Maîtresse et Serviteur (Pv Zenjirou)


Les archives familiales recelaient de secrets et de légendes tous plus fantastiques les uns que les autres. Depuis des années déjà, Yukiko en dévorait les pages, faisant de ces univers de feuilles et de parchemins son monde à elle, ouvrant son imaginaire grâce à ces fenêtres ouvertes sur des territoires inconnus. La réalité n'avait pas le moindre intérêt comparée à ces puits de connaissances compulsés et répertoriés par ses parents, les leurs avant eux et ainsi de suite. Fade, sans la moindre saveur, elle s'échappait plus que de mesure de son environnement présent en s'isolant dans les lignes de ces ouvrages, dans le silence de son domaine, à la simple lueur de bougies.

Elle ne ressentait ni solitude ni inconfort dans ce fait, s'en satisfaisant à merveille. Elle n'enviait guère les jeunes filles de son age qu'elle ne connaissait pas ou peu, de toute façon, entourées de pseudo-amis et attirées par de piètres et futiles velléités. L'ennui qu'elle ressentait hors de ses propres murs était sans limites, exception faite des rares fois où elle se perdait en pensés, admirant la force des flots s'écrasant sur les falaises entourant le village de leur frêle et temporaire protection.

L'héritière des archivistes se perdait cette fois ci dans une fresque romanesque, contant les aventures d'une guerrière que rien ne pouvait, au premier abord, détourner de ses objectifs martiaux. Cependant, un homme issu des plus basses castes dont rien ne laissait attendre la profondeur de cœur apprenait à cette dernière à ressentir, contempler, apprécier son entourage autrement que par le fil de ses épées. Prise dans le flux du roman, elle se sentait la guerrière et son âme chavirait presque devant la douceur et la patience de l'humble ère, provoquant la déchirure inévitable au sein des sens de l'héroïne. L'homme, fasciné par la vaillance de la belle, ne se révélait pourtant pas à elle comme soupirant. De haute naissance, la duelliste émérite allait se voir mariée au puissant héritier d'un noble sang, du choix de ses géniteurs et non du sien. C'est alors que le brave jeune garçon en vint à...

Le bruit la dérangea finalement. On s'échinait à frotter quelque chose contre le bois d'une étagère, non loin d'elle, l'arrachant à la captation qu'exerçait le roman sur son âme. Elle chercha la source de ce nouvel ennui du regard et ses yeux rouge tombèrent sur ce jeune cerf malappris d'une branche bien moins noble des Gaikotsu que ne l'était celle de Yukiko. Elle ne savait que peu de chose à son sujet, si ce n'était que ses parents lui avait trouvé un travail au sein de la maisonnée. Homme de ménage. Ce n'était pas bien glorieux pour un garçon dont le corps paraissait taillé par la finesse des arts martiaux. Elle le voyait frotter, concentré à sa tâche, ses bras nus afin de lui faciliter les mouvements. Elle soupira d'ennui et se préparait à aller l'invectiver lorsque ses yeux sang tombèrent sur la couverture de son livre.

Son cœur se mit à battre sans raison apparente, incontrôlable et elle senti le rouge lui monter aux joues. Impensable, inacceptable. Elle était maîtresse de son corps et de son esprit et il était hors de question qu'un pitoyable parallèle fut envisagé par son inconscient entre sa situation et la fiction qui l'avait tenue en haleine quelques instants auparavant. Elle fronça les sourcils et se leva de son fauteuil afin d'aller toucher deux mots à l'opportun. Arrivée à sa hauteur, celui ci poursuivit son office sans prêter attention à sa présence, ce qui l'offusqua grandement. Elle se racla la gorge, battant du pied au sol, puis annonça d'une voix comparable à un vent polaire descendant d'un glacier naturel vers les plaines en contrebas, gelant tout sur son passage :

Dialogue de personnage
« Dites moi, paysan ? Je vous sommes de cesser de suite vos agissements. Allez donc récurer dans une autre pièce que celle où je me trouve. N'avez vous donc pas vu que je me situais là en quête de paix et de silence où bien êtes vous né aveugle et stupide pour ne pas faire les connexions nécessaire à cette simple compréhension ? »


Elle venait de clôturer sa phrase en croisant les bras de façon autoritaire, sans que son visage n'exprime autre chose que l'agacement.

Publié le 04 Avril 2015 vers 00h


Levé depuis l'aube pour s'occuper de l'immense demeure de ses employeurs et ainsi gagner le pain qui servirait aux soins de son grand-frère, Zenjirou accomplissait ses devoirs quotidiens sans trop se plaindre bien que récurer des biblos sans intéret d'une enfant glaçon pourrie-gâtée n'était vraiment pas des plus passionants. Il faisait cela depuis quelques mois maintenant, succédant à sa mère qui avait fini par mourir d'épuisement après avoir accumulé la fatigue de trois jobs pour subsister avec ses enfants. Son grand-frère travaillait aussi malgré sa maladie, mais se retrouvait toujours le bec dans l'eau à force de s'absenter, exténué. Le benjamin était encore trop jeune pour comprendre tout cela mais aidait déjà à la tenue de leur taudis à eux trois, c'était au moins ça...Or, il se sentait mieux ici, au chaud, et ses journées n'étaient pas perdues.

Cependant, les étagères de l'immense bibliothèques des archivistes étaient tellement chargées qu'il ne manquait pas de soupirer à chaque fois qu'il y entrait pour dépoussièrer. Aussi faisait-il ça en dernier, sachant pertinement qu'il n'aurait plus le courage ni la force d'accomplir grands-choses ensuite. Alors, lorsque la princesse des glaces vint lui en tenir deux mots parce qu'il dérangeait Demoiselle dans ses rêveries -il prenait les activités intellectuelles pour une perte de temps- un sourire narquois vint pointer sur ses lèvres.

Dialogue de personnage
« "Oh, pardon, Yukiko-dono. Je souhaitais seulement aérer un peu cette pièce et la débarrasser de toute cette poussière...Je comprends que la friction de mon chiffon sur la surface de ce vase anéantisse vos majestueux songes romanesques et sirupeux à souhait, mais voyez dans quel état je le trouve...Et il n'est pas le seul, j'en ai bien peur. Je ne voudrais pas que vos poumons en souffrent, n'est-ce pas ?" »


Son sourire moqueur s'était transformé en un autre, faux dans son amabilité. Qui était-elle pour lui demander d'effectuer ailleurs son dur labeur alors qu'elle se prélassait et rêvait bien tranquillement ?

Gamine.

Publié le 05 Avril 2015 vers 00h


Elle n'avait jamais vraiment échangée avec le jeune garçon jusqu'à présent. Et quelque part, elle se fustigea elle même d'être venue ainsi, car la réponse qu'il lui offrit fut des plus cinglantes, masquée derrière une patine de fausse-politesse. Ce bouseux, en plus de la déranger dans ses lectures, osait s'en moquer ouvertement. Le simple fait qu'il lui réponde était inacceptable. Il n'était qu'un serviteur parmi tant d'autres et aucun de ces derniers n'avaient le culot ne serait-ce que de la fixer avec... Qu'était ce que cela ? Du mépris ? Elle sentie son sang bouillir à cette interprétation, mais se gardait bien de le montrer. Il était inconcevable, inacceptable qu'elle lui concède une once d'importance. Il n'était rien, aucun avenir, aucune destiné. Coincé par le canevas étriqué de sa condition de pauvreté, l'obligeant à favoriser la moindre rente d'argent au lieu d'un entrainement qui aurait fait de lui un shinobi de talent, auquel cas il aurait servi à quelque chose.

Mais c'était son moment, son instant. Elle n'en avait que peu que l'on lui laissait avoir. On exigeait tant d'elle que chaque minute passée à rêver était chérie plus que tout. Elle savait que dans trop peu de temps, on la convierait à apprendre l'héraldique du clan et qu'une telle occasion ne se représenterait pas avant longtemps. Et ce pouilleux ne s'en rendait même pas compte. En un sens, elle se disait qu'elle ne pouvait pas en vouloir à ce simplet de ne pas comprendre cela avec les maigres capacités mentale dont la nature semblait l'avoir pourvu. Mais cela aurait été lui laisser le terrain libre à ce genre de comportement à l'avenir. Et si ses parents et les autres serviteurs ne l'avaient pas déjà dressé comme il se devait, alors elle s'en chargerait.

Dialogue de personnage
« "Non, Yukiko-dono, je ne m'étais pas rendu compte, pardonnez mon manque de clairvoyance."

C'est la chose qu'un esprit avisé aurait répondu à votre place au lieu d'ironiser de la sorte. Je ne vous permets pas de juger mes lectures, je ne vous permets pas ce regard que vous osez m'adresser. On attend trop de moi et je dois trop donner de ma personne pour laisser le moindre paysan m'arracher mon seul instant de liberté. Aussi, lorsque je dis que je recherche la paix, c'est qu'elle est trop courte et ne peut souffrir du moindre dérangement. »


La chose dite, elle se renferma dans son expression habituelle de désintérêt total.

Dialogue de personnage
« Vous seriez avisé de ne pas m'avoir contre vous et de satisfaire ma simple demande. Je n'aimerais pas à vous laisser imaginer le poids que pourraient prendre chacun de mes mots... En bien comme en mal. »


Décidément, ce visage dédaigneux qu'il avait naturellement, ce mépris qu'il lui avait adressé, sa façon de porter un jugement sur ce qu'il ne connaissait pas... Tout cela l'insupportait tant en lui qu'elle se demandait pourquoi elle n'avait déjà pas demandé à ses parents de licencier cet employé désagréable. Ce gueux la répugnait au plus haut point...

... Alors pourquoi son cœur continuait-il ainsi de battre de façon incontrôlée, tant qu'elle se sentait obligée de plaquer la main sur ce dernier, comme pour le masquer à la vu de ce garçon ?

Publié le 08 Avril 2015 vers 14h


Holala, mais c'était qu'elle répondait, la petite princesse. Elle cherchait même à faire peur ! C'était mignon tout plein. Zenjirou eut un sourire narquois et un peu amer. Il avait beau faire le malin, il ne devait pas oublier que celle qu'il avait devant lui n'était autre que sa supérieure, qui lui donnait son pain quotidien et l'espoir de ne pas finir en rebut de la société malgré tous ses soucis.

Cependant, il ne pouvait pas s'avouer vaincu. Pas encore. Il avait remarqué que cette fille se comportait étrangement, et se demanda si cela n'avait pas à voir avec sa lecture du moment. Allez, à tous les coups, c'était ça...Elle faisait la prude avec ses airs froids, mais c'était une humaine comme tous les autres, elle avait bien le droit de rêver, la coquine ! Et quoi de plus naturel que d'être embarrassée par la présence d'un homme lorsqu'on était une jeune fille qui rêvait d'aventure ? Il comprenait. Ce n'était pas en restant à la maison et en se montrant de toutes façons aussi froide que la glace qu'elle allait plaire à beaucoup d'hommes. Il se demandait même si elle avait connu l'amour au moins une fois dans sa vie...Il y avait peu de chance, hé hé hé.

Il rit à ces pensées indignes et idiotes, et sans rien dire par rapport à ce qu'elle venait de déblatérer, il montra du bout du menton le livre qu'elle avait encore entre ses mains:

Dialogue de personnage
« "Il raconte quoi, ce bouquin, au juste ?" »


Il abandonna la poussière et son chiffon, et se mit à s'approcher d'elle, patiemment défiant.

Dialogue de personnage
« "Alors ? Vous savez, j'sais lire moi aussi. Si vous êtes trop timide, je peux voir par moi-même." »


Le garçon ricana.

Publié le 20 Avril 2015 vers 22h


Alors les mots ne suffisaient pas. Ce garçon était trop simplet pour comprendre ce qu'elle représentait et ne concédait en rien la possibilité qu'elle ait un besoin fou de ces instants d'évasion. Elle n'ignorait rien de son trajet à lui pourtant. Il ne pouvait pas être aussi ingrat face à l'aide que sa famille lui prodiguait en acceptant de le rémunérer pour jouer les intendants. Certes, faire le ménage n'avait rien de glorieux, mais il n'y avait pas de sot métier. Au moins, son existence à lui était simple : Subvenir aux besoins des siens, trouver un moyen pour le faire... Et c'était tout. Absolument tout. Alors qu'une telle outrecuidance prenne place à la reconnaissance.

Elle l'entendait la défier. Elle le voyait avancer vers elle comme si elle n'était qu'une jeune fille sans jugeote, intimidée et vulnérable. Elle se dit à cet instant qu'il devait être sourd ou bien parfaitement idiot. Ne se rendait-il pas compte qu'elle tenait simplement son avenir entre ses mains ? Non... Elle ne serait pas puérile au point de le condamner d'un seul mot à ses parents, de lui fermer les portes à tout les emplois, de le radier de la liste des shinobis de Kiri. Elle ferait mieux que ça.

Elle allait l'éduquer, le forger.

Son coeur se stabilisa, ralentit son rythme. Elle le dévisagea tandis qu'il approchait, son expression méprisante sur le visage. Elle-même ne lui rendit alors qu'un calme plat, neutre et glacial à la fois. Puis elle murmura tout en formant les signes d'une seule main et d'une rapidité déconcertante :

Dialogue de personnage
«

Genjama no Jutsu.

»


Issues de nulle part, des chaines surgirent depuis les bibliothèques, fulgurantes. Puis elles vinrent s'enrouler autour des membres du jeune garçon dans un fracas de métal, étirant les bras l'un de l'autre afin de le contraindre à oublier totalement l'idée de répondre par quelque Jutsu que ce soit. Aucune demie-mesure, l'illusion projetée avait faite apparaître des dizaines de liens d'acier. Mais cela ne suffirait pas à lui faire comprendre ce qu'elle était. Elle s'approcha de lui à son tour, aussi impassible qu'une statue. A nouveau, elle murmura calmement, laissant danser ses doigts sans même les regarder :

Dialogue de personnage
«

Hitoribocchi no Jutsu.

»


Les archives se couvrirent progressivement d'un amoncellement de poussière telle que les bibliothèques en furent totalement recouvertes. Bientôt, la pièces parut comme abandonnée depuis des millénaires entiers, la lumières extérieure ne pénétrait plus, les laissant tout deux visibles à chacun, mais excluant toute possibilité de distinguer à plus d'une dizaine de mètres. Magnanime malgré l'affront, elle répondit à sa question :

Dialogue de personnage
« Cet ouvrage dépeint les traits d'une noble dame dont les talents martiaux sont sans égal, ainsi que d'un humble garçon dont la seule richesse est la noblesse de son cœur. Je pourrais effectivement vous en faire la lecture, vous y apprendriez probablement quelque chose d’intéressant, comme le fait que certaine personne savent reconnaître l'abnégation, l'altruisme et la grandeur d'âme de quelqu'un et le remercier pour cela. Mais la qualité de tout roman, c'est de savoir attraper son lecteur, de le laisser s'identifier à ses personnages. Je crains malheureusement que vous ne puissiez, en l'état actuelle des choses, être en mesure de vous identifier à quoique ce soit d'autre que votre petite personne. »


Il faisait quasiment sa taille, ce qui lui permettait de ne pas à avoir à le mettre à genoux. L'éduquer, oui, le rabaisser plus bas que terre, ce n'était pas son vœux.

Dialogue de personnage
« Nous entendons nous bien... Zenjirou il me semble, c'est cela ? Puis je vous recommander plus de tact, la prochaine fois que vous vous adressez à moi, ou bien suis-je en train de gaspiller ma salive et mes talents à tenter de vous ramener dans une voie qui ne vous mènera pas droit dans le mur ? »

Publié le 23 Avril 2015 vers 17h


Alors qu'il s'approchait d'elle, il la vit effectuer une série de mundras et cela le déconcerta. Il n'eut cependant pas le temps de se poser la moindre question que de solides chaînes surgirent d'il ne savait où pour le rendre complètement et brusquement à la merci de Yukiko. Il suffit d'aussi peu pour que sa fierté de l'instant vole en éclats. En lieu et place de l’orgueil et de la suffisance, son regard n'était plus empli que d'une intense incompréhension et d'une profonde crainte. Cette fille était folle. Non. Cette fille était un monstre !

Il enrageait au plus profond de lui-même d'être dans l'impossibilité de rétorquer. Cependant, il se rendit compte que son impétuosité le mènerait sans doute vers la misère, et ses frères avec lui. Cette fille était peut-être aussi froide que la glace et aussi violente que la tempête, elle n'était rien de moins que l'employeur qui subsistait à ses besoins. Vaincu, il soupira de lassitude lorsqu'elle fit en sorte que la pièce soit littéralement douchée de poussière, si bien que l'air était à peine respirable. Il allait vraiment nettoyer ça ? Zenjirou se demandait s'il ne préférait pas la mort à la vie et aux milles tourments qu'elle lui faisait subir. Mais qu'y avait-il au bout pour qu'il se donne tant de peine ? La récompense avait intérêt à être à hauteur de ses efforts !

Fatigué, il ne pouvait pas et malgré tout laisser à sa maîtresse le plaisir d'une victoire écrasante. Certains savaient quand se rendre, mais pas lui. Jamais.

Dialogue de personnage
« "Qu'est-ce que vous en savez, hein ?! Pourquoi vous me dites ça ?!" brailla-t-il lorsqu'elle lui dit qu'il était incapable de réflexion. "Mettez moi au défi. Allez-y ! Je vous assure que je pourrais bien vous étonnée ! J'ai reçu une éducation, moi aussi ! Ch'uis Chuunin, je vous signale !" »


Son énergie alimentée par un nouvel élan de volonté, il eut une terrible envie de se débattre, mais ne le put pas. Il grogna en plantant son regard dans le sien. Cette Yukiko...Il ne pouvait pas la supporter !

Et subitement, alors qu'il grimaçait, il se calma et se mit à sourire. Ce n'était pas un sourire mauvais, loin de là.

Dialogue de personnage
« "Zenjirou, ça vaut mieux que 'paysan'." dit-il simplement, dans un murmure doux. »

Publié le 29 Avril 2015 vers 00h


Téméraire. Impétueux. Même pris au piège, pieds et poings liés simplement par supposition faite à son esprit, il ne se laissait pas abattre. Futé, il ne le paraissait aucunement. Courageux cependant... Yukiko ressentait une certaine joie de l'avoir ainsi pris au piège, s'attardant ainsi sur cette conversation en apparence désagréable. En vérité, ces occasions étaient d'autant plus rare que ses moments de paix lorsqu'elle lisait, non, ils l'étaient plus encore.

Sans que ses iris ne puisse la trahir, douée d'un sens de l'observation aussi aiguë que discret, elle le détailla sans vergogne. Il était solidement battit, cela, elle l'avait déjà remarqué, mais ainsi immobilisé, elle pouvait d'autant plus en apprécier les détails. Son visage, au demeurant tiraillé par la colère frustrée d'avoir été piégé comme un rat, révélait un être qui ne tournait jamais les talons. Cela aurait du lui paraître une folie et lui révéler une profonde stupidité, mais au contraire, elle trouvait cette vaillance romanesque, rare. Précieuse.

Puis il changea du tout au tout. Transformation aussi étrange qu'incongrue dans sa situation. Souriant, chaleureux, il se présenta comme si elle avait pu ignorer son nom. Paysan avait été une insulte, pas un moyen de lui signaler qu'elle ne savait guère comment il s'appelait. Sa stupidité aurait du l'irriter, mais à nouveau, ce fut l'effet inverse qui se produisit. Une certaine naïveté courageuse personnifiait Zenjirou. Et dans l'expression qui était la sienne, elle parvenait à le distinguer bien mieux encore. Le visage du garçon n'était pas dénué d'un charme certain. Fin dans ses traits, ses cheveux encadraient joliment ses lignes.

Il se voulait brutal, mais il parvenait pourtant à se rendre doux. Était-il conscient de cela ? Tentait-il de l'amadouer dans sa position désavantageuse ? C'était plus que probable, même si cela amenait à la conclusion qu'il n'était pas aussi bête qu'il n'y paraissait. Elle décida de jouer le jeu de l'apaisée et d'un geste bref, fit disparaître la poussière et la nuit tout en maintenant les chaînes en place, on ne savait jamais.

Dialogue de personnage
« Eh bien, Zenjirou, voila qui est encourageant. Vous savez avoir un ton agréable lorsque vous y mettez du votre. Pour ce qui est d'être chuunin, cela ne prouve rien. Ils donnent ce diplôme à n'importe qui de nos jours. Et je compte bien vous mettre au défi, effectivement, mais pas celui de me prouver votre savoir ou votre éducation. Notre écart est bien trop grand pour que je puisse... Apprécier... Vos efforts sur le sujet. »


Elle fit demi tour, pensive.

Dialogue de personnage
« Mmh... Je n'aime pas trop cela. Mais j'ai ma petite idée. Je vais faire en sorte que vous soyez détaché à mon service personnel. Montrez vous à la hauteur et prouvez moi que j'ai tord en relevant ce défi auquel vous semblez tenir et je saurais me révéler un soutien précieux. Cela vous convient-il ? »


Elle l'avisa un instant puis se retourna, masquant son visage. Elle ne pu s'empêcher de se mordiller la lèvre inférieure en souriant à sa propre idée. C'était comme dans un livre ! Elle reprit ses esprits et fit volte face, les bras croisés, impérieuse et dans l'attente de la réponse de son prisonnier.

Publié le 02 Mai 2015 vers 10h


Irrité par leur emprise, Zenjirou tira brusquement sur ses chaînes même sans espoir de leur échapper. Que Yukiko l'appelle par son prénom alors qu'elle était si prompte à le mépriser l'avait touché, mais son agacement revint bien vite puisqu'elle se refusait à le libérer. Que la jeune femme le surnomme par tous les mots d'amour qu'elle voudrait, qu'elle se fasse douce et attentionnée, il ne devait pas oublier cette journée où elle avait usé de son Chakra sur lui. Il lui ferait payer. Du moins, était-ce là une douce idée qui lui traversa l'esprit, qui ne trouverait certainement jamais sa suite à moins d'un miracle ou qu'il se montre particulièrement malin, ce dont il doutait fortement. Il n'avait jamais été très sûr de lui. Oh, il pourrait se risquer, lui, et on savait qu'il avait l'esprit assez impulsif pour y trouver du plaisir, mais pas ses frères. Jamais.

Sous les songes égarés d'une victoire bien, bien lointaine, il baissa la tête et son visage se rembrunit misérablement. Il perdait patience, avec celle-ci,l'envie de se rebeller. Il acceptait doucement mais sûrement sa condition, serviteur d'une fille bien née aussi froide et redoutable que le plus implacable des hivers. Malheureusement, il ne pouvait que la détester pour le moment. Il réprima la colère qui lui enserra le cœur et la fierté alors qu'elle remettait en question son diplôme et ses compétences. Encaisser, puisqu'il y était contraint.

Il fit taire son instinct qui hurlait au massacre lorsqu'elle lui proposa d'entrer directement à son service. Quoi ? Servir cette...la voir tous les jours, obéir au moindre de ses caprices ?! Cette gamine pourrie gâtée ! Il préférait nettoyer la bibliothèque pleine de poussière au moins un millier de fois ! Son visage s'enténébra de la haine la plus pure lorsque la Princesse de Glace se retourna. Elle fit volte-face et le contempla de haut, alors il acquiesça sobrement. Il n'avait guère le choix, les décisions ne lui appartenaient pas. Plus, du moins. Il fallait du temps et de l'énergie pour qu'il se soumette complètement, mais c'était sur la bonne voie. Il passerait sans doute une très désagréable soirée et ne pourrait se regarder en face des jours durant, tout cela à cause d'un excès d'orgueil.

Heureusement qu'il aimait ses frères.

Publié le 05 Mai 2015 vers 02h


Il ne répondit pas, mais ce n'était pas la peine. Forte de son masque d'impassibilité, Yukiko parvenait à lire celui des autres et celui de Zenjirou était parfaitement expressif. Elle le vit se résigner, bien qu'elle n'avait souhaité qu'uniquement lui faire comprendre quelque chose, lui inculquer le respect qu'elle méritait, elle du se satisfaire de ce résultat. Une victoire était une victoire, mais elle n’appréciait pas le résultat.

C'était un garçon beaucoup trop fier, trop certain de vivre une situation injuste sans mesurer sa chance. Elle le soustrayait à des tâches ingrates et sentait qu'il ne voyait que la soumission. L'héritière sentait que le défi qu'elle lui avait lancé, elle se l'était aussi lancé à elle même, car il allait falloir un mont de patience infinie pour que cet esprit trop orgueilleux ne voit la réalité du geste de la jeune fille.

Elle était accomplie aux arts qui étaient les siens, briser la volonté des autres, imposer la sienne, c'était grisant. Mais pas à cet instant. Elle ne voulait pas d'un chien en laisse, elle voulait simplement révéler la noblesse tapit dans le cœur de ce shinobi là. Pourquoi Zenjirou ? Elle ne le savait pas. Il était tout à fait probable que cet instant n'eu jamais lieu s'il avait été à nettoyer une toute autre pièce que celle où elle se trouvait justement. Mais c'était ainsi à présent.

Elle le dévisageait de son expression inquisitrice. Il était impossible qu'elle l'ait totalement écrasé. Cette fierté, elle ne voulait pas la voir s'étioler. Elle avança, tout à fait à porté de bras du shinobi et brisa d'un revers de sa main libre la dernière de ses illusions. Les chaines disparurent dans les rayons de la bibliothèque comme si elles n'avaient jamais existé. Elle aurait voulu le relever, mais c'était un travail qu'il devait faire par lui-même.

Dialogue de personnage
« Rentrez chez vous, Zenjirou. D'autres feront ce travail dont je vous décharge. Reposez vous et réfléchissez. Cette journée vous sera rémunérée comme si vous l'aviez passée en ce lieu, j'insisterais auprès de mes parents pour cela. Déchargez vous de vos doutes, nous nous reverrons demain. Je vous veux en forme, l'esprit clair et concentré. Vous vouliez un défi et vous l'avez à présent. »


Elle manqua de rajouter que s'il se révélait un soutien plus qu'un serviteur, elle saurait l'en remercier pour cela. C'est ce qu'elle cherchait. Elle forçait un peu le destin en tirant sur les bons fils, mais le résultat était le même après tout. Elle fit demi-tour, rendant son pari d'autant plus risqué, mais le cheminement de ses pensés était allé trop loin et elle sentait le rouge lui monter aux joues. Implacable, sûre d'elle, c'était les images qu'il devait voir, comprendre qu'elle était une alliée de poids, solide en toute chose, et pas une simple jeune fille perdue dans ses rêves, en quête d'un minimum de liberté. Il se croyait contrit, il n'avait même pas idée de ce que cela signifiait pourtant. Elle lui montrerait, en temps et en heure. Son ton fut tout juste différent. Une pointe de chaleur s'instilla dans ce dernier. Elle ne voulait pas qu'il la déteste... Pourquoi ?

Dialogue de personnage
« Bonne journée, Zenjirou. Reposez vous bien. »

Publié le 06 Mai 2015 vers 09h


Il la trouva bien inconsciente de faire ainsi disparaître ses chaînes, encore un peu et il bousillait sa vie avec la sienne. Mais il n'en fit rien, non rien du tout. Il était conscient que s'il portait la moindre main sur cette fille, ses parents se chargeraient de le détruire. Et elle avant eux. Quelle chance elle avait...Sans doute était-il franchement jaloux de cette fille et cela l'avait amenée à la mépriser. Des parents, de l'argent, elle mangeait à sa faim et pourtant, elle ne souriait pas. Il était bien normal qu'elle rende au destin ce qu'elle passait à étudier.

Lui devait trimer, deux emplois ne suffisaient pas à relier les deux bouts. Les médicaments et les consultations de son grand frère étaient d'un prix exorbitant et il avait encore à répondre aux besoins de son petit frère. Heureusement, tout le monde se serrait globalement sa ceinture, mais lorsqu'il donnait de l'argent à son petit frère et que celui-ci revenait avec un nouveau jouet, il se sentait hurler de rage au fond de lui-même, et puis soupirer. Son frère était un gamin, il avait besoin de voir que la vie n'était pas si dure...

Il prit la fuite lorsqu'elle lui donna sa journée. Pas en courant, non. Mais il ne lui accorda pas un regard. Il devait maintenant trouver sur quoi se faire les griffes avant de rentrer...

Publié il y a moins d'un mois