Qu'est-ce qu'un ninja ?

L'empereur de Kumo faisait défiler les papiers depuis ce matin. La chasse de Buichi venait de débuter mais, ses quelques acolytes n'étaient pas aussi fiables qu'il semblait le croire. Le traquant lentement, Masashi gardait de précieux pions sur son échiquier. Il faisait suivre les plus suspects. Tuer viendrait à faire réaliser à Buichi qu'il ne contrôlait pas suffisamment la solution. Le monstre étant instable mentalement, il était risqué de jouer cette carte. Alors que le chef du clan déposait un document sur son bureau, des oreilles de lapin vinrent le déranger.



Soupirant pour montrer un certain manque de patience, l'homme observait son interlocuteur. Les questions étaient nombreuses. Malgré tout, il se limitait à ...

Derrière son masque, le lapin pouffait déjà de rire. La liberté n'ayant pas été bénéfique à son esprit. D'un air peu dérangé, il répondait comme si de rien n'était :



Sortant sa mixture, il poussait déjà le tout vers le Raikage. Bien que la gourde ne représentait pas grand chose, l'odeur ne pouvait que remémorer quelques bons moments du passé à la seigneurie. Le lapin continuait ainsi avec une certaine crainte ses dires :



Souriant derrière son masque, Usagi comprenait qu'il n'avait été nullement considéré comme un déserteur. Connaissant la paranoïa du père Hattori, il ne pouvait qu'apprécier.

Humant l'air, Masashi se souvenait de sa jeunesse. Du moins, principalement de celle en commun avec Usagi. Cet homme n'avait pas toujours été ce qu'il est aujourd'hui. Bien moins pâle. Bien moins fou. Malgré tout, un mensonge ne pouvait se pardonner aussi simplement. La nostalgie est une chose et la tromperie en est une autre...



Le ton grandissant, le Raikage observait le lapin, il représentait l'intégralité de son présent. Il ne pensait qu'à ça. Rien qu'à. Un mensonge. Un terrible mensonge. La trahison ultime de son père. Sans tout ça, cet homme ne serait qu'un pion, un simple et maudit pion ! Se levant, l'échelon suprême de la hiérarchie Kumojin s'approchait déjà de la fenêtre avoisinante. Observant Kumo dans toute sa splendeur.



Se retournant, le regard sévère du Raikage tiraillait sa cible.

Le lapin ne réagissait pas réellement aux dires du Raikage. Il le savait, un Hattori ne peut oublier. Un Hattori possède une trop grande fierté pour se remettre en question. L'oubli peut signifier une remis en question. Jamais Masashi ne le ferrait.



Bien que partiellement fou, Usagi savait parfaitement ce qu'il faisait. Il se considérait tout autant habile que le Raikage. Malgré tout, il connaissait sa principale faiblesse : LUI. Il était son propre problème. Il se détestait. Plus que tout, l'homme aurait préféré en être un autre. Malheureusement, tout ne se choisit pas..

Gardant toujours son calme, l'homme regardait avec mélancolie encore et toujours l'horizon. Ces questions ne ressemblaient pas au lapin. Il semblait exiger sa place au sein de Kumo, mais pourquoi ? Il ne serait jamais chose bienvenue. Il ne pourrait jamais se faire accepter. Il n'était rien. Il était mort depuis bien longtemps. Aujourd'hui, il n'était qu'un fichu lapin.



Imaginant le jour de cette découverte, le chef du clan Hattori en fermait les yeux. Impossible d'oublier. Ces mensonges. Son père était mort sans même s'excuser. Soupirant, Masashi reprenait de plus bel :



Silence.

Lentement, le nommé "Rabbit" retirait son masque. Cachant son village, il était sa punition d'être en vie. Le retirer était presque un crime. Malgré tout, il le faisait. Sans peur. Sans crainte. Il voulait faire comprendre le fond de sa pensée au Raikage.



Le seigneur de Kumo ne répondait pas. Bien évidemment, Usagi continuait craintivement :



L'homme souriait. Ses yeux jaunes perçaient les environs. Il ne mentait pas. Il n'avait pas besoin de cela.

D'une voix ferme, le Raikage enchaînait déjà :



Fermant les yeux pour mieux les rouvrir, l'homme ne pouvait s'empêcher de se refuser l'idée de le voir déambuler. Soupirant le plus profondément possible, il reprenait la discussion de plus belle :



Sans même l'observait, il continuait avec ton neutre.

Le lapin s'apprêtait à sortir mais, il se retournait une toute dernière fois en réajustant son masque :



Il ouvrait la porte pour ensuite l'outrepasser. N'était-ce pas ironique de recevoir un sermon de la part d'un lapin ? Usagi en était plutôt heureux. Il n'était pas mort. C'est que la remarque était plutôt bien passée. Il le savait comme personne, Kumo se devait de grandir. Sans ça, la guerre allait finir par pénétrer au sein de ce puissant pays.
Il retournait ainsi à son laboratoire, attendant encore et encore la visite de son "maître".