Opportune revoyure

Iwata avait travaillé un peu ce matin avant de s'occuper de son fils, il avait 6 ans et était très malade. Elle avait, par chance, rarement eu à gérer ce genre de situation par le passé et était très satisfaite de la constitution généreuse de son enfant, car si elle était honnête, elle était vraiment très surprise de la capacité de son enfant à ne pas tomber malade malgré les endroits... pas forcément très hygiénique dans lesquels il traînait. Il avait pour aujourd'hui de gros maux de tête et de ventre. Il était vraiment mal et Iwata pouvait assurer qu'il ne faisait pas semblant.

D'un côté elle pensait qu'elle ne l'avait pas éduqué ainsi, de l'autre elle remettait de plus en plus son éducation, regrettant de ne pas être plus souvent là pour son enfant adoré. Elle aimerait être plus souvent présente pour lui mais malheureusement c'était plutôt compliqué dans sa position, elle travaillait surtout beaucoup. Mais en attendant, elle était dehors avec Amaya, elle le prenait par la main mais l'enfant n'était pas vraiment très coopératif, elle pouvait le comprendre. Elle voulait juste qu'il ne fasse pas de vague, elle n'avait pas vraiment besoin de ça. Elle cherchait simplement une boutique où il y'avait des médicaments ou bien un médecin, pas trop cher si possible.

Au coin d'une rue, elle entra dans une boutique, il y'avait des plantes de part et d'autres mais la Miwaku ne s'y intéressait pas vraiment, elle alla simplement voir la personne qui gérait cette boutique qui n'avait pas d'autres clients que Iwata et son fils, pour l'instant en tout cas. Elle la regarda et lui trouva un air, quelque chose qu'elle avait déjà vu quelque part, elle la connaissait ? C'était une bonne question mais pas la priorité.



Elle était complètement stressée donc elle en oubliait peut-être quelques formules de politesse supplémentaires étant donné que la personne qui gérait cette boutique semblait être une Hattori, mais son cerveau prenait trop de place à s'inquiéter pour son fils.

Le doux parfum des quelques plantes entreposées dans la pièce envahit les poumons d'Urushi, alors qu'elle prenait une grande respiration. Ce ne faisait que quelques semaines qu’elle appréciait les différents arômes qui s’entremêlaient concluant à ce mélange qu’elle commençait si bien à connaître, et qui devenait petit à petit une part d’elle-même. Elle en avait toujours rêvé, une boutique rien qu’à elle, avec pour objectif d’aider les autres par ses connaissances. Elle n’avait pas vraiment beaucoup de clients jusqu’ici, mais le peu qu’elle pratiquait suffisait à la combler de bonheur. Cela faisait plusieurs années qu’elle en avait eu le projet, discuté avec ses parents, ils furent (plus ou moins) ravis d’aider leur fille, elle leur était d’ailleurs énormément reconnaissante pour le soutien qu’ils lui avaient apporté. Elle n'avait pas vraiment changé depuis quelques années, elle faisait même un peu plus jeune que son âge.
Alors qu’elle alignait quelques objets afin de rendre l’endroit le plus parfait possible, elle entendit la porte s’ouvrir. À peine vit-elle leurs silhouettes, qui passaient l’entrée de la petite boutique, qu’elle reconnut immédiatement les personnes se trouvant devant elle. Une immense joie emplit le cœur de la jeune Hattori ce qui l’obligea à sourire, comme si tout le temps manqué avec cette jeune fille et son fils lui revenait d’un coup, la soulageant comme une averse lors d’un été long et brûlant.



Elle parla le plus doucement possible malgré la joie qu’elle éprouvait de retrouver une personne qu’elle considérait comme son amie, bien qu’elle eût questionné la nouvelle venue, elle était sûre d’elle. Elle remarqua cependant qu’Iwata ne semblait pas l’avoir reconnu, son visage traduisant un petit peu de confusion.



Elle posa sa main sur sa poitrine comme pour se présenter de nouveau, puis Urushi d’adressa au petit en souriant un peu plus, elle remarqua cependant qu’il était un peu pâle, ayant l’air de souffrir, et comprit la raison de la venue de son ancienne amie, elle mit de côté ses sentiments afin de se concentrer. Elle regretta cependant l’espace d’un instant les quelques années qu’elle avait passées à se consacrer à son rêve, s’isolant malgré elle des connaissances qu’elle avait pu avoir, ce qui la chagrinait aujourd’hui.



Même si la réponse semblait évidente, Urushi ne voulait pas risquer de se tromper et préférait avoir une réponse directement, le ton de sa voix était assez aigu mais elle parlait doucement comme à son habitude.

La gérante semblait l'avoir reconnue et pourtant Iwata restait interloquée par cette étrange situation. Elle se disait bien que son visage était censé lui dire quelque chose, mais la mère n'y voyait rien de plus qu'une personne qu'elle n'avait jamais vue. Elle exprima un petit signe d'interrogation et d'incompréhension, surtout que cette éventuelle inconnue avait l'air de connaître son prénom, et Iwata ne le comprenait vraiment pas.



Urushi était la fille sympa qu'elle avait rencontré il y'a plusieurs années, elle en avait gardé un excellent souvenir et malgré le fait qu'elle n'avait pas beaucoup changé physiquement, elle ne s'en était plus souvenue. Elle pouvait presque la considérer comme une amie tant elle l'avait marquée en fait. Elle avait également gardé le même tact et la même proximité qu'elle avait déjà eu avec Amaya, elle ne se rappelait plus de grand-chose de l’Hattori car sa tête avait été submergée par d'autres problèmes qui avait petit à petit laissé moins de place à ses différentes rencontres et à son passé.



Étant donné qu'elle ne l'avait quasiment jamais vu dans un état tel que celui-ci, elle ne savait pas trop comment agir et était ravie qu'une personne qu'elle connaisse et en qui elle avait plutôt confiance soit la pour l'aider et l'aiguiller. Maintenant qu'elle était plus rassurée, Iwata jeta un œil autour d'elle, c'était une boutique bien particulière mais qui semblait être fabuleuse, l'odeur qui venait des différentes plantes était formidable. La Miwaku se demandait si tout cela était à Urushi, c'était particulier car quand elle l'avait vu la Hattori devait avoir 4 ou 5 ans de moins, elle avait cependant gardé la même intonation de voix, très douce et rassurante. Mais elle avait entre-temps apparemment fait une boutique à elle, si les apparences ne la trompait pas.



Dit-elle doucement, en regardant autour d'elle. Iwata était très intriguée par ce qu'elle voyait, et elle avait bien ses raisons.

Lorsque Iwata la reconnue, la jeune Hattori eut de nouveau une vague de joie dans sa poitrine, un rien pouvait rendre sa journée merveilleuse, et c’est ce qui venait de se passer avec ces retrouvailles.

Cependant elle ne se laissa cette fois-ci pas submerger, elle avait du travail et devait se donner à fond, c’était très important pour elle. Elle écouta attentivement les symptômes du petit et bien qu’elle ait eu une idée de la source de ses douleurs, elle préféra utiliser ses compétences en Irou-Jutsu afin d’en être sûre.



D’un petit signe de la main, elle s’adressait au petit qui avait l’air de souffrir, puis elle la posa sur son ventre délicatement pour ne pas risquer d’appuyer dessus et le faire souffrir davantage.



Elle se retourna et saisit quelques plantes apaisantes qu’elle connaissait bien, pendant qu’elle s’occupait à les écraser, elle répondit à la question de son amie.



Elle tendit les herbes à Iwata.



Bien que son travail fût terminé, elle ne voulait cependant pas couper la discussion, trop heureuse de revoir des gens qu’elle avait connus.

Urushi s'approcha de son fils, elle était extrêmement douce. En revanche, la Miwaku ne savait pas qu'elle maniait les arts de la médecine. La mère avait toujours été très intriguée et respectueuse envers les gens qui choisissent dans leurs vocations de soigner d'autres personnes, c'était très louable. Ça ne l'étonnait pas vraiment que Urushi se soit orientée dans cette voie, c'était tout tracé pour elle.



Iwata aurait pensé à quelque chose de beaucoup plus grave en fait, mais au final ça allait et ce n'était pas grand chose. Maintenant, qu'avait-il mangé pour faire une indigestion récemment ? Autant elle n'avait pas les moyens pour lui payer des plats de qualité, mais elle faisait tout de même attention à ce qu'elle lui donnait à manger. Peut-être une allergie particulière ? Probablement pas Urushi le lui aurait dit. Enfin peut-être que ces deux phénomènes étaient liés, peut-être pas après tout. Pendant ce temps la Hattori prit des plantes et les écrasa, c'était sûrement des sortes d'herbes médicinales.



Iwata était très contente pour son amie, si ses parents avaient pu l'aider c'était génial ! Elle, elle ne pouvait pas en dire autant, mais c'était la vie et voilà tout. Elle récupéra les herbes que lui tendait la femme aux yeux jaunes en écouta attentivement les consignes qu'elle lui donnait.



Elle était un peu gênée de devoir s'en remettre à une amie pour traiter les besoins de son fils, mais d'un autre côté elle lui en était très reconnaissante car elle n'aurait pas eu la patience avec une personne moins gentille qu'elle. Urushi était très clairement un ange tombé du ciel, elle était gentille, apparemment talentueuse et était véritablement une humaniste convaincue. C'était une personne que la Miwaku appréciait et lui était sincèrement reconnaissante pour un tas de choses.



En fait, Iwata était carrément débordée et n'était pas prête à assumer un travail et un enfant. Mais de toute façon elle n'avait pas le choix, pas le choix du tout même. Mais ce qui comptait c'est qu'elle aimait Amaya comme la prunelle de ses yeux et n'avait pas grand chose à demander de plus. Évidemment il y'avait des moments plus compliqués et d'autres plus sympathiques à vivre, mais ainsi était faite sa vie, de haut et de bas.

Lorsqu’Iwata lui confessa son soulagement, Urushi fut ravie que ses compétences puissent être utile auprès d’une personne à qui elle tenait. Puis aider les gens dans le besoin était l’une des choses qui, à présent et depuis toujours, guidait sa vie.



Désormais Urushi était sur un petit nuage de bonheur, ce n’était plus sa journée qui était merveilleuse, mais les jours voire le mois qui suivrait.



La boutique était assez petite et plus ou moins cachée dans le village, on pouvait cependant facilement la voir si on y prêtait attention.



Elle était curieuse, peut-être un peu trop, elle espérait que sa question n’était pas trop intime, et craignait de mettre son amie mal à l’aise.



En imaginant son amie surmenée par la vie qu’elle menait, elle se lança.



Elle parla de façon incertaine, elle venait tout juste de retrouver son amie et son fils, peut-être que la Miwaku n’avait pas assez confiance en elle pour lui laisser son garçon.

L’idée de s’occuper d’un enfant l’enchanta, la jeune Hattori aimait beaucoup prendre soin des enfants, et voulait à tout prix les protéger de la dure réalité, car pour elle, l’enfance était l’un des moments les plus purs d’une existence humaine. Elle avait grandi et son monde n’était plus aussi rose qu’auparavant, elle essayait cependant de garder la tête droite et de continuer d’agir comme elle le faisait, épaulée par les valeurs qu’elle répandait du mieux qu’elle pouvait.

Même si elle n'avait pas beaucoup de clients, elle pourrait ainsi prendre le temps d'améliorer sa boutique, de rajouter des choses, de prendre de l'expérience dans la vente ou dans la gestion. Quoi qu'il en soit Iwata avait confiance en elle et la qualité de cette boutique avait l'air complètement incroyable, alors elle était sûre que cela marcherait. Un jour ou l'autre.



En soit la brune était serveuse, mais elle avait pas mal d'activités différentes à faire et dont elle devait s'occuper, il lui arrivait de danser, de faire nounou. Enfin bref, elle était polyvalente, c'était d'ailleurs pour ça qu'elle arrivait à s'en sortir pour que Amaya ne manque de rien. Mais ce n'était pas forcément simple tous les jours et il arrivait que la fatigue prenne le dessus. Ce qui n'était pas complètement anormal quand on voyait son rythme.



Cette proposition mettait la Miwaku vraiment mal à l'aise. Pas parce que la proposition en soit la mettait dans une situation inconfortable, mais parce que la jeune mère avait très envie d'accepter une telle proposition. Elle ressentait de la culpabilité car elle savait que son fils avait besoin qu'elle soit là pour lui. Mais, cette petite partie dans son crâne lui criait que ce serait beaucoup plus simple que quelqu'un s'occupe de lui de temps en temps. Particulièrement si c'était Urushi qui était une personne en qui la mère, et surtout son fils, semblait avoir confiance. Iwata avait remarqué que son enfant était plus à l'aise depuis qu'une autre présence bienveillante se faisait ressentir. Il aimait bien la Hattori et c'était un gros point positif.



Surtout que si Urushi voulait enseigner quoi que ce soit à son fils, elle avait carte blanche. La mère aurait aimé avoir le temps de s'occuper plus de son enfant que ça, de lui apprendre les arts ninjas et d'autres. Mais elle n'avait pas le temps, bien que ce gosse semblait complètement prédestiné pour cette voie. Enfin, Iwata espérait qu'Urushi insistera histoire que son enfant ne passe pas des après midi seul à ne rien faire.