Urushi écouta attentivement les paroles de son interlocuteur, elle était tellement heureuse d'avoir réussi à partager ses pensées. C'était exactement ce qu'elle avait voulu dire, soigner la pauvreté et le mal semblable à une maladie pourrait donc stopper la délinquance et les mauvaises intentions des personnes. Un sourire véritablement joyeux se formait sur ses lèvres, elle acquiesçait gaiement tout le long et sa joie s'accumulait.
La commande prise précédemment arriva et la jeune fille observa Yuhei anéantir une partie du gâteau. Elle remarqua alors que c'était les mêmes que ceux tombés au sol un peu plus tôt, elle pensa qu'il devait donc vraiment les aimer ou alors qu'il avait l'habitude d'en prendre souvent. Le regarder en train d'attaquer cette pâtisserie l'amusait et elle eut un petit rire, elle se dit qu'elle appréciait sa compagnie, et le considérait déjà comme un ami. Elle porta ensuite, de ses deux mains, son thé au jasmin à ses lèvres et en accueillit une gorgée, c'était vraiment merveilleux et la saison ne faisait qu'embellir la chaleur qui se diffusait en elle. Elle en prit une autre gorgée alors que l'homme en face reprenait la parole.
Cette fois, au mot tué, elle manqua de s'étouffer en avalant de travers et posa brusquement sa tasse afin de ne pas la renverser. Elle toussotait et ramenait ses mains, l'une de dos qui couvrait sa quinte, et l'autre qui frappait machinalement sa poitrine comme ci cela servait à la faire passer. Ses poumons lui brûlaient et elle manqua de s'exclamer "quoi" entre deux crises. Il reprit une bouchée de ce qui semblait être l'un de ses gâteaux favoris, et cela lui laissa le temps de calmer sa toux. Puis il continua de parler.
Un choix... il avait raison, depuis toujours Urushi voyait vraiment la délinquance et le mal comme une maladie, et ne s'était donc jamais posé la question si c'était ou non voulu. Elle n'avait jamais vu les choses de ce point de vue et cela avait presque bouleversé sa vision des choses. La jeune fille ne comprenait pas comment on pourrait faire du mal volontairement et par simple méchanceté, il lui semblait impossible d'exécuter ces actions par pur sadisme, elle mêlait cela à de la folie, et donc à la maladie. Mais alors que sa conception de la délinquance évoluait, elle s'exclama en se retenant de se lever soudainement.
« Mais alors si c'est un choix ! Ça veut dire qu'ils peuvent changer de chemin et revenir sur le bon ! »
Cette révélation fit réapparaître sa joie et elle continua plus doucement.
« Si c'est un choix, il doit bien y avoir une raison qui les guide... Il suffit donc de la trouver et de les aider ! Et ceux qui sont atteints de la folie... Je pense qu'il faut les soigner ! »
Elle voyait les choses simplement, peut-être un peu trop, mais cela faisait sens dans sa maigre compréhension du monde et dans sa confiance envers l'être humain. Après un petit soupire qui l'a calma définitivement, elle reprit.
« Merci de m'avoir aidé pour ça, vraiment »
Elle se sentait réellement redevable envers lui, car elle voyait désormais la délinquance comme une maladie et un choix.