Paix à l'âme en peine.

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Aujourd'hui allait être une journée, difficile et compliquée. Difficile de part l’acte médical que je devais engager dans des conditions des plus discutables, et compliquées, car la procédure ne m’était pas des plus familière. Je me lançais dans une grande première de ma carrière de médecine, mais certainement pas la dernière fois que j'aurais à pratiquer une telle chose. Trois jours après avoir appris la grossesse de Kaiya me voilà prêt à pratiquer un avortement à la façon Kumojin. À Kiri j’en avais déjà fait quelques-uns avec mon maître en Iroujutsu, mais cela se fit dans des conditions différentes. Bloc opératoire, instrument stérilisé, pièce aseptisée, médicament, et plusieurs médecins en cas d'hémorragie. Ici, c’était un avortement “ de bonne femme “ à l’ancienne avec alcool et herbes médicinales sous contrôle de deux médecins. Il fallait dire que Kumo m’offrait de nouvelles perspectives de carrière dans la médecine. Aider, soigner, guider, hospitaliser le peuple certes, mais ce Miwaku m’avait offert la possibilité de travailler dans des sphères plus hautes. J’aurais sûrement grand intérêt à m’intéresser à la médecine dirigée vers les Hattori en plus de celle que je pratiquais déjà pour tous les mondes.

Mais je devais me concentrer. C’était un avortement à huit-clos. Je n’avais pas encore de cabinet, j’étais toujours un médecin à domicile. J’avais arrangé un nouvel appartement en cabinet donc. C’était un appartement vide évidemment, mais je n’avais pas eu grand choix. La “ chambre parentale “ était devenue “ le bloc opératoire “ de fortune et la seconde chambre ferait plus tard office de bureau pour les consultations. La salle d’opération de fortune était sommairement préparée pour l’occasion et serait réaménagée de sorte à faire moins peur. Une table en bois collé à un mur, un oreiller, un drap pour qu’elle puisse avoir un minimum d’intimité, des sangles… Si jamais… Et évidemment tout ce qu’il faut pour opérer.


Je l’escortais alors jusque la pièce qui serait certainement une salle de torture pour elle mais nous n’avions guère le choix. Elle ne voulait pas de ça en elle, je me devais de le lui retirer. Mes convictions n’avaient pas leurs places sur mon lieu de travail. Aujourd’hui, seule la vie de Kaiya importait.



Je quittais alors la pièce sans attendre pour aller chercher cette fameuse Kagero dont Nobuhisa m'avait vendu les services au prix d'une dette envers lui et ses plans certainement étrange. Mais cela valait bien une chaîne à mon pied si je pouvais sauver ce qu'il restait de force mentale à un membre de ma propre famille. Je me dirigeais alors vers les portes du quartier Kaguya, espérant que la shinobi ne soit pas en retard. Elle devait être escortée en toute logique jusqu'à nos quartiers pour s'assurer de sa présence… D'ici quelques minutes… J'allais devoir me concentrer. D'ici quelques minutes…

Le jour était arrivé. Ce jour signifiait la fin d’une vie et le début d’une autre. Étais-tu seulement prête pour ce qui t’attendait ? Arrivais-tu seulement à imaginer la douleur que tu allais ressentir ? Tes premiers pas dans la pièce te glacèrent le sang. La seule chose rassurante était Kyota, sans lui tu n’aurais probablement jamais osé parler de ce « problème ». Tu ne manquas pas de remarquer les sangles, celles-ci te donnèrent toujours plus de frissons. Pendant un instant, tu hésitais à faire demi tour et partir en courant de cette pièce austère. Mais pour aller où ? Tu n’avais pas d’autres solutions. Tu devais le faire. Il n’y avait plus de retour en arrière depuis le moment où tu as décidée de te confier. Ce n’était plus le moment de revenir sur ta décision. Tu restas silencieuses un long moment, tu te contentais d’écouter Kyota te dire ce que tu redoutais déjà.



Un vilain mensonge pour te donner confiance. Si seulement tu avais la résistance de tes congénères, cette épreuve n’en serait que plus facile. Mais tu n’étais qu’une bâtarde avec un bâtard dans ton ventre. Était-ce la pire douleur que tu allais ressentir de toute ta vie ? Probablement. Mais la vie reprenait toujours les chances qu’elle te donnait d’une façon ou d’une autre. Cette fois, tu allais souhaiter que ta vie s’arrête, que tout ceci ne soit qu’un cauchemar duquel tu allais te réveiller. Mais non, tu le sens, l’odeur de la pièce, sa fraîcheur. Tout ceci est bien réel, c’est ta vie.
Tu te changeas, tu ne te pressais pas, tu souhaitais retarder ce moment le plus possible. Tu craignais le retour de Kyota et de son « assistant », il signifierait le début de cette épreuve.

Vêtue de cette simple blouse, tu t’assieds timidement sur le bord de ta future table de torture. Tu sentais ton pouls s’accélérer, tu commençais à avoir terriblement chaud. Sans parler de cette terrible douleur à l’estomac, était-ce le fait d’être anxieuse ? Ou était-ce la vie en toi qui savait ce qui l’attendait ? Essayait-il de te faire passer un message ? Tu tentais de reprendre tes esprits, ce genre de pensées n’était que pure folie. « Cet enfant ne doit pas être. » Tu te le répétais sans cesse depuis trois jours. Qu’aurais-tu fais de lui ? Ses origines étaient… sombres. Il n’était le résultat que d’une histoire violente et sans pitié. Tu souhaitais te convaincre que c’était le meilleur choix à faire. Tu considérais que ce genre de choses ne t’étaient pas destinées, encore moins dans le cas présent, c’était tout simplement impossible d’y songer.

Les minutes suivantes furent longues, les mains jointes, tu fixais le sol. Tu n’attendais que le bruit d’une porte qui s’ouvre. Ce n’était qu’un mauvais moment à passer, qu’une étape, te répétais-tu. Après tout cela, une nouvelle vie s’offrait à toi. Mais même si ton corps survivait à cette épreuve, la Kaiya que l’on connaît survivrait-elle ? Ou ce corps ne deviendrait-il qu’une enveloppe vide de toute envie de vivre ? Le résultat allait être connu sous peu, Kyota avait promis que ça ne durerait pas longtemps pas vrai ? Espérons alors qu’il ait été totalement franc avec toi.

L’envie n’était pas présente mais le choix n’était pas le sien malheureusement. La geisha avait le devoir d’endosser son rôle de médecin pour la matinée n’ayant pas vraiment eu l’opportunité de refuser l’offre. Elle n’avait pas reçu de menace, mais le ton n’avait pas été très amical lors de son entretien avec le chien de la main de l’empereur. L’espion n’avait pas pris la peine de sous-entendre qu’il serait difficile pour elle de se sortir de ces quartiers si elle n’obéissait pas, elle le savait au fond d’elle que le pouvoir n’était pas de son côté. Elle attendait depuis plusieurs minutes avant qu’il ne vienne frapper chez elle pour l’escorter sur une partie de la route. Le silence était pesant et les deux n’avaient pas véritablement de sujet en commun. Elle serre la poignée de sa sacoche de médecine et tante tout de même de lancer la conversation pour savoir exactement ce qu’elle allait devoir faire aujourd’hui. Il n’en savait pas plus qu’elle au final, la conversation s’arrête donc à ce point précis et Nobuhisa ne fait même pas un effort pour ne pas prétendre être heureux de la voir hors de ses pieds. Elle n’était pas dupe et il ne faisait que jouer avec elle. Sauver un Kaguya n’était pas une mince affaire, mais cela ne l’effrayait pas le moins du monde. Elle n’avait rien à leur demander et n’attendait rien de leur part. Ils étaient le nouveaux faire valoir de l’empire et tout ce qu’elle demandait était de ne pas les voir se mettre sur son chemin pour obtenir un statut digne et la reconnaissance qui leur revient.

Elle est interpellée par le jeune éphèbe qui lui signale le fait de ne pas pouvoir l’accompagner jusqu’aux quartiers en question avant d’être mise sous la surveillance d’un des officiers de la garde de Kumo pour qu’elle puisse rentrer sans encombre dans le quartier d’habitation des Kaguya. Elle apercevera un homme au cheveux blanc se diriger vers elle. Elle saisit bien rapidement la raison qui poussait l’espion à ne pas venir mettre les pieds ici. Il serait immédiatement forcé de rester enfermé avec les anciens Kirijin. Kyota ne prend pas vraiment le temps de se présenter et Kagero passe l’envie de faire une remarque à ce sujet avant de hocher la tête avec toute la prestance qu’elle pouvait avoir.



Son manque d’envie d’être présente ne pouvait pas être caché, elle ferait le travail ne voulant pas s’attirer les foudres du clan, mais elle ne voulait simplement pas être en ces lieux. Elle estimait mériter mieux que d’aider les barbares des taudis.

Une chose est sur elle était là sans l’être. Mais je ne pouvais pas lui reprocher de ne pas avoir envie de venir soigner l’un des miens. Nous n’étions pas connues pour être tendres et nous souffrions d’une réputation qui était bonne à coller au Kaguya de Kiri ou de l’île des baiseurs de chèvre, mais pour notre groupe… Il n’était pas difficile de voir que nous étions véritablement en marge. Toujours est-il qu’elle était là, à l’heure et équipé. Elle affirma être la personne dont j’avais besoin, j’étais quand même soulagé qu’elle soit venue, contre son gré, mais tout de même. Je pouvais me relâcher un petit peu.



Je m’inclinais poliment devant les deux gardes de Kumo qui contrôlait le périmètre et avait laissé passer Kagero pour venir en aide aux miens. Les Kumojin n’étaient pas tous des idiot sanguinaire bête à manger du foin… Comme les Kaguya à vrai die. Les portes se fermaient alors derrière nous alors que je m’inclinais de nouveau, poliment, cette fois-ci pour Kagero.



Nous marchions alors vers le bâtiments abritant nos habitation ainsi que mon cabinet de fortune aménager en quelques jours avec les moyens du bord. Ce n’était en rien du luxe, mais cela n’était pas non plus insalubre ni complétement dépourvu du moindre confort… Mais nous étions loin d’un standard de médecine. Du moins pour moi. Je poussais la porte de la pièce où se trouver Kaiya en blouse, assise et sérieuse, regardant le sol. Je ne pouvais imaginer les pensées qu’elle avait à ce moment précis. Entre la peur, la stupeur, les tremblements et certainements les pulsions morbides. Mais je devais faire face au malheur d’une membre de ma famille comme un médecin devant son patient. Elle se voulait forte, elle se ferait forte. Je m’avançais vers le bureau d’où je sortais une boite en bois dans laquelle j’avais déposé les quelques pilules que j’avais réussis a synthétiser avec tout mon savoir acquis au cours des derniers jours et je l’apportais a Kagero.



Je me tournais alors vers Kaiya avec un petit sourire pour tenter de la rassurer. Les choses compliquées allaient bientôt commencer pour elle, mais aussi pour nous, car j’avais bien pris mes précautions pour qu’elle souffre le moins possible et qu’elle soit le moins possible en danger.

Les quelques minutes d’attente te paraissaient si longue. Tu étais à la fois impatiente qu’il passe le pas de la porte, mais en même temps, si tout pouvait s’arrêter ici… Plus les minutes passaient, moins le courage t’accompagnait. Puis soudain, tu entends les bruits de pas dans le couloir, puis très vite la porte s’ouvre enfin. Tu aperçois alors à nouveau Kyota, cette fois-ci accompagnée d’une femme. Tu la saluas d’un simple signe de tête, tu étais comme honteuse de te retrouver dans cette position face à une pure inconnue, quand bien même était-elle médecin, tu ne la connaissais, tu ne lui faisais pas confiance et tu t’apprêtais à la laisser poser ses mains sur ton corps. L’idée d’une telle chose t’effrayait, mais comme depuis ta sortie, tu te fiais à Kyota. Il essayait de te rassurer comme il le pouvait, mais il savait aussi bien que toi que ça n’allait pas être si simple.



Tu ne donnas pas plus de détails que ça sur la raison de ce choix, elle était une médecin, elle devait bien se douter que cette situation n’était pas facile pour toi, si en plus elle savait ce que tu avais vécu dans les geôles… elle comprendrait d’autant plus ta peur des inconnus. Tu jetas un rapide coup d’œil à la table sur laquelle tu étais assise, tu avalas ta salive avant de pousser un long, très long soupir.



Tu t’allongeas alors sur cette table peu rassurante, tu priais intérieurement pour que tout cela ne dure que quelques minutes, pour que la souffrance ne soit que minime. Tu étais actuellement terrifiée, jamais tu n’avais ressenti une peur aussi grande qu’aujourd’hui. Mais tu te devais de rester forte. Peu importe ce que tu devrais endurer aujourd’hui, tu n’en ressortirais que plus forte.

Il était tout aussi méfiant que la geisha qui s’efforçait de garder son attitude face à lui quand il finit par se présenter. Voilà donc le chef des Kaguya, elle n’aurait jamais misé sur ce genre de physique ou personne. Il était loin de l’image que l’on pouvait se faire des barbares de Kiri. Elle fera un signe de tête avant de passer devant les gardes et de suivre le jeune chef de clan qui lui demandait de suivre pour de plus amples détails concernant la suite de l’opération de la journée.

Difficile de préciser que sa présence n’était en rien une partie de plaisir, mais elle ne faisait pas ce travail pour l’amusement, mais bien pour l’envie de sauver des vies. Normalement sans distinction de clans ou castes, mais les habitudes ont la vie dure et il est bien compliqué de ne pas paraître sur la défensive dans ce village où tout se mérite. Elle s’étonne de voir ses qualités louées de la part du Miwaku.




Elle regarde les pilules dont Kyota lui parle et est tout de même impressionnée de voir le travail fourni pour effectuer de tels médicaments. Elle hocha la tête avant de taper de la main sur sa sacoche.



Arrivée dans le cabinet de fortune du médecin, elle semble revivre ses débuts. Rien ici n’était fait pour une opération aussi poussée, mais le choix n’était pas de leur côté. L’hôpital n'était qu’un projet qui ne semblait plus qu’un souvenir tant les nouvelles se faisaient rares de la part d’Azamuku. Elle salue la jeune femme d’un geste gracieux alors que Kyota lui explique le déroulé de l’opérationt du jour. Elle se permet d’observer la Kaguya et elle semble aussi loin du profil du barbare des histoires.

Elle préférait donc que ce soit moi qui m’occupe intégralement de l'intervention, mais aussi de tout ce qui allait être plus intime concernant cet avortement. Je sais que ma Femme préférait avoir ce genre de médecine prodigué par une personne de même sexe, mais peut-être que Kaiya était juste peu confiante envers une femme et d’un autre clan qui plus est. Elle était plutôt du genre à avoir la confiance difficile après tout, ce que je comprends parfaitement d’ailleurs. Je pense qu'à sa place, je n’en mènerais pas large non plus. Si je devais me faire soigner, même en tant qu’homme, par quelqu’un d’un autre clan… Je resterais sceptique sûrement. Si j’étais une femme cependant, j’aurais tendance à penser que l’homme est plus brusque ? Ou la femme me jugerait... Enfin bref. J’allais faire la majeur partie du travail de cette intervention, mais la présence de Kagero serait salvatrice pour Kaiya, bien que pour l’instant elle ne s’en rende pas compte. Il ne fallait pas sous-estimer son rôle, elle serait l’anesthésiste, prodiguant une péridurale rondement maîtrisée qui ne risquait pas de s’estomper ni de la rendre infirme par la suite. Une façon de faire passer le traumatisme physique d’une telle intervention de façon plus aisée et de peut-être ménager son âme qui souffre en silence depuis des années si ce n’est depuis sa naissance.



Kagero avait des pilules bien meilleures que les miennes, ce qui ne m’étonnait pas, mais elle avait au moins validé les efforts que j’avais mis dans celle que j’avais synthétisé. J’allais devoir améliorer mes méthodes pour correspondre à ma clientèle ici de toute façon, mais en trois jours, c’était pas trop mal. J’attrapais la pilule donc, la donnant à Kaiya avec un verre d’eau. Il nous restait trente minutes à attendre de savoir si cela allait prendre direct ou si nous allions devoir utiliser une seconde pilule pour être sûr.

une quarantaine de minutes après, voilà que la pilule a fait effet. Il y avait un petit délai qui m'avait presque fait douter et lui faire prendre la seconde pilule pour être sûr, mais au final, les contractions étaient arrivées. Les douleurs arrivaient progressivement, passant d’un inconfort a de véritables douleurs périodiques… Pour finir sur de gros spasmes des muscles utérins. La douleur devait venir crescendo certainement, mais il était important pour la suite qu’elle la ressente, ne serait-ce que quelques secondes. Nous n’avions pas de matériel pour aider à l’avortement ici, alors la sensation de pousser devait être apprise rapidement pour éviter les mauvaise surprise par la suite. Je fit alors signe à Kagero de commencer l’anesthésie une fois qu’une dizaine de contractions était passer.



Je me plaçais alors en face de Kaiya qui s’était certainement allongé à cause de la douleur et soulever la blouse pour être sûr qu’il n’y ai pas de problème. Pour l’instant, je ne voyais aucun saignement notable ni dangereux. J’espérais simplement que la suite aller bien se passer… Ce genre d’intervention n’était jamais sans risques totalement.

Tu finis par prendre cette fameuse pilule dont il te parlait. Celle qui signifiait le début de toute cette séance. Tu étais nerveuse, légèrement tremblante lorsque tu saisies le verre d’eau. Plus les minutes passaient, moins tu étais rassurée. Il fallut un long moment avant que les douleurs ne commencent, mais si tu avais su, tu n’aurais jamais souhaitée en arriver là. Au début, c’était comme de simples crampes douloureuses. Mais chacune était plus intense que la précédente, tu serrais déjà les dents pour tenter de ne pas crier. Tu écoutais Kyota parler du mieux que tu le pouvais, tu étais trop distraite par cette douleur. Tu ne glissas alors que quelques mots.



La douleur s’estompa quelque peu. Probablement grâce à l’anesthésie. Mais tu redoutais de vivre ces spasmes une nouvelle fois. Pourquoi fallait-il que tu vives une chose pareille ? N’avais-tu déjà pas assez subie toutes ces années ? Le sort s’acharnait contre toi pour une raison que tu ignorais. Il fallait que tout cela cesse, tu avais enfin l’opportunité de construire quelque chose de nouveau. Tout commencerait ici, mais à quel prix finalement ? Les quelques minutes de douleurs que tu venais de vivre avaient suffis à faire perler quelques gouttes de sueur sur ton front, comment t’en sortirais-tu à la fin de l’opération, avais-tu suffisamment de force pour aller au bout seulement ? Pour l’heure tout semblait bien se passer, Kyota se contentait d’observer sans rien dire, c’était que tout allait bien pensais-tu. Cependant le plus dur était encore à venir.

Elle laissera le Kaguya prendre les devants et donner la pilule à la jeune femme. Elle ne voulait se mettre sur le chemin du jeune médecin, au risque de rendre la patiente plus nerveuse qu’elle ne l’était déjà. Elle aurait préférée être en charge de cette manipulation de pars son expérience, mais si la confiance ne régnait pas, il était peine perdue d’accomplir l’acte. Le temps passait et les premières contractions se font sentir, elle attend patiemment que le Kaguya lui fasse un signe pour qu’elle commence à lui faire son anesthésie partielle. La geisha remarque que la jeune femme faisait tout pour cacher la douleur qu’elle était en train de ressentir à l’heure actuelle. Un acte de bravoure et de stupidité, caché la douleur ne la rendra pas plus forte au yeux des gens, mais elle se retint d’ajouter ce commentaire et lorsque Kyota parle à Kaiya, elle concentre son chakra pour ensuite poser ses mains sur la zone de douleur afin qu’elle ne ressente plus cette douleur sourde faisant réagir son corps pour expulser l’être qui grandissait en elle.
La douleur est normalement complètement annihilée et il ne reste plus qu’au Kaguya de faire la suite du travail afin d’en finir au plus vite. Le chakra aidait grandement dans la pratique, mais il n’était pas constant, les mouvements brusques n’allaient en rien aider la Miwaku à rester stable et faire son travail comme il se doit. Elle ne pouvait pas garantir que la douleur serait entièrement et constamment réduite à néant, mais faisait au mieux pour réduire les souffrances de la jeune femme.

Le travail avancé. Je pouvais sentir les muscles de Kaiya se contracter à mon contact bien que je me doutais que ce ne fût pas cela qui provoquait la réaction. Je n’avais pas vécu la propre naissance de mon fils alors autant dire que c’était bien la première fois que je me retrouvais en pleins jour, en cette position, face à un sexe féminin ainsi présenté. Je n’étais pas mal à l’aise, mais il serait mentir que de dire que j’étais parfaitement à ma place ici. Elle était certainement la seconde femme que je voyais sous cet angle, et celui-ci n’avait rien de très plaisant. Ni pour elle, ni pour moi.



À vrai dire, je n’en savais rien. Je voulais juste la rassurer plus qu’autre chose, car ce n’était pas un moment de plaisir pour elle non plus. J’avais de la peine à voir l’une des miennes dans cet état en connaissant les cause, mais je savais que le problème n’était pas mien. Que je n’étais pas au centre de toute cette douleur. Elle devait souffrir le martyr et pourtant, elle se retenait de hurler. J’avais déjà pratiqué ces interventions à Kiri, rapidement et de loin, mais jamais les femmes n’étais silencieuse. Je n’osais imaginer la sensation de se faire arracher les entrailles.

Je remarquais alors quelques choses. Un saignement. Le sang était épais, rouge foncé, presque noir indiquant une certaine oxydation. Ce n’était donc pas vraiment du sang. Muqueuse utérine ? Certainement. J’avais installé une serviette pour éviter de salir l’intégralité de la table et aussi de rendre l’endroit moins… dur. Je pouvais la voir se tacher de sang au fur et à mesure que les minutes passaient. Mais d’un coup, je remarquais un spasme musculaire bien plus fort que les autres. N’étant en rien expert en la matière, je préférais vérifier directement que rien ne soit hors de la norme. Je concentrais alors mon chakra, me redressant et posant mes mains autour de celle de Kagero pour vérifier la zone pelvienne. C’était léger, mais je pouvais ressentir une anomalie. Pour l’instant, ce n’était rien de potentiellement mortel, mais ce n’était pas pour autant agréable. Elle ne devait plus ressentir beaucoup de douleur, mais les sensations ,elles, restaient bien là. Je voyais alors la serviette se teinter de rouge plus rapidement. C’était donc bien une petite hémorragie. Tous les livres signalés que c’était une chose courante, mais je restais alerte si jamais la quantité de sang devenait préoccupante, je ne pouvais pour l’instant rien faire de plus.

Les minutes passait et j’attendais l’imprévisible. je restais alerte, pret à agir au moindre problème. L’acte en lui même ne durais rarement plus de vingt minutes à vrai dire, et une dizaine c’était déja ecouler. L’hémorragie avait cessé d’elle-même assez rapidement mais je pouvais voir que son corps se fatigué à vu d’œil tout de même. Sa peau déjà pâle perdait en teinte , ses jambes tremblaient de fatigue nerveuse certainement. Je voyais alors la fin de son calvaire arriver. Je n’osais même pas me décrire ce que je voyais, mais je ne pouvais pas la laisser forcer plus. Je sentais bien qu’elle était au bout de ses forces, qu’il fallait que j’intervienne. Sous les conseils de Kagero, j’attrapais alors le linge qui me servirait à récupérer l’objet de toute cette souffrance, le cachant aux yeux de Kaiya, enroulant l’amas mettant ainsi un terme à la souffrance de ma famille, tuant la descendance non désiré. Je jetais alors le linge dans une corbeille de metal à mes pieds et restait observer l’intimité de ma patiente pour être sûr que tout allé bien. Je faisais signe à Kagero de se reposer, les contractions diminuant naturellement. J’essuyais mes mains, sur ma blouse pour éviter que Kaiya ne s’en inquiète, puis je posais de nouveau mes mains sur son ventre pou vérifié. Rien à signaler, il semblait que tout soit en ordre, mais a son visage je pouvais voir que le plus dur du travail avait été fournis par elle.





Elle pouvait enfin se reposer. Je me tournais vers Kagero alors qui avait parfaitement tenu son rôle de guide en me prodiguant les conseils aviser et l’assistance anesthésique. J’avais une dette envers elle et envers le Miwattori maintenant. Mais je m’en sortirais, je m’en sortais toujours après tout. D’une façon ou d’une autre, je trouvais des solutions quittes à devoir courber l’échine. Je baissais la blouse de Kaiya, qu’elle ne soit plus nue a mes yeux ni a ceux de n’importe qui retirant mes gants avant de la prendre dans mes bras pour la déplacer dans l’autre pièce où elle pourrais être tranquille et se reposer. J’avais laissé des dessous ainsi que des protections intime, emprunter à mon épouse, pour qu’elle se sente plus à l’aise et n’ai pas peur de tacher le lit dans lequel elle était à présent installer. Je m’asseyais à ses côtés alors, caressant sa joue doucement. Elle ne méritait pas cette souffrance, mais les dieux étaient parfois capricieux.



Je quittais alors la pièce, direction le bloc opératoire de fortune pour nettoyer et aseptiser de nouveau un minimum avec l’aide de Kagero. Elle avait travaillé, je trouverais bien un moyen de lui fournir un salaire.

Que dire de ces longues minutes que tu venais de passer ? Tu n’étais donc pas morte, pas physiquement du moins. Mais comment te sentais-tu ? Tu ne parvenais pas à exprimer le moindre mot, ton regard était vide d’émotions, comme si tu étais absente. A côté de la suite de l’opération, les contractions qu’avaient provoqués la pilule n’était rien. Il n’y avait rien de pire que de ressentir tout ce qui se passe à travers ton corps, l’anesthésie de la Miwaku faisait son effet, il n’y avait rien à dire, elle était compétente, un peu trop peut-être. Tu ne savais pas ce qui été le pire, la souffrance, ou ces sensations ? Le moindre mouvement, tu le ressentais, la douleur aussi, mais pas la douleur physique. Qu’étais-tu en train de faire, pourquoi en étais-tu arrivée là ? Tu n’avais de cesse de te le demander durant ces minutes qui ressemblaient à des heures. Tu fatiguais de plus en plus, en vérité, tu n’avais plus envie de te battre, c’était la fois de trop. Tu restais comme inerte, laissant Kyota continuer son travail sans rien dire. Tu n’avais plus rien, plus de fierté, plus de dignité, tu n’étais probablement désormais même plus capable d’avoir des enfants, quand bien même aurais-tu souhaité en avoir un jour. La vie te prenait tout ce que tu possédais petit à petit.

Finalement, lorsqu’il semblait avoir terminé, des larmes s’écoulèrent sur tes joues. Tu étais incapable de penser à quoi que ce soit, de raisonner correctement, tu étais simplement triste pour une raison que tu ignorais. Regrettais-tu d’avoir survécu ? Tu ne prêtas même pas attention à ce qu’il te disait, peu importe ce qui t’attendait ensuite, rien ne pouvait être pire que ces vingts dernières minutes. Tu te contentas de hocher légèrement la tête chaque fois qu’il terminait l’une de ses phrases. Il t’emmena alors dans une autre pièce, il essayait de te rassurer. Était-ce une certaine forme d’affection ou seulement de la pitié ? Ça n’avait aucune importance. Il n’y avait plus qu’une seule chose que tu désirais désormais. Entre chaque contraction, tu maudissais le nom des Kaguya, celui de chaque Kirijin qui t’avait un jour maltraité, insulté, méprisé, violé. Tu souhaitais qu’ils meurent tous, un par un. Que le dernier visage qu’ils ne voient avant de quitter cette vie ne soit le tien. Kumo, Kiri, ça n’avait plus aucune importance, aucun intérêt. Si tu survivais désormais, c’était uniquement grâce ta soif de vengeance.
Avant qu’il ne quitte la pièce, Kyota pu finalement entendre le son de ta faible voix.



Sur ces quelques mots, tu tentas de t’allonger de manière confortable, tu fermas les yeux petit à petit, tu étais exténuée, tu étais bien incapable de faire quoi que ce soit d’autre que de dormir. Ton corps n’avait plus envie de répondre, tu lui en avais déjà trop demandé. Il n’y avait plus qu’à espérer que tu n’avais pas atteints tes limites.