plus l’ombre d’elle-même.

Il y a 2 semaines

La Sainte Vierge

Kazuko resta silencieuse un instant, les paroles de Masashi résonnant profondément en elle. Elle sentait la dureté de ses mots, mais aussi la vérité qu’ils portaient. Son regard s’était baissé, hanté par cette passivité qu’il dénonçait, cette inertie qui la paralysait depuis le Kakusei, voir bien avant. Elle releva lentement la tête, son expression empreinte d’une résolution nouvelle, fragile mais sincère.

Dialogue de personnage
« Vous avez raison, Masashi-sama… Je me suis laissée submerger par la peur, par l’incertitude. Par ce poids invisible qui m’empêche d’avancer. »


Kazuko inspira profondément, comme pour chasser le brouillard qui obscurcissait son esprit depuis si longtemps.

Dialogue de personnage
« Je ne peux plus rester passive. Que ce soit pour Hidemi, ou ce qu’il en reste, pour ceux que j’aime, et pour moi-même… Il est temps que je trace enfin ma propre voie, même si elle demeure incertaine. »


Elle baissa à nouveau les yeux, sentant la lourdeur de la responsabilité qui s’installait, mais aussi une étincelle d’espoir qui commençait à naître. Kazuko sentit le poids de la responsabilité peser lourdement sur ses épaules alors qu’elle posait ses mains sur celles de Masashi, massant doucement ses épaules fatiguées. Elle savait que son rôle n’était plus celui d’une simple disciple, mais bien celui de quelqu’un devant tracer son propre chemin. Un chemin qui lui appartenait entièrement. Baissant les yeux un instant, absorbant les mots de Masashi, comprenant que ce dernier s’effaçait doucement, comme une lumière qui faiblit avant de s’éteindre. Ce n’était plus à lui de la guider, mais à elle de trouver en elle-même la force nécessaire pour avancer.

Dialogue de personnage
« Je vous promets que je ferai tout pour ne pas perdre ce que vous m'avez transmis. »


Dialogue de personnage
« Pas en tant qu'Okasan, mais bien en tant que Kazuko. Celle que vous aviez choisie autrefois, justement parce qu’elle osait s’élever contre l’absurde et l’injuste… »


Puis, avec un soupir doux, elle leva les yeux vers lui, déterminée à honorer ce dernier héritage, en puisant dans ses propres forces.

Il y a 1 semaine

Raikage

Kazuko restait toujours aussi docile et douce. Les années ne semblaient pas pouvoir changer sa nature. Masashi ne lui en tenait pas rigueur, mais il peinait à comprendre ce manque d'ambition. Comptait-elle rester une marionnette dans un monde de marionnettistes ?

Dialogue de personnage
« Soit. »

L’ancien Kage de la foudre savait depuis plusieurs mois que sa jeune sœur séjournait à la capitale. Dans d’autres circonstances, cette seule information aurait suffi à déclencher une guerre. Il poursuivit :

Dialogue de personnage
« On pourrait dire que le monde est rempli d’injustices, n’est-ce pas ? »

Son esprit revint alors au singe rouge, Usagi… contre toute attente, cet allié improbable l’avait soutenu lors de sa plus grande bataille. Sacré Usagi… tant de choses avaient été prévues grâce à toi. Mais ce temps était désormais révolu : les heures s’égrenaient à une vitesse impossible à mesurer.

Dialogue de personnage
« Quant à Hidemi… je n’ai pas eu l’occasion de la voir depuis trop longtemps. Elle me doit encore un service. »

Il sortit alors un parchemin, soigneusement enveloppé avec les moyens du bord, et reprit :

Dialogue de personnage
« Dans l’état actuel des choses, tu devras l’accompagner. C’est une mission particulière, la dernière. Celle qui effacera une anomalie de longue date. »

Une arme qui n’aurait jamais dû exister… pour protéger ce monde et éviter d’autres victimes comme Shizuka ou Kazuko. Les gestes de la Miwaku étaient précis, et peu à peu, le corps de l’ancien combattant se détendait, presque libéré du poids des années et des combats.

Dialogue de personnage
« Ce foutu poison gâche mon vin, Kazuko. Aucune Miwaku de la capitale n’est capable de produire de l’alcool Miwaku digne de ce nom. Il semble que ce soit une condition pour occuper ton poste. Je sais que le chakra ne se gaspille pas, mais pourrais-tu me faire cette faveur ? »

Kazuko l’ignorait, mais ce parchemin n’était que la suite logique de l’incident que provoquerait, sans le vouloir, Kitto Kyoko. Sans le savoir, elle portait une bague d’une valeur bien plus grande qu’elle ne l’imaginait.

Il y a 1 semaine

La Sainte Vierge

Kazuko sentit le poids du parchemin dans les mains de Masashi, comme si, en cet instant précis, le destin s’était matérialisé sous ses yeux. Elle savait que ce dernier message n’était pas simplement une mission parmi d’autres, mais un dernier appel à l’action, un défi lancé à sa volonté. Le murmure de Masashi, mêlé à la fragilité nouvelle de ses gestes, éveillait en elle une urgence sourde, celle d’assumer enfin pleinement son rôle.

Elle ferma les yeux un instant, cherchant en elle la force longtemps enfouie sous les couches de peur et de doute. Ce n’était plus un simple chemin à suivre, mais un combat à mener pour tous ceux qu’elle avait aimés et perdus. L’étincelle d’espoir qu’elle avait sentie auparavant se changeait peu à peu en brasier intérieur. Alors qu’elle relevait les yeux, un calme nouveau s’était installé en elle. Son regard, autrefois hésitant, était désormais habité par une détermination farouche. Elle savait que la route serait semée d’embûches, que les ennemis seraient nombreux et que l’ombre du passé continuerait à la hanter. Mais elle ne pouvait plus reculer.

Masashi parla alors, avec une douceur teintée d’amertume, évoquant ce vin au goût altéré. Kazuko esquissa un léger sourire, consciente que malgré la gravité de leur situation, ces instants simples étaient précieux. Sans un mot, elle se leva avec grâce, se dirigeant vers le coin où reposait une petite jarre de riz. Ce rituel, propre à sa lignée Miwaku, était bien plus qu’une simple préparation d’alcool : c’était un acte chargé de tradition, un mélange subtil entre patience, maîtrise et énergie spirituelle. Elle prit une poignée de riz qu’elle porta doucement à sa bouche, mâchant lentement, laissant le riz s’imprégner de sa salive. Son chakra circulait alors dans sa bouche, infusant les grains d’une essence invisible mais puissante. Pendant plusieurs minutes, elle se concentra, sentant cette fusion entre énergie et matière se créer sous son palais.

Puis, calmement, elle recrache cette pâte fermentée dans une jarre propre, faisant preuve d’une délicatesse et d’une précision que seule une Miwaku pouvait maîtriser. L’arôme qui s’en dégageait était riche, doux, presque envoûtant, promettant un saké d’une qualité rare. Kazuko regarda Masashi avec un léger éclat de fierté dans les yeux, tout en sachant que ce précieux breuvage serait le seul capable de chasser l’amertume de ces jours sombres. Puis, dans un mouvement fluide et gracieux, à genoux, elle tendit la jarre de ses mains vers Masashi, ses yeux brillant d’une fierté contenue. Ce rituel, aussi humble soit-il, portait en elle la force de ses racines et la promesse d’un avenir qu’elle voulait enfin affronter avec courage. Dans ce geste simple mais sacré, elle trouvait une ancre, un lien avec ses racines et une promesse silencieuse de renaissance.

Dialogue de personnage
« Tenez, Masashi-sama... »

Mais l’utilisation de ce jutsu n’était pas sans conséquence. Dans ce monde où l’énergie se faisait rare et où le chakra mettait bien plus de temps à se recharger, Kazuko ressentit soudain un léger coup de fatigue la gagner. La lourdeur de ses membres et l’épuisement accumulé depuis son long voyage à travers les rues de l’Empire, après des heures passées dans un train cahotant, se rappelaient à elle.

Elle inspira profondément, luttant contre cette lassitude qui menaçait de l’envahir, consciente que chaque effort demanderait désormais un peu plus de volonté. Pourtant, dans ses yeux, cette flamme indomptable refusait de s’éteindre. Un instant, elle posa son regard sur Masashi, dont le corps portait les traces visibles de la fatigue, des années de combats et des douleurs silencieuses. Elle se dit qu’elle n’avait pas à se plaindre, à côté de lui, son propre épuisement paraissait presque léger.

Cette pensée lui insuffla un regain de courage. Elle redressa les épaules, prête à affronter les défis qui l’attendaient, même si le chemin s’annonçait ardu. Car ce n’était plus le temps des doutes, mais celui de l’action.

Il y a 4 jours

Raikage

Masashi observa Kazuko s’activer avec une précision silencieuse, chaque geste chargé d’une grâce ancienne et familière. La petite jarre de riz fermenté reposait maintenant entre ses mains, le poids de la tradition et du savoir ancestral se mêlant à celui de l’instant présent. Il inspira profondément : le parfum subtil et envoûtant du saké flottait dans l’air, réveillant des souvenirs lointains ; des matins de sa jeunesse, des rituels simples mais sacrés, et des sourires que le temps avait pourtant effacés. Jadis, il avait été élevé par une précédente Okāsan, et il repensait à elle à chaque instant vécu. Sa douceur, sa gentillesse, son respect… Quelle femme.

Il prit délicatement la jarre, sentant la chaleur légère qui s’en dégageait. Chaque mouvement de Kazuko, chaque respiration, semblait résonner dans ses veines comme un écho du passé. Ce n’était pas un simple alcool… c’était un lien vivant entre générations, un héritage silencieux.

Masashi leva lentement la jarre à ses lèvres, ses doigts tremblant imperceptiblement sous l’effet de la fatigue accumulée. La première gorgée fut une révélation : douceur rare, goût subtil, équilibre parfait entre force et délicatesse, comme si toute la lumière de la culture Miwaku avait été capturée dans ce breuvage.

Après une seconde gorgée, il laissa échapper un souffle, presque un murmure, et dit enfin :

Dialogue de personnage
« Je te remercie… Okasan. »

Pour un empereur, appeler « Okasan » celle qui n’avait pas participé à son éducation n’était pas courant. Ici, c’était une exception, presque un privilège. Il inspira profondément, laissant la chaleur du saké se mêler à la douceur de l’instant, et expira lentement, comme pour graver ce moment dans sa mémoire.

Masashi reposa lentement la jarre sur la table. Le parfum du saké Miwaku flottait encore dans l’air, enveloppant la pièce d’une chaleur douce et presque sacrée. Dans ce silence partagé, il sentit un souffle de paix l’envahir, comme si, pour un instant fugace, le poids des combats et des responsabilités avait été suspendu.

Kazuko, immobile à genoux, observait l’homme devant elle, consciente de la rareté de cet instant, de la confiance silencieuse et de l’honneur implicite qu’il venait de lui confier. Masashi, lui, ferma les yeux, laissant le souvenir de chaque Okāsan passée, de chaque geste appris et transmis, se fondre dans l’éclat discret de ce présent.

Pour la première fois depuis longtemps, il se permit un léger sourire, fragile mais sincère, et sut, avec une certitude apaisante, que l’héritage de son clan, de sa lignée et de sa sagesse, était désormais entre de bonnes mains.

HRP : Je te propose de conclure sur cela. De ne pas RP forcément le départ. Si jamais nous souhaitons ajouter des choses à ce dernier échange, nous pourrons ainsi le faire plus tard.

Il y a 4 jours