Lors de tes années à Kiri, tu pouvais compter les personnes en qui tu avais confiance sur les doigts d'une main. Néanmoins ton affection pour ces personnes était tel que tu étais capable de te sacrifier pour eux sans problème. À cette époque tu étais une jeune femme confiante, bien loin de la femme brisée que tu allais devenir bien des années plus tard. Ce jour-là l'on t'avait attribuée à une mission pour le moins banale sur le papier. Des bandits rôdants autour du village de Kiri, du travail lambda en somme. La mission était simple : première étape, les traquer; secondement les neutraliser, puis pour finir soutirer des informations sur d'éventuels "collègues" et planques dans les environs. Ce dernier rôle était le tiens, on comptait sur tes capacités en genjutsu pour faire parler leur chef. Tu étais accompagnée de deux autres Kaguya, ton chef d'équipe qui n'avait pas grand chose à faire de toi, mais surtout tu étais avec Midori, elle était le genre de Kaguya que tu appréciais, sûre d'elle et surtout : puissante malgré son jeune âge. Elle te traitait comme une amie malgré ton incapacité à utiliser tes pouvoirs claniques. Ce manque avait fait de toi une rebut, tu n'étais clairement pas la priorité du clan. Mais tu restais confiante en tes capacités et loyale envers ton village, et ce grâce aux quelques personnes qui te redonnaient espoir, dont cette gamine, plus jeune que toi pourtant déjà bien plus capable que la plupart des jeunes Kirijins que tu connaissaient.
Seulement cette fois tout ne s'était pas passé comme prévu. Pour une raison que tu ignores encore aujourd'hui, ils avaient apparemment eut vent de vos déplacements, votre petite équipe s'était très vite retrouvées encerclées, vous vous êtes retrouvés au beau milieu d'une embuscade. Vous marchiez d'un pas soutenu sur une pluie battante, lorsque des kunais et shurikens se mirent à virevolter dans tout les sens. Ça n'était que la première vague de cette embuscade, vous étiez tout trois des combattants aguerris, ça n'était pas ce genre de stratégie qui allait vous abattre si facilement.
Vous vous débarrassez plutôt facilement des bandits vous agressant, néanmoins leurs assauts se font de plus en plus violent et à force de reculer vous voilà acculés au sommet d'une petite falaise. Vous êtes en bien mauvaise posture face au groupe de bandit qui vous observe le sourire aux lèvres, l'un d'entre eux, qui se démarque par sa grande taille, vous lance soudainement un objet sphérique. Tu te préparais à contre attaquer lorsque tu sentis deux mains te pousser dans le vide. Qu-quoi ? Te demandas-tu tout en tournant la tête vers ta partenaire. Tu ne comprenais pas ce qui venait de se passer, elle venait de te trahir ? Non, à peine une seconde plus tard tu compris finalement, une explosion venait d'avoir lieu sur le sommet de la falaise. Une grenade à chakra ? Ils ont des utilisateurs de chakra parmi eux ? Te demandais-tu.
Tu fais une chute de presque une dizaine de mètres, tu atterris sur ton épaule qui se déboîte sous le choc. Tu peines à réaliser ce qu'il se passe à cause de cette douleur soudaine. Trop de choses s'étaient produites en un laps de temps si court, Midori venait tout simplement d'essayer de te sauver la vie en te poussant dans le vide. Tu es au pied de cette falaise, incapable de te relever car tu es trop focalisée sur la douleur que tu ressens.
Tu dois néanmoins te relever, tu devais remonter au plus vite. Ça n'était pas du genre des Kaguya de fuir face au combat, et tu n'y faisais pas exception. Tu serres les dents tandis que tu tentes de te relever difficilement, mais à peine debout tu tombes à genoux. Il serait idiot de croire qu'une chute pareille n'avait blessée que ton épaule. Tu décidas donc de t'aider de la paroi pour te déplacer, tu te relèves une nouvelle fois en t'aidant de celle-ci pour te soutenir. Tu marchais lentement, la pluie n'aidait en rien. Tu n'entendais plus un bruit provenant du haut de la falaise, tu craignais le pire.
Ton ascension est plutôt périlleuse, la pente est ardue et tu glisses plusieurs fois, t'écorchant l'épaule sur la paroi rocheuse au passage. Mais peu importait, tu devais remonter vérifier l'état de tes compagnons.
Une bonne vingtaine de minute plus tard après avoir contourné la falaise et remis le pied sur celle-ci, te voilà enfin proche du lieu du combat. Tu restes aussi discrète que possible, difficile dans ton état mais si tes compagnons étaient encore en vie et captifs ils auraient besoin de ton plus grand talent.
Mais très vite tu rends compte de la dur réalité. Au loin tu aperçois des formes sur le sol, des silhouettes. Tu ne veux pas y croire tout de suite, tu avances d'un pas pressé malgré la douleur, tu manques de trébucher à plusieurs reprises, mais qu'importe, tu continues. Finalement, le maigre espoir qui subsistait en toi disparu tandis que tu constatais que l'un des corps n'était autre que Midori. Elle avait la partie gauche du corps brûlée, tandis qu'une arme contendante semblait lui avoir brisé les deux jambes. Tu ne voulais pas croire ce que tu voyais, les larmes montaient dans tes yeux tandis que tu secouais son corps pour essayer de la réveiller. Mais rien n'y fait, tu dois te résoudre à accepter ce qui s'était passé. Elle avait fait preuve de lucidité, elle avait compris que vous étiez pris au piège, elle a décidé de te sauver au péril de sa propre vie, toi une Kaguya bâtarde.
Les yeux larmoyant, tu relèves la tête, tu aperçois l'autre corps... il ne ressemble même plus à un humain, il lui manque ses deux bras, son visage n'est même plus reconnaissable. En plus de l'explosion les deux avaient été battus à mort. Ce genre de barbarie ne t'étais pas inconnu, et ces bandits prennaient sûrement leur revanche sur le comportement des tiens à l'égard des autres.
Tandis que la pluie continue de s'abattre, tu es bien décidée à ramener Midori chez elle, peu importait l'autre type, il ne t'appréciait pas de toute façon, et toi non plus. Tu n'étais pas du genre à faire preuve de pitié ou être sensible aux morts, mais cette fois c'est ton coeur qui était touché, votre imprudence vous avez conduit jusqu'à la mort, mais toi tu y réchappais, tu trouvais cela injuste, sans parler de ton clan qui trouverait probablement quelque chose à redire à cela... Bref, le village était à au moins 8 heures de marche, sachant que tu devais transporter Midori, sans parler de ton état.. Il te faudrait des heures et des heures pour y parvenir. De plus il y avait des chances de croiser à nouveau ces bandits... Tu t'accroupis pour porter ton amie, elle était déjà plutôt costaud pour son âge, ça n'était pas chose aisée, mais tu prenais sur toi, peu importait combien de pause tu devrais faire, tu la ramènerais à la maison.
~ Un long moment plus tard ~
Tu es exténuée, tu te fais de plus en plus faible au fil de la route, d'autant que tu n'avais rien avalé depuis un moment déjà. Mais tu t'approchais peu à peu des zones dans lesquelles les Kirijins menaient des rondes régulières. La chance te souriait enfin lorsque ta présence fut remarquée. D'abord méfiants les Kirijins sont finalement venus vous prendre en charge, mais tu refusais de lâcher le corps de ta camarade, c'était bien la première fois qu'on t'obéissait, ton regard meurtrier y était sûrement pour quelque chose, ça n'était pas ton genre, mais aujourd'hui c'était une journée spéciale...
Lorsque tu approches des portes tu remarques qu'il y a déjà une certaine agitation là-bas, certains semblaient s'être passés le mot plutôt vite, " la bâtarde qui ramène le cadavre de l'une des nôtres ", hmmpf ça ne devait pas passer inaperçu. Mais qu'importait les regards ou les jugements, tu voulais juste la ramener chez elle, plus précisément auprès de son père. Tu lui avais pourtant promis de prendre soin d'elle, mais c'était le contraire qui s'était produit. Tu craignais déjà de voir son regard lorsqu'il s'apercevrait que sa propre fille avait perdue la vie.
Hâletante, tu t'arrêtes devant 3 Kaguya qui te barrent la route, ceux-ci te font bien comprendre que ton rôle s'arrête ici. Ça n'était pas le moment pour un conflit, tu te contentes d'obéir, déposant le corps de la jeune femme à leur pied. Tu restes accroupis à côté d'elle un moment, jusqu'à ce qu'une voix familière se fasse entendre...