On entrait dans la grange, chacun des pas de ce qui l'avait suivit était lent et résonnait jusque dans sa poitrine la faisant grandement frissonner, Ashara était frigorifiée à l'idée de finir comme cette famille. Malheureusement pour elle, la kunoïchi n'était pas le genre doué en combat... Un affrontement ne changerait sans doute rien à sa situation. Alors, elle se contentait de rester immobile dans sa ridicule cachette sous la toile. La jeune femme fixait le plancher devant elle, une ombre grandissait devant ses pieds. La Kirishitan serrait ses genoux contre sa poitrine pour ramener un peu plus ses jambes de son corps. Sa voix. Ça y'est, on l'avait découvert, c'était comme un foudroiement dans son dos qui la paralysait. Tellement qu'elle eut du mal à vraiment écouter ce que l'homme lui disait.
Pourtant, apr;s quelques secondes, Ashara fronçait les sourcils et relâchait un peu son étreinte en relevant un de ses bras pour dégager la couverture qui la cachait. L'homme avait l'air tout aussi effrayé qu'elle et réclamait son aide et ce dernier se risquant même à lui demander si elle était ninja. Ses yeux toujours grands ouverts, la jeune Kirishitan ne pouvait se résumer à aider un étranger alors qu'elle n'était même pas sûre de pouvoir s'en sortir seule. Si une personne en détresse avait été capable de la voir et de la suivre, sans doute que le meurtrier aussi. Craintive, la demoiselle posait une main sur un baril pour s'aider à se relever en tentant de ne pas trop trembler.
Les épaules rabattues sur elle-même, son regard fuyant vers la porte et les fenêtres avant de regarder l'étranger désespéré qui se tenait devant elle.
« Est-ce qu'on t'a suivi jusqu'ici ? »
Lui demandait la jeune femme avant de se déplacer dans la grange pour faire mine de regarder à l'extérieur. Mais en réalité, la demoiselle cherchait de quoi s'armer. La réponse que lui donnerait l'incconu n'avait vraiment aucune importance, c'était seulement question de lui faire croire que peut-être elle pouvait l'aider et peut-être le mettre assez en confiance pour s'en rapprocher.
« Tu sais s'ils sont nombreux ? »
Une question dont la réponse pouvait lui être utile. La jeune femme ramassait un vieil outil, plus précisément, un crochet pour déplacer les bûches. Celle-ci serrait fermement le manche entre ses doigts avant de faire tomber sa manche pour le cacher du mieux qu'elle le pouvait. Son coeur battait la chamade, ou pour ce qui ce trouvait dehors, mais aussi pour ce qu'elle s'apprêtait à faire à cette pauvre personne, mais si elle pouvait lui acheter un peu de temps pour lui permettre de s'enfuir, Ashara n'était pas du genre à hésiter bien longtemps.
« On ne peut pas rester ici indéfiniment, c'est beaucoup trop dangereux. »
L'homme maintenait ses yeux fermés... Ce qui rendait la kunoïchi méfiante, mais aussi... Cela lui donnait une chance de s'en approcher sans qu'il ne la voit lui porter un coup...
« Je crois avoir une idée. »
Disait la jeune femme en s'approchant du malheureux. Elle était un peu derrière lui sa gauche, sa main droite s'élançait d'un coup sec pour planter le crochet dans la cuisse droite du pauvre homme. Elle posait sa main sur son épaule pour le forcer à tomber vers l'avant se penchant près de son oreille.
Ashara profitait de sa souffrance pour sortir par l'une des fenêtres de la grange se coupant l'intérieur de la main sur un morceau de vitre cassé. Son cri devait pouvoir attirer le ou les meurtriers sur lui et donnerait une chance à la femme de fuir plus loin... Loin... Mais où ? Plus elle courait, plus elle s'enfonçait dans cette brume épaisse, l'endroit semblait presque se refermer autour d'elle, même les cris venant de la berge n'existaient plus. Son coeur battait à faire trembler les rochers. La femme gémissait en sentant cette brûlure dans le creux de sa main.
Celle-ci se dépêchait à déchirer un coin de sa tunique et léchait sa plaie pour enlever le plus de sang avant de bander sa main grossièrement pour tenter de contenir l'hémorragie. La kunoïchi tournait sur elle-même, celle-ci ne savait même pas d'où elle arrivait et vers où elle comptait aller. Aucune lumière, aucune silhouette que cet épais brouillard. La femme fermait les yeux en mordant sa lèvre inférieure en tentant de réfléchir ou ressentir un repère. Incertaine de ce qu'elle devait faire, mais sûre qu'elle ne devait pas rester planter là, Ashara reprenait sa course pour essayer de sortir de cette brume infernale. Tout ce qu'elle entendait, c'était ses pas, sa respiration saccadée et les battements de son cœur qui rebondissaient dans sa tête.
Rapidement, le brouillard se faisait moins dense et une grande tour de pierre se dressait devant elle. Celle-ci plaquait ses mains contre la paroi rocheuse et la tapotait doucement en faisant le tour. Une porte en bois verrouillée l'empêchait d'entrer. Si elle était verrouillée, c'est que personne n'y était. En concentrant son chakra dans sa main, Ashara forçait la poignée pour casser le verrou afin d'entrer dans cette tour. Celle-ci fermait rapidement la porte en s'adossant contre elle. Celle-ci pouvait enfin reprendre son souffle. Elle se trouvait dans une pièce circulaire avec une commode, un lit, une table et deux chaises... Quelques livres, des notes et une lanterne froide... Puis un immense escalier circulaire qui lui passait au-dessus de la tête. Elle devait se trouver dans un phare, donc en bord de mer...
Reprenant un peu son calme en entendant rien de suspect aux alentours, la Kirishitan se décollait de la porte pour explorer un peu la pièce à la recherche d'une trousse de secours ou bien quelque chose à boire ou manger. Elle était si nerveuse qu'elle avait du mal à ne pas faire de bruit.