Le groupuscule continuait d’avancer silencieusement depuis l’étrange événements survenu quelques minutes plus tôt. Le Kirishitan, bien qu’épuisé, s’était proposé spontanément pour porter le corps de son ami Uzumaki, vagabond. Seijuro, lui, constatait les blessures qu’il avait reçu lors de son affrontement avec la fugitive déshonorée : les brûlures n’étaient que superficielles, en vue du temps de contact quasiment infime, mais la douleur commençait à le faire tressaillir. Le Kitto avait poussé sur son endurance afin de pouvoir soutenir un rythme de combat assez intense. L’adrénaline tendant à retomber, les douleurs quant à elles, n’allaient faire que croître. Un détour par l’hôpital de Konoha serait donc indispensable, mais celui-ci devrait attendre. D’importantes informations avaient été recueillies par le groupe de shinobi que le Hokage avait dépêché, et à ce moment-là, il semblait indispensable d’alerter au plus tôt les hauts dignitaires du village, afin que des mesures soient prises le plus tôt possible. Moji brisa le silence afin d’évoquer une vision que chacun d’entre eux eurent communément, cette lumière intarissable et inépuisable, qui s’était imposée à chacun sans possible contestation.
Les mots étaient difficiles à trouver pour définir ce dont il s’agissait. Il en était comme une force divine, une volonté indomptable de s’imposer aux autres. Puis, il y avait eu cette déconnexion brutale. Seijuro s’était écroulé subitement, sans aucun prodrome appelant à cette perte de connaissance. La fatigue s’était probablement avérée être un facteur favorisant la chute, mais il y avait cette amertume, ce regret de ressentir une faiblesse aussi démesurée. Comment pouvait-il se prétendre être un défenseur du village, si son esprit ne pouvait ainsi soutenir la moindre contrainte ? Les idées qui lui traversaient l’esprit étaient néfastes, encrées de beaucoup de médisance envers lui-même. Il lui faudrait progresser encore… Progresser d’avantage afin d’écraser littéralement Kazami la prochaine fois qu’il la croiserait. Il se savait supérieur à elle, mais il se savait n’avoir été suffisamment dominant pour cloitre le combat suffisamment rapidement. Par quelle bonté divine avait-elle pu avoir accès à cet étrange phénomène ? Progresser, d’avantage… Afin d’être en mesure d’écraser Kazami, Gekido… Ou bien même les deux. Son erreur était monumentale… Comment allait-il recevoir l’opprobre de son échec ?
Alors perdu par les interférences de ses pensées intimes, Kotaro rattrapa l’attention du Kitto en décrivant qu’il avait aperçut quelqu’un au travers de cette épaisse et immuable lumière dorée. Il en dessina un croquis, brièvement qu’il tendit aux autres membres du groupe. Seijuro découvrit un visage qu’il n’avait à aucun moment rencontré. Dans les traits du dessin de Kotaro, il y avait un air narquois, mais de manière trop imprécise pour en définir un réel caractère apparentiel. Qui était-il ? Comment, et pour quelle raison Kotaro avait-il été capable de différencier un visage au milieu d’une lumière aussi irréelle ?
« Non, je n’ai rien de ce visage Kotaro-san. Je crois que l’intensité lumineuse était un peu trop violente pour moi. »
Les hommes se rapprochèrent progressivement du village. Le Kirishitan avait suffisamment participé, et avait suffisamment donné de sa personne pour convaincre le Kitto de sa volonté. Cependant, il n’était pas possible pour le jônin de laisser libre court à une potentielle menace. Moji demanda à ce que sa requête soit accomplie, celle dont les deux hommes avaient convenu avant qu’ils ne fassent équipe. En homme de parole, Seijuro allait l’accompagner à la rencontre de l’homme le plus influent du village, Kitto Shinji, le hokage actuel.
« Moji-san, je vais vous y conduire. Des soins pourront vous être administré sur place. Je suppose que votre ami Bokyoku, devrait plutôt se rendre à l’hôpital du village. »
Kotaro semblait être un meilleur diplomate que Seijuro. Si celui-ci se décidait à accompagner Bokyoku, l’échange entre les deux hommes, avec le portrait que Kotaro avait dressé, pourrait s’avérer fructueux. L’homme à l’épaisse chevelure rougeâtre présentait de sérieuses blessures au niveau de ses jambes. Moji s’était adressé à lui lorsqu’il avait repris connaissance. Et il était à penser que l’esprit perspicace de Kotaro avait fait un lien entre les blessures causées au Uzumaki et le visage de l’homme qu’il avait aperçu.
« Kotaro-san, puis-je vous laisser amener notre ami blesser à l’hôpital, le temps d’amener Moji-san au bureau du Hokage ? »
Reprenant vers Moji, un ton beaucoup moins formel était désormais employé. Il y avait une gratitude à exprimer au travers de simples mots, une gratitude d’avoir reçu l’aide d’un homme venu d'ailleurs, et s'étant comporté comme un réel allié.
« Vous avez accompli votre travail Moji, vos talents sensoriels dépassent mon entendement. Si nous avons échoué, il n’en résulte que de mon incompétence au combat. Soyez rassurés. »