L’équipe que nous composions était loin d’être parfaite. Même si nous progressions depuis notre combat d’intégration, beaucoup de chose restait à faire et notre apprentissage débutait. Solitaire depuis mon départ de l’école de Taijutsu, je n’imaginais pas à quel point j’allais apprécié la présence de mes nouveaux camarades. Quoi que nous puissions penser, Ishizu avait un don dans l’art de transmettre ses connaissances. De prime abord, elle est une femme sans empathie et bien trop impatiente, mais avec le temps, nous avons pu constater qu’il en était tout autrement. Petit à petit, la confiance s’était installé et l’image que j’avais d’elle changeait. Quant à mes camarades, la seule chose qui me donnait du baume au cœur, c’était la présence de Mai qui s’était résolu à nous suivre. Sora… sora ! Elle n’a pas changé et elle restera une éternelle rivale au sein de cette équipe.
Aujourd’hui ne sera pas un jour comme les autres. Nous partons en mission, et pas n’importe qu’elle mission. Nous en avions terminé avec les babysittings, les chasses aux loups ou encore aux recherches de chats perdus. Non, aujourd’hui, nous allons agir pour le bien commun. Plus encore, nous agissons pour la sécurité de notre village. La disparition d’un Kirishitan posait de nombreuses questions. Si les raisons de son départ sont imaginables, ses connaissances accrus sur notre région forestière faisait de lui une personne sensible et dangereuse pour notre sécurité. Mais comment imaginer retrouver un tel individu sans le moindre talent de senseur et de pistage ? Loin d’être défaitiste, j’étais pourtant loin d’être le plus optimiste de la bande.
Sur les ordres d’Ishizu, nous nous sommes rapidement mit en position de… en position de… attend, qu’est-ce qu’elle a dit ? Après réflexion, nos positions formaient une sorte de croix. Oui, ça doit être ça. En position de croix. Décidément, je devrais arrêter de penser à autre chose si je ne veux pas encore me faire remarquer. Les bras le long du corps, je regardais à la fois devant moi et derrière moi, évitant ainsi toute attaque surprise hors de notre champs de vision. Lampe torche à la main, je me demandais vraiment s’il s’agissait de la meilleure façon de s’engouffrer dans cette nuit noir. Peut importe, la cheffe, c’est elle.
La nuit avait été longue et épuisante. L’aube nous offrait enfin les premiers indices. Un camp de fortune présentait un feu récent, encore tiède. Un restant de champignon se trouvait non loin dudit camp et confirmait la présence d’un individu. Etait-il encore là ? Nous le saurons très vite.
Assise en tailleur, Ishizu semblait annoncer notre repos bien mérité. D’un air inquiet, je demande :
« Doit-on garder la position en croix ? »
Les yeux grands ouverts, je sentais les regards désespérés de mes camarades se poser sur moi. Qu’avais-je dit de mal ?
« C’est quoi votre problème ? »
Les questionnais-je l’air abruti.
Finalement, j’imite notre sensei, gardant une position assurant les arrières du groupe. Quelle direction pouvait-il avoir prit ? Très bonne question et je n’en savais strictement rien.
« Un senseur ou un pisteur n’aurait pas été de trop, Ishizu-sama. »
Si seulement j’avais pensé plus tôt à récupérer une carte de nos forêts avant notre départ… quel idiot. C’est étonnant que notre sensei n’y ai pas pensé.
« Une carte de nos forestiers serait d’une grande utilité. Peut-être l’un d’entrevous y aurez pensé ? »